Autriche : condamné dans une affaire de corruption, l'ex-chef du FPÖ dénonce une «erreur judiciaire»

- Avec AFP

Autriche : condamné dans une affaire de corruption, l'ex-chef du FPÖ dénonce une «erreur judiciaire»© STRINGER Source: Reuters
Heinz-Christian Strache, lors de l'audience du 27 août.
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L'ancien patron du FPÖ Heinz-Christian Strache, tombé en disgrâce il y a deux ans, a été condamné par le tribunal de Vienne à 15 mois de prison avec sursis dans une affaire de corruption liée au scandale de l'Ibizagate.

Heinz-Christian Strache a été reconnu coupable le 27 août d'avoir œuvré pour favoriser un de ses proches en échange de dons à son parti, le Parti de la Liberté, FPÖ (droite radicale autrichienne). Il a écopé d'une peine de 15 mois de prison avec sursis.

«La chronologie des événements ne laisse pas de place au doute», a déclaré la juge Claudia Moravec-Loidolt à l'issue du procès qui s'est déroulé sur quatre jours en juillet avant de reprendre cette semaine.

A la sortie du tribunal, le prévenu de 52 ans, costume sombre et cravate bordeaux, s'est dit «choqué» par ce qu'il a qualifié «d'erreur judiciaire», selon le récit de l'AFP. Il va faire appel, selon son avocat.

L'ex-président du puissant FPÖ et vice-chancelier a vu son sort basculer en mai 2019 : une vidéo tournée deux ans plus tôt sur l'île espagnole d'Ibiza fuite alors dans la presse.

Filmé en caméra cachée, on le voit proposer des marchés publics à une femme se faisant passer pour la nièce d'un oligarque russe, en échange d'un soutien électoral.

La séquence fait l'effet d'une déflagration, provoquant l'éclatement de la coalition unissant le FPÖ et les conservateurs du chancelier Sebastian Kurz et des élections anticipées dans l'Etat alpin.

Sur le front judiciaire, l'épisode a abouti au lancement d'investigations tous azimuts contre plusieurs responsables influents.

C'est dans ce cadre que le téléphone portable de Heinz-Christian Strache est saisi et que les enquêteurs découvrent des textos compromettants.

Selon le parquet, il serait intervenu pour faire modifier la loi afin qu'une clinique privée soit rattachée à la sécurité sociale. La législation sera finalement modifiée une fois la droite radicale parvenue au pouvoir, permettant à l'établissement de recevoir des fonds publics.

En contrepartie, le patron de cette clinique, Walter Grubmüller, est accusé d'avoir versé deux dons au FPÖ, pour un montant total de 12 000 euros. Il a pour sa part écopé de 12 mois de prison avec sursis. 

«Les avantages perçus sont irréfutables», a argué au cours de l'audience le procureur Bernhard Weratschnig. «Chaque euro est un euro de trop», a-t-il insisté, soulignant que les détenteurs de mandat public devaient se tenir au-dessus de tout soupçon.

«J'ai agi avec profonde conviction afin de réparer une injustice», s'est défendu l'ancien vice-chancelier, «niant avec véhémence» les faits reprochés.

Heinz-Christian Strache était également soupçonné d'avoir bénéficié d'une invitation à Corfou par Walter Grubmüller en remerciement de ses services mais il a été acquitté de ce chef d'accusation.

Les révélations se sont succédé

Depuis sa démission fracassante dans le sillage du scandale, d'autres révélations sont venues accabler l'ancien numéro deux du gouvernement. 

Heinz-Christian Strache est ainsi accusé d'avoir détourné plus d'un demi-million d'euros des caisses du FPÖ pour financer son luxueux train de vie, pendant ses 14 années à la tête du parti.

Se disant victime d'une campagne de diffamation, il a tenté, sans succès, un retour aux municipales de Vienne en octobre 2020.

De son côté, le FPÖ, miné par les divisions, est tombé de 26% dans les urnes en 2017 à tout juste 16% en 2019. Il s'est récemment doté d'un nouveau chef, l'ancien ministre de l'Intérieur Herbert Kickl, connu pour sa rhétorique hostile à l'islam et aux migrants.

L'actuel chancelier, bientôt dans la tourmente judiciaire ?

Longtemps resté au-dessus de la mêlée, le chancelier Sebastian Kurz, qui a désormais noué alliance avec les Verts, a pour sa part été rattrapé par la justice en mai.

Il est visé par une enquête sur des soupçons de faux témoignage devant une commission parlementaire d'enquête sur des faits de corruption, mise sur pied dans la foulée de l'Ibizagate.

Le jeune dirigeant de 35 ans a rejeté toute faute et refusé de démissionner, même en cas d'inculpation.

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