Autriche : le chancelier Kurz renversé par le Parlement après un scandale de corruption
Dix jours après le scandale de l'Ibizagate, qui avait fait voler en éclat son gouvernement de coalition, le chancelier autrichien conservateur Sebastian Kurz a été renversé par un vote des principaux partis d'opposition.
Il s'agit d'un vote sans précédent dans l'histoire de la République d'Autriche. Ce 27 mai, le chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz a été renversé par un vote des principaux partis d'opposition. Les sociaux-démocrates, ainsi que le parti nationaliste FPÖ ont apporté leurs voix à la motion, introduite par l'élu écologiste Peter Pilz.
Heinz-Christian Strache, chef du FPÖ avait démissionné de son poste de vice-chancelier, faisant voler en éclat la coalition au gouvernement, une dizaine de jours après le scandale de corruption dit de l'Ibizagate.
Le 17 mai, les médias allemands Der Spiegel et Süddeutsche Zeitung avaient en effet dévoilé une vidéo montrant la rencontre du vice-chancelier et dirigeant du parti nationaliste avec une femme qu’il pensait être liée à une personnalité russe influente, selon ces mêmes sources.
Le président du FPÖ est filmé discutant avec son interlocutrice de la possibilité pour cette dernière d’investir de l’argent dans son parti. L’échange tourne autour de la prise d’une importante participation dans le Kronen Zeitung, un puissant tabloïd autrichien, premier tirage du pays, pour en faire un média favorable au FPÖ. Heinz-Christian Strache, accompagné de son fidèle lieutenant Johan Gudenus, chef du groupe parlementaire du FPO, explique à la jeune femme qu’il pourrait, en échange de son soutien, lui attribuer plus facilement des marchés publics.
Après ce scandale, Heinz-Christian Strache avait présenté sa démission afin de ne pas nuire à la coalition. Il avait qualifié la vidéo d'«assassinat politique», assurant que l'échange avait été sorti de son contexte. Sebastian Kurz, de son côté, s'était distancié de ce partenaire de coalition et avait appelé à des élections anticipées afin, selon lui, de «restaurer la confiance dans les institutions publiques».