Afghanistan : le président a quitté le pays, les Taliban aux portes du pouvoir
Suite à l'offensive des Taliban ce 15 août – et avant qu'ils ne pénétrent dans Kaboul et n'investissent le palais présidentiel –, Ashraf Ghani a quitté le pays, affirmant l'avoir fait pour «éviter un bain de sang».
«[Ashraf Ghani] a quitté la nation», a déclaré ce 15 août l'ancien vice-président Abdullah Abdullah, qui est aussi chef du Haut Conseil pour la réconciliation nationale, dans une vidéo publiée sur sa page Facebook. Citant deux sources au fait de la situation, le média afghan TOLO précise qu'Ashraf Ghani a quitté le pays accompagné de ses «proches collaborateurs».
L'information a finalement été confirmée en début de soirée par le principal intéressé sur son compte Facebook. Ashraf Ghani, qui n'a pas précisé où il était parti, s'est déclaré convaincu que «d'innombrables patriotes auraient été tués et que Kaboul aurait été détruite» s'il était resté en Afghanistan. «Les Taliban ont gagné [...] et sont à présent responsables de l'honneur, de la possession et de l'auto-préservation de leur pays», a-t-il ajouté.
Selon une source citée par l'agence de presse russe RIA Novosti, Ashraf Ghani aurait fui au Tadjikistan, d'où il pourrait se rendre dans un pays tiers. La chaîne d'information Al Jazeera, citant un de ses garde du corps, affirme pour sa part qu'il aurait quitté le pays pour Tachkent, en Ouzbekistan.
Tout s'est accéléré ce week-end du 15 août en Afghanistan. Après leur offensive sur une très large partie du pays, les Taliban sont entrés dans Kaboul, avant d'investir le palais présidentiel. Evoquée en début de journée par le ministre afghan de l'Intérieur, la question d'une transition du pouvoir en leur faveur par l'Etat central est pour l'heure en suspens.