Nucléaire : Macron appelle l'Iran à mettre fin «sans délai» à ses violations de l'accord de 2015
- Avec AFP
Emmanuel Macron s'est entretenu ce 9 août avec son homologue iranien Ebrahim Raïssi au sujet des négociations sur le nucléaire. Les deux chefs d'Etat ont maintenu leurs positions, Emmanuel Macron exhortant Téhéran à respecter l'accord de 2015.
Le président iranien Ebrahim Raïssi a prévenu ce 9 août que toute discussion concernant l'accord sur le nucléaire iranien devait respecter «les droits» de Téhéran, lors d'un appel avec son homologue français Emmanuel Macron, qui a lui appelé à reprendre «rapidement» les négociations.
Cet appel, long d'une heure, est le premier entretien téléphonique entre le nouveau président iranien et un dirigeant occidental. La France fait partie des pays ayant conclu l'accord de Vienne qui, en 2015, avait permis un allègement des sanctions internationales contre Téhéran, en échange d'engagements de l'Iran limitant son programme nucléaire.
Emmanuel Macron a appelé l'Iran à «reprendre rapidement les négociations à Vienne afin d'aboutir à leur conclusion et à mettre un terme sans délai à toutes les activités nucléaires qu'il poursuit en violation de l'accord», selon la présidence française.
Le conservateur Ebrahim Raïssi – qui succède au modéré Hassan Rohani sous le mandat duquel l'accord avait été noué – a pour sa part affirmé à Emmanuel Macron : «Dans toute négociation, les droits du peuple iranien doivent être préservés et les intérêts de notre nation garantis.»
«Les Américains ont clairement violé leurs obligations en imposant de nouvelles sanctions», a-t-il ajouté, soulignant «l'échec» des pays européens ayant conclu l'accord à aider l'Iran à contourner les sanctions américaines.
Renforcer les relations bilatérales
Ebrahim Raïssi a prêté serment le 5 août devant le Parlement, devant lequel il a affirmé être ouvert à «tout plan diplomatique» pour une levée des sanctions minant l'économie de son pays, prévenant néanmoins que l'Iran ne céderait pas devant une «politique de pression et de sanctions». Il avait aussi alors de nouveau assuré que le programme nucléaire iranien était «pacifique».
Entre avril et juin, six rounds de négociations se sont tenus à Vienne entre l'Iran et les grandes puissances pour tenter de sauver l'accord. Les dernières discussions remontent au 20 juin, et nulle date n'a été fixée pour la suite.
Des responsables iraniens ont affirmé que les négociations de Vienne ne reprendraient pas avant l'entrée en fonction du nouveau gouvernement, un responsable de l'Union européenne évoquant début septembre.
L'ancien président américain Donald Trump a sorti unilatéralement en 2018 les Etats-Unis de cet accord sur le nucléaire et rétabli de sévères sanctions contre l'Iran. En riposte, Téhéran a renoncé à la plupart de ses engagements clés contraignant ses activités nucléaires.
Lors de leur entretien, Ebrahim Raïssi et Emmanuel Macron ont souligné le besoin de renforcer les relations bilatérales. Le président iranien a aussi exprimé la détermination de Téhéran à «assurer la sécurité et maintenir [sa capacité] de dissuasion dans la région du Golfe persique et la mer d'Oman».