Pétrolier attaqué : l'Iran prévient qu'il répondra «de manière décisive» s'il est pris pour cible
- Avec AFP
Saïd Khatibzadeh fait savoir que l'Iran «n'hésitera pas à protéger sa sécurité et ses intérêts nationaux» en cas d'attaque alors qu'Israël, le Royaume-Uni et les Etats-Unis l'accusent d'avoir mené une opération contre le pétrolier Mercer Street.
Téhéran a averti le 2 août qu'il répondrait à tout «aventurisme» s'il est pris pour cible, après que Washington, Londres et Israël l'ont accusé d'être derrière une attaque meurtrière contre un pétrolier en mer d'Oman, ce que l'Iran a nié.
«La République islamique d'Iran n'hésitera pas à protéger sa sécurité et ses intérêts nationaux», a déclaré le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes Saïd Khatibzadeh dans un communiqué. Il a promis que son pays «[répondrait] immédiatement et de manière décisive à tout éventuel aventurisme».
Le 29 juillet, le pétrolier Mercer Street, géré par la société d'un milliardaire israélien, a été la cible d'une attaque au drone en mer d'Oman, selon l'armée américaine qui dispose de navires dans la région. L'attaque, qui n'a pas été revendiquée, a fait deux morts : un Britannique employé par la société de sécurité Ambrey, et un membre d'équipage roumain, selon l'armateur Zodiac Maritime, propriété de l'Israélien Eyal Ofer.
Israël a aussitôt pointé du doigt l'Iran, son ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid accusant le lendemain la République islamique d'être «un exportateur de terrorisme, de destruction et d'instabilité qui fait mal à tout le monde». Téhéran a nié toute implication : «Le régime sioniste [Israël] doit cesser de [lancer] de telles accusations infondées», a déclaré le 1er août Saïd Khatibzadeh.
Toutefois, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a rejeté ces déclarations affirmant : «Je peux dire avec une certitude absolue que l'Iran a mené cette attaque contre le navire [...] Il y a des preuves de cela.» Il n’a pour le moment pas présenté ces supposées preuves.
Téhéran souligne un deux poids deux mesures du Royaume-Uni et des Etats-Unis
Londres et Washington ont également accusé Téhéran. La Grande-Bretagne estime que cette action «délibérée» a été «menée par l'Iran», a affirmé le 1er août le secrétaire d’Etat britannique aux Affaires étrangères, Dominic Raab. Par ailleurs, le secrétariat d’Etat a convoqué le 2 août l'ambassadeur d'Iran au Royaume-Uni. «L'ambassadeur d'Iran au Royaume-Uni, Mohsen Baharvand, a été convoqué aujourd'hui au ministère des Affaires étrangères par le secrétaire d’État au Moyen-Orient, James Cleverly, en réponse à l'attaque illégale commise sur le MV Mercer Street le 29 juillet», a indiqué un porte-parole dans un communiqué.
De leur côté, les Etats-Unis «sont certains que l'Iran a mené l'attaque», a fait savoir le même jour le secrétaire d'Etat Antony Blinken. Washington «se concerte avec les gouvernements dans la région et au-delà pour une réplique appropriée et imminente», a-t-il prévenu.
«S'ils ont des preuves pour soutenir leurs affirmations infondées, ils devraient les fournir», a encore expliqué le 2 août Saïd Khatibzadeh, reprochant à Londres et Washington de garder le «silence» s'agissant des «attaques terroristes» visant les «navires commerciaux» iraniens dans la mer Rouge et les eaux internationales.
Il s'agit de la dernière manifestation en date de l'inimitié entre l'Iran et Israël. En mars, le Wall Street Journal a rapporté, citant des responsables américains et du Moyen-Orient, qu'Israël avait visé depuis fin 2019, principalement avec des mines sous-marines, au moins une dizaine de navires faisant route vers la Syrie et transportant, dans la plupart des cas, du pétrole iranien.