Mort d'une soixantaine de migrants qui voulaient rejoindre l'Europe dans un naufrage en Méditerranée
- Avec AFP
Près d'une soixantaine de migrants se sont noyés au large des côtes libyennes alors qu'ils tentaient de rejoindre le continent européen, d'après l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
Près de 60 migrants cherchant à rejoindre l'Europe, parmi lesquels des femmes et des enfants, sont morts noyés le 26 juillet dans un naufrage au large de la Libye, un nouveau drame de l'immigration clandestine en Méditerranée, a rapporté l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).
🚨 At least 57 migrants drowned in a shipwreck off Khums #Libya today.
— IOM Libya (@IOM_Libya) July 26, 2021
Survivors who spoke to our staff said 20 women and two children were among those who lost their lives.
Yet another tragedy highlights the immediate need for State-led SaR capacity in this dangerous route. pic.twitter.com/bLeeapcGuS
«Au moins 57 migrants se sont noyés dans un naufrage au large de Khoms aujourd'hui», a précisé l'OIM. La ville de Khoms est située à 120 kilomètres de la capitale Tripoli sur la côte ouest de la Libye.
«Les survivants qui ont parlé à notre personnel ont déclaré que 20 femmes et deux enfants faisaient partie de ceux qui ont perdu la vie», a ajouté l'OIM sur son compte Twitter, en pointant «une autre tragédie» migratoire sur cette «route dangereuse».
L'OIM ne précise pas les nationalités des migrants, mais des images diffusées par l'organisation montrent des travailleurs humanitaires distribuant eau et colis alimentaires aux survivants visiblement épuisés, tous semblant originaires de pays d'Afrique subsaharienne. Malgré une insécurité persistante, la Libye demeure un important point de passage pour des dizaines de milliers de migrants cherchant chaque année à gagner l'Europe par les côtes italiennes, distantes de quelque 300 km des côtés libyennes.
Le nombre de migrants décédés en mer en tentant de rejoindre l'Europe a plus que doublé cette année, a souligné mi-juillet l'OIM. Près de 900 personnes ont péri en Méditerranée cette année.
La Libye, plaque tournante des passeurs depuis la chute de Mouammar Kadhafi
Les garde-côtes libyens ont, eux, rapatrié plus de 13 000 personnes en Libye au premier semestre 2021, dépassant le chiffre total pour 2020, d'après le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR).
ONG et agences onusiennes dénoncent régulièrement le renvoi en Libye de migrants interceptés en mer et les conditions déplorables dans les centres de détention. Passeurs et trafiquants ont par ailleurs profité ces dix dernières années du climat d'instabilité qui a régné dans ce pays d'Afrique du Nord plongé dans le chaos depuis l'intervention de l'OTAN en 2011 contre Mouammar Kadhafi.
La Libye, pays de quelque sept millions d'habitants, est devenu la plaque tournante du trafic d'êtres humains sur le continent. Des dizaines de milliers de migrants venus d'Afrique subsaharienne, en quête de l'eldorado européen, y sont la proie de trafiquants quand ils ne meurent pas en tentant la traversée. De plus en plus d'embarcations parties de Libye échouent en Tunisie voisine.
Le 22 juillet, la Marine tunisienne a ainsi secouru 166 migrants originaires de plusieurs pays africains, partis de Libye avec une embarcation sur laquelle 16 cadavres ont été retrouvés. Selon l'OIM, la Tunisie a secouru et accueilli depuis janvier plus d'un millier de migrants partis de Libye, dont les embarcations avaient fait naufrage au large de ses côtes.