Le consul d'Estonie interpellé en Russie pour suspicion d’espionnage
Dans un communiqué, le Service fédéral de sécurité (FSB) de Russie a annoncé l'arrestation du consul d'Estonie à Saint-Pétersbourg alors qu'il recevait d'un citoyen russe des documents sensibles. Tallin dénonce des accusations «totalement infondées».
Un nouveau scandale d’espionnage éclate entre la Russie et l’Europe. Le Service fédéral de sécurité (FSB) russe a annoncé ce 6 juillet l'arrestation du consul d'Estonie à Saint-Pétersbourg, Mart Lätte, au moment où ce dernier se voyait remettre de la part d'un citoyen russe des «documents classifiés». «Cette activité est incompatible avec le statut d’agent diplomatique et revêt manifestement un caractère hostile envers la Fédération de Russie. Conformément aux normes du droit international, des mesures seront prises à l’encontre du diplomate étranger», informe le communiqué.
La porte-parole du ministère estonien des Affaires étrangères, Aari Lemmik, a dénoncé auprès de l'AFP des accusations «totalement infondées» et qualifié l'arrestation du diplomate de «provocation». «Il s'agit d'une nouvelle illustration du fait que la Russie ne veut pas de relations constructives avec ses voisins et l'Union européenne», a-t-elle ajouté.
Cette affaire survient un peu plus de deux mois après l'arrestation d'Alexandre Sossoniouk, consul du Consulat général d’Ukraine à Saint-Pétersbourg. Le FSB avait alors annoncé que le diplomate avait «reçu des informations classifiées issues des bases de données des forces de l’ordre et du Service fédéral de sécurité russe». Toujours selon le Service, il avait été pris la main dans le sac lors d'une rencontre avec un citoyen russe.
Le ministère russe des Affaires étrangères avait alors annoncé dans un communiqué avoir convoqué le chargé d'affaires ukrainien en Russie, Vassili Pokotilo, afin de protester contre les «activités illégales» d'Alexandre Sossoniouk, «incompatibles avec le statut de fonctionnaire consulaire» et «préjudiciables aux intérêts de sécurité de la de la Fédération de Russie». La diplomatie russe avait enfin recommandé au consul de quitter le territoire russe dans les 72 heures, à compter du 19 avril. Kiev avait alors dénoncé une «provocation».