Une gifle contre la France ? La Suisse écarte le Rafale pour commander des F-35A américains

- Avec AFP

Une gifle contre la France ? La Suisse écarte le Rafale pour commander des F-35A américains© Kyodo Source: Reuters
Un avion F-35A à l'usine Mitsubishi Heavy Industries Komaki Minami à Toyoyama, au Japon, en juin 2017 (image d'illustration).
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La Suisse va rénover son équipement militaire aéronautique par l'acquisition de 36 avions de type F-35A au détriment du Rafale français. Bien que cet appareil ait connu un développement tumultueux, il a été commandé par une douzaine de pays.

Le F-35, dont la Suisse veut commander 36 exemplaires pour remplacer sa flotte vieillissante. La Confédération helvétique a publié un communiqué le 30 juin annonçant que «le Conseil fédéral va proposer au Parlement l’acquisition de 36 avions de combat de type F-35A du fabricant américain Lockheed Martin et de cinq unités de feu Patriot produites par l’entreprise américaine Raytheon». Le F-35A a remporté l'adhésion du Conseil fédéral face à d'autres candidats comme l'Eurofighter de Airbus, le F/A-18 Super Hornet de Boeing, ou encore le Rafale de Dassault. Le Conseil fédéral a également retenu que le F-35 est «de loin le meilleur résultat en termes de coûts».

Cette acquisition n'est pas sans causer quelques remous en Suisse. Le Groupement pour une Suisse sans armée (GSsA) a ainsi dénoncé une approche «complètement erronée» de la politique de sécurité.

Cité dans le communiqué du GSoA, le conseiller national Pierre-Alain Fridez (PS/JU) a exprimé ses inquiétudes au niveau de la souveraineté helvétique : «Avec le F-35, les services secrets américains sont toujours dans le cockpit. Cet avion de combat nous préoccupe beaucoup sur le plan de la sécurité des données et notre souveraineté.»

Pour le site économique La Tribune, «La Suisse a donc fait le choix de ne pas froisser les Etats-Unis, qui voulaient absolument gagner les deux compétitions contre la France (Rafale, système de défense aérienne SAMP/T) et l'Europe (Eurofighter).» Avant d'ajouter avec sévérité : «Les Suisses ont baissé pavillon. Pouvait-il en être autrement face à l'hyper puissance américaine ?»

Un développement chaotique au coût faramineux

Le F-35 est le programme d'armement le plus cher de l'histoire des Etats-Unis dont la réalisation chaotique n'a pas empêché sa vente à une dizaine d'alliés de Washington. Lancé au début des années 1990, le programme F-35 Lighting II prévoit la production de près de 2 500 appareils pour les seuls besoins américains pour un coût total de près de 400 milliards de dollars.

Une version est destinée à l'US Air Force (F-35A) pour remplacer ses F-16 et A-10, une autre est conçue pour les porte-avions de la Marine (F-35C) afin de remplacer une partie de ses F-18 et une troisième à décollage court et atterrissage vertical (F-35B) prendra la suite des F-18 et Harrier des Marines. Vu dès l'origine comme un produit d'exportation destiné à assurer la domination de Washington sur le marché des avions de combat, le F-35 a fait l'objet d'un partenariat avec huit pays, dont le Royaume-Uni, chacun recevant une part de travail en fonction de son investissement.

Selon le Military Balance de l'International Institute for Strategic Studies (IISS), 603 de ces appareils ont été pour l'instant livrés, dont 411 aux Etats-Unis.

Le F-35 a été commandé par 12 pays, essentiellement des membres de l'Otan et les proches alliés de Washington en Asie : Corée du Sud (40 appareils), Japon (34), Australie (63), Norvège (40), Royaume-Uni (35), Italie (28), Pays-Bas (34), Belgique (34), Pologne (32), Danemark (10), Israël (39) et Emirats arabes unis (50). La Turquie, un pays partenaire depuis le lancement du programme et qui comptait acquérir 100 de ces avions, en a été exclue par Washington en 2019 après avoir acheté des systèmes de défense antiaérienne russes S-400.

Il est actuellement en compétition dans un appel d'offres de la Finlande pour 64 appareils.

Un appareil polyvalent mais évalué à 36 000 dollars l'heure de vol

Avion furtif dit de cinquième génération, le F-35 est produit par le numéro un mondial de l'armement, Lockheed Martin, et ses moteurs par un autre américain, Pratt et Whitney. Il a notamment été utilisé en Irak et en Syrie contre le groupe Etat islamique.

Polyvalent, l'appareil est présenté comme une merveille technologique, dont la mise au point a souffert de sa complexité, notamment pour la conception des programmes informatiques et l'intégration des différents systèmes. Mais ses coûts d'exploitation trop élevés (le coût de chaque heure de vol est évalué à plus de 36 000 dollars) font craindre qu'ils ne soient pas soutenables et que sa polyvalence limite son emploi sur le théâtre Pacifique face à la Chine, estiment ses détracteurs.

L'US Air Force, qui doit acquérir plus de 1 700 F-35, envisage, selon la presse américaine, de réduire cet objectif au profit de l'achat de la dernière version du F-16 ou de la mise au point d'un successeur au F-16 qui serait bien moins onéreux que le F-35.

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