Une explosion dans une église fait plusieurs blessés en République démocratique du Congo
- Avec AFP
L'explosion d'une bombe artisanale dans une église catholique de la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, a fait deux blessés, le 27 juin, alors qu'une importante cérémonie de sacrement devait s'y dérouler.
Une bombe artisanale a explosé le 27 juin dans la matinée dans une église catholique de la ville de Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), avant une importante cérémonie de sacrement, a appris l'AFP de sources concordantes.
«L'explosion a eu lieu à 6h (4h GMT) [...] C'est une bombe artisanale» qui a été placée à l'intérieur de l'église, a déclaré à l'AFP Narcisse Muteba Kashale, maire policier de Beni-Ville (Nord-Kivu). Deux personnes ont été blessées. L'explosion s'est produite avant l'heure d'affluence des fidèles pour une importante cérémonie de sacrement de confirmation aux enfants, a précisé à l'AFP le vicaire général de Beni, l'abbé Laurent Sondirya.
«Ils ont visé une grande foule parce que la cérémonie va réunir des enfants, leurs parents et des fidèles», a expliqué le prélat catholique, ajoutant que «la messe ne sera[it] pas reportée».
La première attaque contre l'église catholique à Beni
Des traces de sang étaient visibles à l'entrée de l'église, a constaté le correspondant de l'AFP dans la ville. Des éclats de vitres étaient éparpillés à l'intérieur, à côté d'appareils de sonorisation très endommagés.
C'est la première fois qu'un édifice appartenant à l’église catholique, religion la plus importante dans la ville, est directement ciblé sur le territoire de Beni où des membres du groupe Forces démocratiques alliées (ADF) sont accusés d'avoir tué 6 000 personnes depuis 2013, selon un décompte de l'épiscopat.
A l'origine, des rebelles musulmans ougandais, les ADF, ont fait souche depuis plus de 25 ans dans cette partie de l'est de la RDC, d'où ils n'attaquent plus depuis longtemps l'Ouganda voisin. Les ADF sont accusés d'avoir massacré des centaines de civils depuis le lancement d'opérations militaires contre leur base dans la jungle autour de Beni en novembre 2019.
Le 11 mars, les États-Unis ont placé les ADF parmi les «groupes terroristes» affiliés aux terroristes de Daech. De nombreuses questions se posent depuis lors sur la réalité et la profondeur de leurs liens supposés avec l'organisation djihadiste.
En mai, deux imams de la ville de Beni, réputés pour leurs discours hostiles aux violences exercées par des ADF, avaient été tués par balles à l'intérieur de leur mosquée ou après la prière du soir.