Hongrie : le parti de Viktor Orban veut interdire la promotion de l'homosexualité auprès des mineurs
- Avec AFP
Le Fidesz, parti auquel appartient le Premier ministre hongrois Viktor Orban, a déposé au Parlement des amendements législatifs visant à interdire la promotion de l'homosexualité ou du changement de sexe auprès des enfants mineurs du pays.
Le 10 juin, le parti du Premier ministre hongrois Viktor Orban a déposé des amendements législatifs visant à interdire la promotion de l'homosexualité ou du changement de sexe auprès des mineurs, selon un texte publié sur le site du Parlement.
Cette proposition du Fidesz est similaire à la loi russe qui punit tout acte de «propagande» homosexuelle destinée aux plus jeunes. Dans la pratique, les programmes éducatifs ou les publicités de grands groupes mettant en scène des personnes homosexuelles – comme par exemple celle de Coca-Cola qui avait suscité en 2019 des appels au boycott dans le pays – ne seraient plus autorisés, d'après le document de 11 pages consulté par l'AFP. Idem pour les livres sur le sujet, tels que le recueil de contes et légendes dédramatisant l'homosexualité qui avait été critiqué par le pouvoir hongrois à l'automne 2020.
En 2013, la Russie a adopté une loi interdisant toute promotion des relations homosexuelles à destination des personnes de moins de 18 ans. La loi avait d'abord été adoptée au niveau municipal à Saint-Pétersbourg avant d’être approuvée dans l’ensemble du pays. Elle impose des amendes pour violation de cette interdiction par les médias, interdit l'organisation de gay pride et la diffusion à l'intention des mineurs d'informations présentant les relations homosexuelles comme attractives.
Des mesures s'inscrivant dans la «nouvelle ère» culturelle que défend Orban
Les amendements du Fidesz en question s'inscrivent dans le cadre d'un arsenal de mesures contre la pédophilie. Parmi celles-ci figurent la création d'une base de données accessible au public des personnes condamnées ou encore leur bannissement de certaines professions.
Cinq ONG – dont Amnesty International et Budapest Pride – ont aussitôt dénoncé ces amendements dans un communiqué. Elles considèrent que, si ces clauses sont adoptées, «la liberté d'expression et les droits des enfants se trouveraient sévèrement restreints», reprochant à la Hongrie de «copier des modèles dictatoriaux qui vont à l'encontre des valeurs européennes».
Ces nouvelles propositions du gouvernement hongrois interviennent dans un contexte où Viktor Orban, qui brandit haut et fort les valeurs chrétiennes traditionnelles, promeut une «nouvelle ère» culturelle. Sous son impulsion, les parlementaires hongrois ont ainsi adopté en décembre 2020 un paquet législatif inscrivant la notion traditionnelle de la famille et du «genre» dans la Constitution, et interdisant de facto l'adoption aux couples de même sexe.