Poutine : les services spéciaux russes n'ont rien à voir avec le déroutage du vol Ryanair vers Minsk
Interrogé lors de la séance plénière du Forum économique de Saint-Pétersbourg ce 4 juin, le président russe a souligné que Moscou n'était aucunement impliqué dans le déroutage du vol de Ryanair vers Minsk fin mai.
Vladimir Poutine a tenu un discours et répondu à des questions lors de la séance plénière du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, ce 4 juin. L'occasion, pour la presse, d'interroger le chef d'Etat sur des sujets d'ordre politique – bien que ce ne fût pas le thème central du forum.
Alors que l'animateur de la séance et journaliste de la chaîne Rossia-24 demandait à Vladimir Poutine de donner son avis sur l'affaire du vol de Ryanair dérouté vers Minsk le 23 mai, Vladimir Poutine a rappelé qu'il ne souhaitait pas «émettre d'évaluations» sur la politique intérieure de pays étrangers.
Il a néanmoins profité de l'occasion pour balayer les accusations selon lesquelles les services secrets russes auraient été impliqués dans cette affaire. «J'ai vu les déclarations des autorités de l'OTAN, comme quoi la Russie y a participé. [...] Ces gens-là ne comprennent pas comment ça se passe», a déploré le chef d'Etat, en déduisant qu'une coopération internationale n'était pas possible sur ce sujet.
Le 23 mai, Minsk a fait décoller un chasseur afin de «recommander» à un vol Athènes-Vilnius de la compagnie Ryanair d'atterrir sur son sol, faisant valoir une alerte à la bombe attribuée au Hamas. Le mouvement islamiste palestinien, de son côté, a démenti tout rapport avec la menace avancée par les autorités biélorusses.
A bord de l'avion dérouté se trouvait le journaliste et opposant biélorusse Roman Protassevitch et sa compagne Sofia Sapega (de nationalité russe), qui ont été interpellés à Minsk.
L'UE a accusé la Biélorussie d'avoir utilisé cette alerte à la bombe comme prétexte pour procéder à cette arrestation. La Russie a estimé pour sa part que Minsk, qui déclare avoir agi de bonne foi, s'est efforcé de faire preuve de transparence et que les sanctions européennes qui ont suivi étaient prématurées tant qu'aucune enquête n'est arrivée à sa conclusion.