L'Occident cherche à politiser la vaccination mais se trompe de cible, selon Moscou
A l'issue du sommet des BRICS, le chef de la diplomatie russe est revenu sur les propos d'Emmanuel Macron, qui accusait Pékin et Moscou de mener une «guerre» des vaccins. Sergueï Lavrov a également abordé la question des origines du Covid.
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a dénoncé les tentatives des pays occidentaux de politiser la question de l'origine du coronavirus. Lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet des chefs de la diplomatie des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui avait lieu le 1er juin, il a appelé tous les pays à débattre de ce sujet au sein de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Sergueï Lavrov a par ailleurs commenté les propos tenus fin mars par Emmanuel Macron, qui avait attribué à Moscou et Pékin une supposée «guerre» des vaccins. «De toute évidence, il y a des tentatives de politiser la situation. Ce que le président français Emmanuel Macron a appelé "la guerre des vaccins" est en cours», a noté le chef de la diplomatie russe, déplorant que Paris ait accusé «au mépris des faits» la Russie et la Chine d'être «les principaux instigateurs de cette prétendue nouvelle "guerre mondiale"».
S'exprimant en marge d'un Conseil européen, le dirigeant français avait notamment pointé du doigt des «attaques et [des] velléités de déstabilisation – russes, chinoises – d'influence par le vaccin» et souligné : «Nous sommes face à une guerre mondiale d'un nouveau genre.»
Des spéculations issues des médias occidentaux
Mais pour Sergueï Lavrov, Emmanuel Macron se trompe de cible, et devrait plutôt regarder du côté des grands médias occidentaux. «Selon les faits dont disposent tous les experts concernés, les problèmes liés aux vaccins occidentaux sont décrits principalement par les médias occidentaux eux-mêmes. Quant à la Russie, nos journalistes ne font qu'informer la population de la manière dont l'Occident évalue tel ou tel vaccin, dans quelle mesure il est dangereux, sûr et efficace. A l'heure actuelle, les hommes politiques ne devraient pas chercher à "marquer des points" et à accroître leur popularité en spéculant sur la situation liée au Covid-19 et sur celle liée aux différents vaccins qui sont actuellement enregistrés par l'OMS», a ainsi fait remarquer le ministre russe.
A cette occasion, le chef de la diplomatie russe a une nouvelle fois appelé à élargir la coopération internationale. «Il nous apparaît clairement qu'il est nécessaire d'unir nos forces et de nous concentrer non pas sur la recherche des coupables, mais sur la lutte contre la maladie à une échelle véritablement mondiale [...] La coordination de la distribution des vaccins, de leur certification, harmonisation des régimes de voyage, harmonisation des documents qui seront remis aux personnes ayant été vaccinées, etc., c'est ce qui est le plus important en ce moment», a expliqué Sergueï Lavrov.
Il a également commenté la mis en place d'un pass sanitaire européen : «Je suppose que l'Union européenne a le droit de créer ses propres règles dans ce domaine. Mais lorsque ces règles discriminent les participants aux communications internationales qui ne sont pas membres de l'UE, il y a là une opportunité pour des efforts supplémentaires qui viseraient à assurer la sécurité à l'échelle mondiale. Personne ne peut se soustraire à de telles menaces. Nous avons toujours préconisé la coopération la plus large possible.»