La Cédéao suspend le Mali de l'organisation après la prise de pouvoir du colonel Goïta

- Avec AFP

La Cédéao suspend le Mali de l'organisation après la prise de pouvoir du colonel Goïta© Nipah Dennis Source: AFP
Cliché pris lors du sommet de la Cédéao sur la situation au Mali, le 30 mai 2021 à Accra, au Ghana (image d'illustration).
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La Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest a décidé de suspendre le Mali de ses institutions après la nomination du colonel Goïta à la présidence du pays. L'organisation explique condamner «fermement le récent coup d'Etat».

Les chefs d'Etat ouest-africains ont décidé le 30 mai au Ghana de suspendre le Mali de leur organisation sous-régionale commune après un double coup d'Etat militaire, qu'ils ont condamné tout en se gardant d'imposer d'autres sanctions. Les présidents des 15 pays membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ou leurs représentants «condamnent fermement le récent coup d'Etat» et, «après de longues discussions [...] décident de suspendre le Mali des institutions de la Cédéao», est-il expliqué dans le communiqué final de ce sommet extraordinaire à Accra.

Ils réclament la nomination «immédiate» d'un «nouveau» Premier ministre issu de la société civile et «exigent» la libération «immédiate» des anciens président et Premier ministre de transition, arrêtés le 24 mai et écartés du pouvoir avant que le colonel Assimi Goïta ne soit déclaré président le 28 mai. Les deux anciens dirigeants sont rentrés chez eux, mais sont assignés à résidence, selon la Cédéao. Elle réaffirme la nécessité que la transition ouverte après le premier coup d'Etat d'août 2020 et censée ramener les civils au pouvoir soit limitée à 18 mois, et que des élections générales aient lieu comme prévu en février 2022.

Cependant, elle reste silencieuse sur la désignation du colonel Goïta comme président. Elle ne réclame pas le rétablissement des ex-président et Premier ministre dans leurs fonctions. Après le putsch d'août 2020, elle avait exigé et obtenu la nomination d’un président et d'un Premier ministre de transition civils. Elle «réitère [...] que le chef de la transition, le vice-président et le Premier ministre de transition ne doivent en aucune circonstance être candidat à la future élection présidentielle». 

La Cédéao devait trancher la question épineuse de leur réponse au deuxième putsch des militaires en neuf mois dans ce pays crucial pour la stabilité du Sahel face à la propagation djihadiste.

Assimi Goïta, nouvel homme fort du pays

La Cour constitutionnelle a déclaré le 28 mai le colonel Assimi Goïta président de transition, parachevant le coup de force déclenché le 24 mai contre ceux qui se trouvaient entre lui et la direction de ce pays pris dans une tourmente aux multiples dimensions sécuritaire, économique et politique, depuis le déclenchement de rébellions indépendantistes et djihadistes en 2012 dans le nord.

Depuis, les violences se sont étendues au centre du pays et au Burkina Faso et au Niger voisins. Une attaque imputée à des djihadistes par un responsable sécuritaire dans le sud près des frontières ivoirienne et guinéenne a fait cinq morts le 30 mai et conforté les craintes d'une extension à de zones relativement épargnées. Comme les autres partenaires du Mali, la Cédéao a exprimé ses «profondes préoccupations» devant les récents soubresauts politiques dans un tel contexte.

Avec la nomination du colonel Goïta, la Cour constitutionnelle malienne a officialisé un fait accompli auquel ces partenaires avaient essayé de s'opposer après le coup d'Etat d'août 2020. Assimi Goïta et un groupe de colonels avaient alors renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta mais avaient accepté sous la pression internationale la nomination d'un président et d'un Premier ministre civils.

La France menace de retirer ses troupes

Le 24 mai, l'ancien commandant de bataillon des forces spéciales a fait arrêter le président Bah Ndaw et le Premier ministre Moctar Ouane, cautions civiles de la transition, qui ont ensuite démissionné, selon la version officielle. Le président français Emmanuel Macron a averti, dans un entretien au Journal du dimanche, que Paris «ne resterait pas aux côtés d’un pays où il n'y a plus de légitimité démocratique ni de transition».

Après le coup d'Etat de 2020, la Cédéao avait suspendu le Mali de tous ses organes de décision, fermé les frontières de ses Etats membres et stoppé les échanges financiers et commerciaux avec le pays, à l'exception des produits de première nécessité. Elle avait levé les sanctions quand le nouveau pouvoir en place avait paru se plier à ses exigences.

Une mission de la Cédéao dépêchée au cours de la semaine au Mali avait évoqué l'éventualité de nouvelles sanctions. La France et les Etats-Unis, engagés militairement au Sahel, en ont brandi la menace. Le doute prévalait cependant quant à la fermeté de la Cédéao. Les sanctions d'août 2020 avaient été mal ressenties par une population éprouvée dans un pays exsangue.

Par ailleurs différentes voix soulignaient le précédent créé selon elles par la mansuétude diplomatique montrée vis-à-vis du Tchad, autre pays sahélien où un Conseil militaire de transition (CMT) de 15 généraux a pris le pouvoir le 20 avril après la mort d'Idriss Déby Itno, avec à sa tête un des fils de l'ancien président.

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