Allemagne : les réfugiés face au froid dans des logements de fortune
Devant des autorités débordées, les migrants dénoncent leurs conditions de vie dans le pays, alors que le thermomètre a brusquement chuté ces derniers jours.
L’Allemagne peine à trouver de la place pour loger les dizaines de milliers de migrants auxquels elle est confrontée. Le problème est d’autant plus pressant que les températures sont récemment tombées autour de cinq degrés à Berlin, prélude d’un hiver qui s’annonce rude. A Hambourg, où 4 000 réfugiés sont logés dans des tentes, des manifestations ont eu lieu pour dénoncer leurs conditions de vie. Sur certaines pancartes, on pouvait notamment lire : «nous avons froid !».
La Croix Rouge de Saxe, qui s’occupe de 10 000 migrants, a tiré la sonnette d’alarme. Dans les tentes non-chauffées, «c'est devenu un problème sanitaire : les gens sont tombés malades à cause du froid», explique un porte-parole. A l’heure actuelle, tous les réfugiés de la région ont pu être relogés dans des tentes chauffées, mais l’organisation humanitaire craint de devoir placer les nouveaux arrivants dans des tentes sans chauffage, faute de mieux.
"Our hope is that no refugee would freeze to death in Germany," Thomas Strobl, Christian Democratic Union party. http://t.co/rekrNMQIue
— Johanna Wild (@Johanna_Wild) 17 Octobre 2015
Actuellement, dans l’ensemble du pays, 42 000 réfugiés (sur les 305 000 pris en charge) ne seraient pas logés sous des toits en dur, estime le quotidien national Die Welt. «Avant, Berlin accueillait entre 1 500 et 2 000 demandeurs d'asile par an. En ce moment, c'est le nombre de réfugiés qui arrivent ici chaque jour», explique le responsable des Affaires sociales de la ville, Mario Czaja.
Here's that article @robert_magni Germany in a state of SIEGE with the floodgates opened to migrants http://t.co/bzptat5b23 via @MailOnline
— Quixotic ن (@FyrchMyrddin) 17 Octobre 2015
En effet, avec 800 000 demandeurs d’asile attendus cette année, l’Allemagne tente de se montrer inventive pour loger tout le monde. Par exemple, à Berlin, les halles qui accueilleront le salon de l’agriculture en janvier, ont été temporairement transformées en centre d’accueil d’urgence. Ailleurs, ce sont des gymnases qui ont été réquisitionnés, au grand dam des parents dont les enfants sont privés d’activités sportives. La chancelière Angela Merkel a toutefois assuré, dans le journal allemand Bild, qu’il ne s’agissait «pas d’une solution durable».