Un comité LREM ouvert au Sahara occidental, le gouvernement tente d'éteindre l'incendie

Un comité LREM ouvert au Sahara occidental, le gouvernement tente d'éteindre l'incendie© REUTERS/Zohra Bensemra
Un combattant du Polisario dans le Sahara occidental (illustration).
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Le secrétaire d'Etat Clément Beaune a dit «regretter» la décision de LREM d'ouvrir un comité dans une ville du Sahara occidental contrôlée par le Maroc. Le territoire est revendiqué par le Polisario, qui réclame l'autodétermination, tout comme Alger.

Le 13 avril, le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune a déclaré «regretter» la décision du parti présidentiel La République en marche (LREM) d'ouvrir un comité à Dakhla – une ville du Sahara occidental contrôlée par le Maroc. Ce territoire est en grande partie contrôlé par Rabat, mais est également revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario, dont la revendication d'autodétermination est soutenue par l'Algérie.

Le droit à l'autodétermination sacrifié, dénonce un député

Lors d'une séance des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale et en réponse à une question du député communiste Jean-Paul Lecoq portant sur la «honteuse création d’un comité de LREM à Dakhla» qui sacrifie selon lui «le droit au peuple sahraoui à son autodétermination», Clément Beaune s'est exprimé sur la situation en ces termes : «C'est une initiative prise localement que je regrette et qui ne change rien à la position de la France sur cette question hautement sensible.»

L'ouverture d'un comité de la LREM au Sahara occidental, avait en effet suscité des interrogations, notamment en Algérie. D'autant que le communiqué, relayé par l'ambassade du Maroc en France et signé «La République en marche Maghreb et Afrique de l'Ouest», précisait : «Nous nous réjouissons particulièrement de la création du comité de LREM à Dakhla, situé dans les provinces du Sud marocain.»

La direction du parti d'Emmanuel Macron, interrogée par l'AFP, a laissé entendre qu'elle ne reviendrait pas sur cette décision qui relève, selon elle, d'une «initiative locale» destinée aux «Français résidents dans cette ville». Jean-Paul Lecoq s'est pour sa part interrogé sur le rôle de l'exécutif dans cette décision, accusant Emmanuel Macron de «cracher sur les résolutions d'institutions officielles comme l'ONU ou la Cour européenne de Justice».

Avec ou sans l'accord de Paris ?

«Les instance nationales n'ont pas été consultées et il ne s’agit en aucun cas d’un signal ou message politique», tente encore de justifier le siège parisien de LREM, interrogé par l'agence de presse française.

Jaoued Boussakouran, l'un des signataires du communiqué à l'origine de cette création, souligne pour sa part que le comité a été instauré après un vote «unanime» du bureau politique de LREM Maghreb Afrique de L’Ouest, avec «bien sûr» l’aval du bureau politique à Paris. 

Rappelant le «risque permanent de tension» au Sahara occidental, Clément Beaune a de son côté souligné l'importance de la recherche d'une solution politique «dans le cadre de la légalité internationale et des Nations unies». «L'ensemble de cette situation rappelle l'urgence de la seule voie possible, celle de la reprise d'un processus politique. C'est cette voie d'équilibre que défend la France», a-t-il affirmé, avant d'affirmer que «dans cette perspective [...] le plan d'autonomie marocain est une base de discussion sérieuse et crédible qu'il faut prendre en compte». 

Au départ des Espagnols en 1976, le Polisario a proclamé la République arabe sahraouie démocratique (RASD) et réclame la tenue d'un référendum, prévu par l'ONU depuis la signature d'un cessez-le-feu entre les belligérants en 1991. Le Maroc – qui contrôle environ 80% de ce vaste territoire désertique qui fut une colonie espagnole – propose quant à lui un plan d'autonomie sous sa souveraineté.

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