Etats-Unis : malgré le Covid, 4 000 migrants s'entassent dans un centre de rétention
Plusieurs journalistes américains ont constaté la présence de 4 000 migrants dans un centre d’accueil de rétention à Donna (Texas), alors que la structure ne devrait accueillir que 250 personnes en raison de crise sanitaire du Covid-19.
Un groupe de journalistes étatsuniens a pu accéder le 30 mars au centre de rétention de Donna, situé près de la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, au Texas. Ils ont pu y constater la présence de près de 4 000 migrants dont 3 000 mineurs isolés, alors que la capacité d'accueil est censée être réduite à un maximum de 250 places en raison de la pandémie de Covid-19.
Plusieurs chaînes américaines ont diffusé les images de ces migrants obligés de se serrer malgré les conditions sanitaires. «Pour la première fois, l’administration Biden a autorisé des journalistes à entrer à l’intérieur d’un centre d’accueil fortement surpeuplé du sud du Texas, où plus de 3 000 mineurs isolés vivent, dorment et mangent entassés, épaules contre épaules», relate ainsi la chaîne CNBC.
Depuis l’élection de Joe Biden qui se présentait comme moins hostile à l’immigration que Donald Trump, des dizaines de milliers de personnes venues de divers pays d’Amérique latine ont pris la route pour tenter leur chance au Nord en passant par le Mexique. Comme le rappelle le Courrier international, le nouveau locataire de la Maison Blanche a passé plusieurs décrets en faveur des migrants, ordonnant entre autres la préservation du programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals), protégeant de l’expulsion des centaines de milliers de jeunes migrants arrivés illégalement avec leurs parents aux Etats-Unis alors qu’ils étaient mineurs.
Mais à la mi-mars, le nouveau président a quelque peu changé de discours et son gouvernement a nié tout laxisme à la frontière avec le Mexique, assurant qu'elle restait fermée malgré un afflux «historique» de migrants. Le président Joe Biden lui-même avait demandé aux candidats à l'immigration de s'abstenir. «Je peux dire clairement : ne venez pas», avait-il déclaré lors d'un entretien sur la chaîne ABC. «J'ai entendu dire qu'ils venaient parce que je suis un gars sympa... Ce n'est pas vrai», a-t-il ajouté, alors que les républicains l'accusent d'avoir créé un appel d'air en assouplissant les politiques migratoires de son prédécesseur.