Empoisonnement présumé de Navalny : une plainte pour «inaction» des autorités rejetée
L'entourage de l'opposant russe accusait d'«inaction» les enquêteurs chargés de se pencher sur son empoisonnement présumé. Ces derniers, après analyses, n'avaient trouvé aucune trace de poison avant son transfert en Allemagne.
L'agence de presse TASS rapporte ce 22 mars que le ministère russe des Affaires intérieures a rejeté le dépôt d'une plainte par le Fonds anti-corruption, organisation fondée par Alexeï Navalny classée comme agent de l'étranger par la loi russe. La plainte portait sur l'«inaction» dont auraient fait preuve, selon l'ONG, les autorités russes dans le cadre de l'enquête sur son empoisonnement présumé. L'homme politique a annoncé dans la foulée qu'il ferait appel de la décision.
En septembre, l'opposant russe avait quitté sans séquelles l'hôpital de la Charité à Berlin, où il avait été admis fin août dans le coma après avoir été victime d'un malaise en Russie. Les médecins russes de Omsk et Moscou, qui l'avaient dans un premier temps pris en charge avant son transfert, avaient mené des tests sur Alexeï Navalny, sans détecter la moindre trace de poison. Il avait ensuite été autorisé à rejoindre l'Allemagne pour y être soigné.
Au terme de son enquête sur l'hospitalisation de l'opposant, la police russe avait rejeté la thèse de l'empoisonnement.
Cela n'avait pas empêché son entourage, puis lui-même un peu plus tard, d'accuser les autorités russes d'avoir tenté de l'éliminer.
Ce qui s'était rapidement mué en «affaire Navalny» avait donné lieu à une escalade diplomatique entre plusieurs pays occidentaux (dont la France, les Etats-Unis et l'Allemagne), et le gouvernement russe.
Berlin avait de son côté fait savoir que des tests réalisés par un laboratoire militaire et confirmés par des laboratoires indépendants, notamment français, montraient une tentative d'empoisonnement.
Début janvier 2021, Alexeï Navalny a été incarcéré pour non-respect des conditions d'une peine de prison avec sursis à son retour en Russie. Selon les services pénitentiaires russes, il ne s'est pas présenté aux convocations auprès de l’inspection à au moins six reprises au cours de l'année 2020, entre janvier et mi-août. Cette peine de prison avec sursis, prononcée en 2014, a été transformée en prison ferme le 2 février 2021.
Le Service fédéral d’exécution des peines a en outre déclaré avoir tenu compte du fait que depuis le 22 août, Alexeï Navalny était soigné à l'hôpital de la Charité à Berlin ; or, d'après cet organe russe, l'opposant n'a pas répondu à une notification qui lui avait été envoyée après sa sortie de l'hôpital.