Au Chili, de violents affrontements entre police et manifestants autour d'une statue
Douze personnes ont été interpellées au cours d'une nouvelle manifestation à Santiago du Chili. La police a fait usage de canons à eau pour disperser les protestataires, rassemblés sur la plaza Italia où une statue cristallise les tensions.
La police a fait usage de canons à eau le 12 mars à Santiago du Chili pour disperser une nouvelle manifestation antigouvernementale. Des centaines de protestataires sont descendus dans la rue, certains jetant des projectiles contre les forces de l’ordre. Douze personnes ont été interpellées, selon l'AFP.
L'objet de cette manifestation était la statue du général Manuel Baquedano, installée sur la plaza Italia à Santiago, épicentre des manifestations lors de la crise sociale au Chili. Elle a été retirée le 12 mars de son piédestal où elle subissait régulièrement des actes de vandalisme. La statue était régulièrement repeinte ou rhabillée par des manifestants, certains ayant même tenté de la renverser et d'y mettre le feu… Mais elle ne représentait pas initialement une cible spécifique des manifestations pour plus de justice sociale qui ont commencé au Chili en octobre 2019.
Elle est toutefois devenue, au fil des mois, l'objet d'une querelle symbolique entre les manifestants les plus radicaux et les autorités pour le contrôle de la plaza Italia. Le 8 mars, un groupe de protestataires avait ainsi tenté de déboulonner la statue avec des scies et des marteaux alors que la place était remplie de manifestants à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Trois jours auparavant, d'autres avaient tenté d'y mettre le feu.
Reconfinement partiel de Santiago
Par ailleurs, les autorités ont annoncé que la région de Santiago était placée en quarantaine partielle avec confinement le week-end à compter du 13 mars, rapporte RFI. Le couvre-feu a été avancé à 22h et la fermeture des magasins à 20h. Ce durcissement des restrictions, tel qu'évalué par les autorités, intervient en réponse au rebond de la pandémie au Chili, en particulier dans la capitale.
Malgré le coronavirus et la tenue d'un référendum en octobre qui a plébiscité un changement de la Constitution pour remplacer l'actuelle, héritée de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), de petits groupes de manifestants affrontent régulièrement les forces de l'ordre à Santiago. Au plus fort de la fronde sociale, le 25 octobre 2019, 1,2 million de personnes s'étaient rassemblées sur la plaza Italia de la capitale pour dénoncer les inégalités sociales et économiques dans le pays.