Lavrov : l’Occident doit se transcender et dévoiler son véritable objectif en Syrie

Lavrov : l’Occident doit se transcender et dévoiler son véritable objectif en Syrie© Valéri Melnikov Source: RIA NOVOSTI
Sergueï Lavrov
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L’Occident est peut-être mal à l’aise devant le succès de l’opération militaire en Syrie, a confié le ministre russe des Affaires étrangères à la chaîne NTV. Mais il doit surmonter son faux sentiment de dignité pour éradiquer la menace terroriste.

Question : Sergueï Lavrov, qu’est-ce qui empêche nos partenaires occidentaux de répondre favorablement à la proposition russe de créer une large coalition antiterroriste comme contre Hitler ? La colère, le découragement parce qu’un nouveau centre de forces est apparu ou la remise en question de leur exclusivité ?

Sergueï Lavrov (S.L.) : C’est sans doute un ensemble de facteurs et de raisons. Il n’est probablement pas très agréable de voir quelle est l’effectivité du travail de nos militaires en comparaison de celui que poursuit la coalition créée par les Etats-Unis depuis plus d’un an et qui a effectué, à mon avis, environ 60 000 vols, dont la moitié devaient être des vols de combat, mais dont on ne voit pas de résultats positifs «au sol». Au contraire, l’Etat islamique et d’autres groupes terroristes tels que Jabhat al-Nosra, une branche d’Al-Qaïda, n’ont fait qu’étendre leur influence et leurs territoires, dans lesquels ils créent leur califat en organisant la vie des gens conformément à leurs droits. En général, c’est un nouveau genre de terrorisme. Nos collègues essaient de nous dire que Daesh a pu se former seulement parce que la crise en Syrie a duré, et maintenant la Syrie attire comme un aimant tous les sunnites, parce que les alaouites recourent à la force contre les sunnites pour ne pas leur céder le pouvoir. C’est un pari très dangereux. J’ai parlé à nos collègues, avec le secrétaire d’Etat américain John Kerry, avec nos partenaires européens sur le fait qu’il est inadmissible d’essayer de réduire ce conflit à une opposition à l’intérieur de l’islam. Nous luttons tous contre le terrorisme. C’est ce qu’a déclaré le président russe Vladimir poutine.

Je répète que si nos partenaires sont mal à l’aise parce qu’ils n’ont pas atteint de résultats notables, il faut quand même se transcender et décider de ce qui est plus important : un faux sentiment de dignité ou priver le monde de la menace la plus effrayante de ces dernières décennies.

Nous n’avons aucun doute qu’une partie considérable des armes américaines tombe dans les mains des terroristes.

Il y a encore une raison, et il faut l’examiner, je le demande régulièrement mes interlocuteurs des ministères des Affaires étrangères. Peut-être que le but déclaré [de la coalition] n’est pas tout fait vrai ? Peut-être que le but est un changement de régime ? Ils ne renoncent pas à leur position d’arriver à un règlement final en Syrie que quand Bachar el-Assad sera tombé.

Question : Des experts disent que si le régime de Bachar el-Assad tombe, il y aura un grand chaos au Moyen-Orient.

S.L. : Des experts le disent, nous le disons aussi. Nous ne voulons pas la répétition d’événements où, je le répète, ils n’ont pas seulement été dégoûtés de coopérer avec les terroristes, mais où ils ont misé sur eux, ont armé des extrémistes. Nos collègues français qui parlent tant et à voix haute sur la nécessité de respecter le droit international, ont livré des armes aux adversaires de Mouammar Kadhafi dans le cadre de la crise libyenne malgré la résolution prise par consensus qui interdisait de livrer des armes à n’importe qui en Libye, et en plus, ils en parlaient publiquement, bravant même le fait qu’ils le faisaient en violant une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. Avec ces mêmes armes, les terroristes ont ensuite tiré contre les contingents français en Afrique, notamment au Mali. Au Mali, ils ont lutté contre ceux qu’ils ont créés et armés.

Ces doubles standards sont évidents et nous devons nous positionner, faut-il, comme un groupe de pays l’estime, détruire un autre régime, mettre en ruines un autre Etat…Au cours de dix-quinze dernières années, nous avons vécu l’Irak et la Libye, maintenant la crise en Syrie, c’est la même chose.

En savoir plus : L’armée syrienne, aidée de l’aviation russe, a libéré la ville de Al-Bahsa, au nord de Hama

Question : Une agence occidentale respectée, citant des sources anonymes, a publié qu’au cours d’une visite en Russie, un représentant de l’Arabie saoudite aurait proposé à la Russie de rejoindre la coalition dirigée par les Etats-Unis. Est-cequecestvrai ?

S. L. : Non, ce n’est pas vrai. J’ai entendu parler de plusieurs déclarations de certaines sources citées par Reuters selon lesquelles nous aurions été prévenus qu’il y aurait des conséquences désastreuses. Ce n’est pas vrai. Les discussions ont porté sur la même chose qu’avec vous : la nécessité de coordonner les efforts. Il a été clairement confirmé que nous luttions contre le terrorisme, et non pas contre l’opposition syrienne patriotique. Au contraire, nous voulons coordonner nos efforts avec cette opposition patriotique syrienne et l’aider à récupérer les territoires conquis par les terroristes, comme nous aidons l’armée du gouvernement syrien à reconquérir les localités après nos frappes contre les positions de Daesh, de Jabhat al-Nosra et d’autres groupes terroristes…Il me semble important de dire que nous avons eu une conversation honnête et franche avec le prince héritier d’Arabie saoudite. Toutes les inquiétudes de nos collègues saoudiens, sur le fait que nous ayons d’autres objectifs et qu’en aidant l’armée syrienne nous ne luttons pas contre le terrorisme mais sauvons le régime, ont été levées. Nous avons expliqué nos vrais buts, nous ne les cachons pas, il me semble que la compréhension de notre position s’est considérablement renforcée.

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