Crise des opiacés : McKinsey paiera 476 millions d'euros pour solder des poursuites judiciaires

- Avec AFP

Crise des opiacés : McKinsey paiera 476 millions d'euros pour solder des poursuites judiciaires© Arnd Wiegmann Source: Reuters
Le cabinet McKinsey au cœur d'un scandale aux Etats-Unis (image d'illustration).
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McKinsey versera près de 476 millions d'euros pour solder des poursuites judiciaires engagées par plusieurs Etats américains concernant la crise des opiacés. En France, le cabinet privé a aidé l'exécutif dans sa stratégie vaccinale.

Le cabinet étasunien de conseil en stratégie McKinsey a accepté de verser 573 millions de dollars, soit 476 millions d'euros, pour solder des poursuites judiciaires lancées par des Etats américains qui l'accusaient d'avoir contribué à la crise des opiacés via ses conseils aux groupes pharmaceutiques comme Purdue Pharma, le fabricant de l'anti-douleur OxyContin. C'est l'une des rares fois que la firme, conseil de grandes entreprises et de gouvernements à travers le globe, se retrouve sur la sellette dans un scandale éclaboussant l'un de ses clients.

Les termes de l'accord, annoncé le 4 février par le procureur de New York Letitia James, indiquent que McKinsey n'a ni reconnu ni rejeté les faits qui lui étaient reprochés, ce qui lui permet d'éviter que des parties tierces se servent du compromis pour l'attaquer à leur tour en justice.

McKinsey a toutefois coopéré avec les Etats parmi lesquels New York, la Californie, le Connecticut, le Colorado ou encore l'Oregon.

«Les tactiques marketing cyniques et délibérées de McKinsey ont contribué à alimenter la crise des opiacés en aidant Purdue Pharma à cibler les médecins dont ils savaient qu'ils sur-prescrivaient les opiacés», a fustigé Letitia James.

Près d'un demi-million d'Américains sont morts d'overdose causée par des opiacés prescrits ou vendus illégalement entre 1999 et 2018, selon les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies.

Un cabinet sollicité par l'Etat français pour lutter contre la pandémie de Covid-19

Outre la pénalité financière, McKinsey a aussi accepté des restrictions futures sur son champ d'activité : le cabinet ne conseillera plus une firme sur le développement, la fabrication, la promotion, le marketing, la vente, l'utilisation d'un opiacé ou de tout narcotique.

Le cabinet privé devra par ailleurs conserver toutes ses communications écrites (e-mails, messageries) pendant cinq ans, dévoiler tout conflit d'intérêt lorsqu'il répondra aux appels d'offre publics aux Etats-Unis, former ses salariés intervenant dans la santé, et mettre en place une politique stipulant qu'il licenciera immédiatement tout employé ayant cherché à supprimer des communications.

Le compromis est un cinglant revers pour McKinsey, qui était parvenu jusque-là à sortir intact de scandales éclaboussant ses clients. Ce fut le cas lors de la faillite du courtier en énergie Enron dont il était un des conseils ou lors de la banqueroute de l'ex-compagnie aérienne Swissair.

En France, McKinsey entretient une relation forte avec la macronie. Comme le note Le Monde le 5 février, l'histoire entre McKinsey et Emmanuel Macron «a commencé dès 2007» avec des consultants du cabinet intégrant la commission Attali (en vue de proposer des réformes économiques) à laquelle appartenait également l'actuel président de la République. Et le quotidien de rappeler que des membres de McKinsey ont contribué au programme d'En Marche, le mouvement créé en 2016 en vue de la présidentielle l'année suivante. Le 4 janvier dernier, Le Canard enchaîné et le site Politico ont révélé que le gouvernement français avait aussi fait appel au cabinet de conseil américain afin de l'aider à établir sa stratégie de vaccination contre le Covid-19. La collaboration aurait commencé dès décembre 2020.

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