Le PDG de Moderna critique la stratégie d'approvisionnement en vaccins de l'UE
Le PDG de Moderna Stéphane Bancel s’en est pris à l’Union européenne sur LCI. Il estime que cette dernière n’a pas fait d’effort pour aider Moderna, notamment sur le plan logistique.
Le PDG français de Moderna Stéphane Bancel a critiqué le 26 janvier sur LCI l'immobilisme de l'Union européenne dans le déploiement des aides financières pour financer les recherches pour développer un vaccin contre le Covid-19.
Stéphane Bancel, PDG de @moderna_tx, dans #Perriscope sur @LCI.
— PERRI (@pascalperri) January 26, 2021
Pourquoi les États-Unis sont servis avant l'Europe? Le gouvernement américain a pris des risques très tôt pour financer l'industrialisation du #vaccin. "L'Europe n'a pas mis 1€ et a perdu du temps". @vonderleyenpic.twitter.com/wR8zVeSQKT
«Malheureusement, bien qu'on ait eu des discussions très tôt avec certains pays européens, il n'y a eu aucune aide pour construire l'appareil industriel», a regretté le PDG de la société de biotechnologie américaine, avant d'ajouter : «Le gouvernement américain a pris des risques très tôt pour nous aider, au contraire de ceux des pays européens».
Pour l'homme d'affaires, l'Europe «a perdu du temps parce [que le laboratoire] n'a eu aucune aide pour construire l'outil industriel».
«Aucun conflit entre les chaînes de production»
Et Stéphane Bancel d'assurer néanmoins que l'Europe n'est pas délaissée par sa société au sujet de la distribution des doses : «Dès le démarrage de la pandémie, nous avons fait en sorte de construire un outil industriel dédié à l'Europe. Tous les vaccins fournis à l'Europe sont fabriqués en Suisse et mis en flacon en France ou en Espagne. Il n'y a aucun conflit entre les chaînes de production.»
Le PDG de Moderna a fait savoir que la société rencontrait les mêmes difficultés que ses concurrents en matière de logistique. «Il faut généralement trois à quatre ans pour construire un outil industriel pour un nouveau vaccin», a-t-il fait savoir avant de poursuivre : «Le fait d'avoir une approbation en moins de douze mois créé un problème commun : le démarrage des chaînes de production. Ce lancement, souvent lent, a lieu en temps réel, sans stock préalable. Donc dès qu'il y a un petit dérapage, qui serait habituellement normal, il se voit tout de suite».
Le 6 janvier, Stéphane Bancel avait déjà critiqué l'Union européenne dans sa politique d'achat de vaccins. «L'Europe a trop misé sur le succès des laboratoires européens. L'approche américaine a été bien plus pragmatique», avait lancé le PDG. Pour rappel, l'Agence européenne des médicaments (EMA) a donné ce 6 janvier son feu vert au vaccin du laboratoire américain Moderna contre le coronavirus.