Manifestations en Russie : Moscou proteste contre l'ambassadeur des Etats-Unis
La Russie a protesté contre le rôle de l'ambassade américaine, qu'elle accuse d'avoir soutenu les manifestations de ce week-end en Russie. Moscou pointe par ailleurs du doigt «l'ingérence» des géants américains du net dans ses affaires.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Ryabkov a protesté officiellement ce 25 janvier contre l'ambassadeur des Etats-Unis à Moscou, John Sullivan, pour son soutien aux manifestations en faveur d'Alexeï Navalny, qui a rassemblé des milliers de protestataires ce week-end malgré l'interdiction des autorités.
L'ambassade américaine avait diffusé les itinéraires de ces rassemblements non-autorisés sur son site, appelant ses citoyens à éviter ces lieux. Mais Moscou y avait vu une tentative déguisée d'ingérence. «De quoi s’agissait-il, d’influencer ou de donner des instructions [aux manifestants] ?», avait ainsi commenté la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova sur Facebook, appelant à «imaginer» la réaction de Washington, si l'ambassade russe avait publié une carte des itinéraires de protestation vers le Capitole, le 6 janvier.
Moscou pointe du doigt les géants américains du net
Ce 25 janvier, Marie Zakharova, dont les propos sont rapportés par l'agence de presse russe RIA, a par ailleurs accusé les géants américains de l'internet «d'ingérence dans [les] affaires intérieures [de la Russie]».
Le week-end du 23 et 24 janvier, des milliers de manifestants ont protesté à travers la Russie en soutien à l'opposant Alexeï Navalny, incarcéré pour violation des conditions d'une peine avec sursis. Près de 3 500 manifestants ont été arrêtés sur l'ensemble du territoire russe, selon l'ONG OVD-Info.
D'après les autorités pénitentiaires russes, Alexeï Navalny (dont les manifestants réclament la libération) ne s'est pas présenté à l'enregistrement auprès de l’inspection à au moins six reprises au cours de l'année 2020, entre janvier et mi-août. A la fin du mois d'août, Alexeï Navalny avait été transféré dans le coma en Allemagne, après avoir été victime d'un malaise. Il accuse le pouvoir russe d'avoir tenté de l'empoisonner (une version également défendue par plusieurs gouvernements, dont ceux de la France, des Etats-Unis, et de l'Allemagne), ce que réfute Moscou. Il était sorti de l'hôpital sans séquelles.