Approuvant le bannissement de Trump, Mozilla demande plus de censure
Satisfait de la censure de Donald Trump sur les réseaux sociaux, Mozilla fait plusieurs propositions pour «construire un Internet meilleur», où les idées véhiculant «haine, violence et suprématie blanche» n'auraient pas leur place.
Dans la foulée de la suspension définitive du président américain Donald Trump par Twitter, Mozilla – développeur du navigateur Firefox – souhaite aller encore plus loin. Dans un post de blog publié le 8 janvier 2021, cette fondation soutient qu'il serait nécessaire d'en faire davantage pour éliminer «la haine» d'Internet.
«Il ne fait aucun doute que les réseaux sociaux ont joué un rôle dans le siège et la prise de contrôle du Capitole américain le 6 janvier», assure en préambule Mozilla, dénonçant les actions selon elle répréhensibles du chef d'Etat qui exploiterait l'architecture d'Internet pour «fomenter violence et haine et renforcer la suprématie blanche».
This week we saw the culmination of a four-year disinformation campaign orchestrated by the President. We have to acknowledge how the internet was misused to get here.
— Mozilla (@mozilla) January 8, 2021
And we have to change it.https://t.co/gIVZHQPYT4
«Nous avons besoin de solutions qui ne commencent pas après des dommages indicibles. Changer ces dynamiques dangereuses nécessite plus que le simple fait de déplateformer, ou la suppression permanente des mauvais acteurs des réseaux sociaux», affirme la fondation.
Dans l'optique de protéger l'Internet de ces opinions qu'elle estime dangereuses, l'organisation propose plusieurs mesures, au premier rang desquelles la révélation de qui paie les publicités sur Internet, pour quel montant, ainsi que le public ciblé. Mozilla demande également à ce que les algorithmes utilisés par les plateformes soient «transparents» afin que tout un chacun puisse examiner quel type de contenu y est promu.
Enfin, dans ce qui est peut-être sa proposition la plus audacieuse, Mozilla souhaite l'activation par défaut «d'outils pour amplifier les voix factuelles sur la désinformation». Autant de propositions qui, selon la fondation, ne visent pas à se «débarrasser d'Internet», mais à en «construire un meilleur qui puisse résister et se préparer à l'action contre ce type de défis»…
La suspension définitive du compte Twitter de Donald Trump et le bannissement de nombreux comptes de ses soutiens ont pourtant créé une vague d'inquiétude aussi bien aux Etats-Unis qu'ailleurs dans le monde, alors que le pouvoir des géants du numérique interroge sur l'avenir de la liberté d'expression.