Affaire Assange : la justice britannique a rejeté les arguments relevant de la liberté d'expression

Affaire Assange : la justice britannique a rejeté les arguments relevant de la liberté d'expression© Paul Childs Source: Reuters
Des autocollants représentant Julian Assange sur un panneau à l'extérieur de la prison de Belmarsh à Londres (image d'illustration).
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Si elle s'est opposée à l'extradition de Julian Assange, la justice britannique a rejeté les arguments relevant de la défense de la liberté d'expression du fondateur de WikiLeaks. Un précédent alarmant, notamment pour un rapporteur de l'ONU.

Julian Assange n'est pas sorti d'affaire : après 10 ans d'épreuves juridiques, celui-ci s'est vu refuser ce 6 janvier une mise en liberté sous caution, en attendant que soit examiné l'appel formé par les Etats-Unis contre le refus de son extradition prononcé deux jours plus tôt par la justice britannique.

Invoquant la fragilité de la santé mentale de Julian Assange, la juge Vanessa Baraitser s'est opposée à son extradition demandée par les Etats-Unis, «pour des raisons de santé mentale», face à un risque de suicide élevé dans le cadre d'une incarcération outre-Atlantique. 

De nombreux d'observateurs se sont en revanche inquiétés que le tribunal ait rejeté les arguments relevant de la défense de la liberté d'expression du fondateur de WikiLeaks, qui l'accuse d'espionnage ou encore d'avoir mis en danger des vies humaines – ce que la défense du ressortissant australien a toujours nié. Ainsi, l'actuel rédacteur en chef de WikiLeaks, Kristinn Hrafnsson, avait immédiatement déclaré, le 4 janvier, que la décision de la justice britannique ne constituait «pas une victoire pour le journalisme». 

Un «précédent alarmant» pour le journalisme d'investigation

«Le juge Baraitser a accepté pratiquement toutes les allégations contre Assange, ce qui constitue un cas dangereux pour la liberté de la presse», a pour sa part résumé le journaliste américain Kevin Gosztola, qui faisait partie du nombre restreint de journalistes accrédités pour l'occasion.

«Ce jugement établit un précédent alarmant qui prive effectivement les journalistes d'investigation de la protection de la liberté de la presse et ouvre la voie à leur poursuite sous des accusations d'espionnage», s'est de son côté inquiété Nils Melzer, rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, dans un communiqué publié le 5 janvier. «Le jugement ne reconnaît pas que l'état de santé déplorable de Julian Assange est la conséquence directe d'une décennie de violation délibérée et systématique de ses droits humains les plus fondamentaux par les gouvernements des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la Suède et de l'Equateur», a souligné Nils Melzer. Selon lui, la décision britannique «laisse totalement intact l'effet d'intimidation prévu sur les journalistes et les lanceurs d'alerte du monde entier qui peuvent être tentés de publier des preuves secrètes de crimes de guerre, de corruption et d'autres fautes gouvernementales».

Ce n'est pas une victoire pour le droit de partager des documents d'intérêt public évident

«La juge a rejeté à juste titre la demande américaine, mais uniquement pour des raisons de santé mentale. L'affaire doit être abandonnée», pouvait-on lire, le 5 janvier également, dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian. «Ce n'est pas une victoire pour le droit de partager des documents d'intérêt public évident», a encore commenté le journal selon qui la décision de la justice britannique «n'offre aucune protection aux journalistes qui pourraient se trouver dans la situation de Julian Assange». 

Contrastant avec les inquiétudes partagées par les observateurs du dossier, le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, s'était pour sa part rapidement félicité d'«une décision historique pour le droit à l'information». «Cela n'ajoute pas de menace supplémentaire au journalisme d'investigation», avait en effet estimé Christophe Deloire dans un tweet publié le 4 janvier.

A l'heure où nous écrivons ces lignes, Julian Assange est incarcéré depuis 636 jours à Belmarsh, une prison britannique de haute sécurité où ses conditions de détention ont plusieurs fois été dénoncées. Afin de justifier le refus d'une liberté sous caution, la juge Vanessa Baraitser a notamment estimé qu'il existait «des motifs sérieux de croire que si Julian Assange était libéré aujourd'hui, il ne se rendrait pas au tribunal pour faire face à la procédure de recours».

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