La ministre allemande de la Défense veut parler à la Russie en position de force, Moscou réplique
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a qualifié les propos de son homologue allemande Annegret Kramp-Karrenbauer d'attaque du niveau d'«une élève du primaire».
«Les attaques du niveau d'une élève du primaire». C'est ainsi que le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a réagi à la déclaration de son homologue allemande Annegret Kramp-Karrenbauer. Cette dernière a déclaré lors d'un discours au Bundestag le 25 novembre dernier que l’Otan devait renforcer ses positions face à la «menace russe» et maintenir ses dépenses militaires à un niveau élevé afin que l'Europe puisse engager un dialogue avec la Russie «à partir d'une position de force» en raison de la menace militaire plus «explicite» liée à la modernisation des forces armées russes.
«Cela fait penser au discours d'une élève du primaire qui s’en prendrait aux élèves d'une autre école. D'ailleurs, une élève dont la mère ou le père serait directeur de cette école, et qui peut tout se permettre», a répliqué Choïgou d'un ton ironique.
Il a noté par ailleurs que c'est le deuxième ministre de la Défense allemand qui appelle à parler avec Moscou «en position de force». Sergueï Choïgou a rappelé qu'il avait déjà conseillé au prédécesseur d'Annegret Kramp-Karrenbauer de «demander à son grand-père ce que signifiait discuter avec la Russie en position de force», une allusion à la Seconde Guerre mondiale qui a opposé l'URSS et l'Allemagne nazie.
La porte-parole du Ministère des Affaires étrangères russe Maria Zakharova a également réagi aux propos de Annegret Kramp-Karrenbauer. Selon elle, l’Allemagne dépend entièrement des États-Unis, ce qui la met dans une «position de faiblesse». «L’Allemagne se trouve dans une position qui à mon avis n’est pas bonne, mais certainement très intéressante. C’est la position d'un pays dépendant dans le domaine de la sécurité. Ce n’est pas ma propre conclusion, ce qui est significatif. Je cite madame Annegret [Kramp-Karrenbauer] elle-même qui a reconnu que l’Allemagne était absolument dépendante dans le domaine militaire et ne pouvait tenir sans les États-Unis», a déclaré la porte-parole. Et de rappeler que l'Allemagne héberge le contingent militaire américain le plus important après celui du Japon, ce qui témoigne selon elle de cette dépendance vis-à-vis de Washington.