Sécurité globale, Gilets jaunes : Lavrov dénonce un deux poids, deux mesures envers la Russie
Pour le ministre russe des Affaires étrangères, le vote de la loi controversée Sécurité globale ou encore la répression des Gilets jaunes font moins de «bruit» lorsqu'ils se déroulent en France que si des événements similaires avaient lieu en Russie.
En déplacement en Biélorussie ce 26 novembre, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a évoqué lors d'une conférence de presse les différents mouvements sociaux qui traversent l'Europe, dont la mobilisation en France contre le vote de la loi Sécurité globale ou encore la répression des Gilets jaunes, qui auraient selon lui soulevé l'indignation des organisations internationales si elles avaient été mises en œuvre par Minsk ou Moscou.
Le chef de la diplomatie russe a commencé par rappeler qu'«il y a actuellement en France une vague de contestation» contre la proposition de loi Sécurité globale, en faisant référence à l'article 24 de la loi qui prévoit de pénaliser d'un an de prison et 45 000 euros d'amende la diffusion de «l'image du visage ou tout autre élément d'identification» d'un agent de la police nationale, gendarme ou d’un agent de police municipale, «dans le but manifeste qu’il soit porté atteinte à son intégrité physique ou psychique».
Si cela se produisait en Russie ou en République de Biélorussie, je peux imaginer le bruit que cela ferait
«Si cela se produisait en Russie ou en République de Biélorussie, je peux imaginer le bruit que cela ferait. Les Parisiens, les Français et les organisations de défense des droits de l'Homme s'en préoccupent mais on ne voit finalement aucune réaction de la part des organisations internationales», a poursuivi Sergueï Lavrov, fustigeant ainsi un deux poids, deux mesures.
Le ministre russe des Affaires étrangères a ensuite commenté les manifestations violentes qui ont lieu contre cette loi et le traitement qui leur a été réservé par les forces de l'ordre françaises :
«On utilise des canons à eau et des grenades assourdissantes lors des manifestations contre ce projet de loi. Les manifestants eux-mêmes se sont également livrés à des actes provocateurs [contre la police]. Un policier a été blessé, il y a eu des reportages à ce sujet.»
«Mais tout cela n'empêche pas les pays occidentaux de faire la morale à ceux qui ne sont pas leurs alliés», a conclu Sergueï Lavrov.
Le ministre russe s'est par ailleurs interrogé sur la différence de réactions envers les manifestations de l'opposition en Russie d'une part, et d'autre part les manifestations en Allemagne contre les mesures de restriction anti-Covid, les rassemblements en Pologne contre le durcissement de l'arsenal législatif contre l'avortement... ou encore les manifestations des Gilets jaunes.