«Avant-poste de la CIA» : le journaliste Glenn Greenwald charge la chaîne de télévision NBC
Le journaliste américain Glenn Greenwald avance que le groupe NBC est un relais de la propagande de la CIA. Des propos qui, selon une journaliste du média, mettent en danger les journalistes travaillant dans des «environnements périlleux».
L’éminent journaliste Glenn Greenwald, à l’origine de la publication des révélations d’Edward Snowden sur le scandale d’espionnage de la NSA, a affirmé sans détour que le groupe NBC était un relais de la propagande de la CIA. Un échange tendu autour de cette affirmation s'est engagé avec l’une des journalistes du média. Le 17 novembre 2020, Glenn Greenwald twittait : «NBC News est un vaste conglomérat corporatiste qui a toujours existé pour disséminer la propagande du gouvernement des Etats-Unis, et de la CIA».
NBC News is a huge corporate conglomerate that has always existed to disseminate US Govt, CIA and corporate propaganda.
— Glenn Greenwald (@ggreenwald) November 17, 2020
Does your employment there ever make you think that your self-conception as a brave, intrepid journalist confronting corrupt power centers might be a fraud?
Quelques heures plus tard, la journaliste de NBC Sulome Anderson ripostait, toujours via Twitter. Selon elle, les propos de Glenn Greenwald «dépassent les limites». Elle accuse ce dernier de mettre «en danger des journalistes qui travaillent dans des environnements périlleux […] Les reporters de NBC travaillent à des endroits où une quelconque affiliation à la CIA est une menace pour leur vie».
This crosses a line. Like some of his protégés, Glenn is endangering journalists working in perilous environments by telling his massive following that they are mouthpieces for U.S. intelligence. NBC reporters work in places where any affiliation with the CIA is life-threatening. pic.twitter.com/22YeBcv1YG
— Sulome (@SulomeAnderson) November 17, 2020
Face à la réaction de la journaliste, Glenn Greenwald a ironisé le 21 novembre. «Profondément désolé de mettre en danger les vies des exécutifs de NBC et de personnalités de la télévision en répandant le secret extrêmement bien gardé de leur proche relation de travail avec la CIA.» En-dessous de ces quelques lignes, une photo et un titre de presse qui rapportait en 2018 que l’ancien chef de la CIA John Brennan avait été embauché chez NBC/MSNBC (en tant qu’analyste).
Profoundly sorry for endangering the lives of NBC executives and TV personalities by spilling the extremely well-kept secret of their close working relationship with the CIA. pic.twitter.com/AfA2YROg79
— Glenn Greenwald (@ggreenwald) November 21, 2020
Glenn Greenwald a appuyé son propos en avançant que «les mensonges de la CIA à propos de la guerre d’Irak ont principalement été véhiculés dans l’émission Meet the press».
«MSNBC [chaîne sœur de NBC] a été l’épicentre de la stupide sténographie de la CIA sur les théories désarticulées à propos des théories conspirationnistes sur le Russiagate», a-t-il ajouté, en référence aux accusations d’ingérence russe dans l’élection américaine de 2016. Et Glenn Greenwald de recadrer vigoureusement Sulome Anderson : «Si vous ne voulez pas être connus comme un avant-poste de la CIA, eh bien… n’en soyez pas un».
The CIA lies of the Iraq War were principally sold on Meet the Press. Ground Zero for mindless CIA stenography of the most unhinged Russiagate conspiracies was MSNBC.
— Glenn Greenwald (@ggreenwald) November 21, 2020
If you don’t want to be known as a CIA outpost, then .... don’t be one.
Glenn Greenwald est allé jusqu’à qualifier le refus de souligner le rôle «de longue date» de NBC dans la diffusion de la «propagande de la CIA» et les préoccupations quant à la mise «en danger» des employés de la chaîne de «connerie manipulatrice».
LOL. The notion that you can’t point out NBC’s long-standing role in spouting CIA propaganda without “endangering” their employees is manipulative bullshit.
— Glenn Greenwald (@ggreenwald) November 21, 2020
They hired *John Brennan*, Ken Dilanian & every other operative puked up by the security state. People already know. https://t.co/V2i5Ev0agc
Sulome Anderson a justifié ses réponses en confiant une partie de son histoire personnelle. Elle a raconté comment son père, journaliste, avait été kidnappé par des terroristes et torturé car accusé d’être un espion. «Ils l’ont torturé encore et encore pendant des années, en disant qu'il était de la CIA. "Je ne suis pas un espion", criait-il. "Je suis un reporter." Cela ne les a jamais arrêtés.»
I am morally opposed to journalists working as intelligence agents. Why? Because after my father, a journalist, was kidnapped by terrorists, they tortured him again and again for years, calling him CIA. "I am not a spy!" he would scream. "I am a reporter!" It never stopped them. pic.twitter.com/uzQeUWrG77
— Sulome (@SulomeAnderson) November 21, 2020
«A de nombreuses reprises, les otages américains − journalistes et autres − ont à tort été qualifiés d'espions, torturés et tués», a-t-elle ajouté.
Time and time again, American hostages--journalists and otherwise--have been falsely called spies, tortured and killed. I have been in many situations where I've had to convince the very dangerous men I am with that I am not a spy. My saving grace has always been that I am not. pic.twitter.com/zcjAAr3pQN
— Sulome (@SulomeAnderson) November 21, 2020