Belgique : un professeur suspendu pour avoir montré une caricature jugée obscène de Mahomet

- Avec AFP

Belgique : un professeur suspendu pour avoir montré une caricature jugée obscène de Mahomet© Google Maps
L'entrée de l'école «Aux sources de Gai Savoir» de Molenbeek, en Belgique.
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Pour avoir montré à ses élèves une caricature jugée obscène grimant le prophète Mahomet nu à quatre pattes, un professeur de Molenbeek, en Belgique, a été suspendu. La commune a ouvert une procédure disciplinaire à l'encontre de l'enseignant.

Un enseignant a été suspendu à Molenbeek pour avoir montré à ses élèves de 10-11 ans une caricature publiée par Charlie Hebdo représentant le prophète Mahomet nu à quatre pattes, les parties génitales en évidence, qui a été jugée obscène par sa direction. Une procédure disciplinaire a été ouverte à l'encontre du professeur.

L'information, révélée ce 30 octobre par le quotidien La Libre Belgique, a été confirmée à l'AFP par le porte-parole de la bourgmestre de Molenbeek, la commune bruxelloise où se sont produits les faits. Selon ce porte-parole, Rachid Barghouti, «deux ou trois parents» se sont plaints à la direction de cette école primaire qu'un dessin montrant les parties génitales du prophète soit brandi devant «des enfants de 5e et 6e primaire», les deux derniers niveaux de primaire en Belgique.

Dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression à l'école Aux sources de Gai Savoir – après l'assassinat de Samuel Paty, un enseignant français ayant montré à ses élèves adolescents plusieurs caricatures de Mahomet – l'instituteur avait choisi de montrer un des dessins de ce lot, déjà publié par l'hebdomadaire français Charlie Hebdo. Rapportée au directeur de l'école, son initiative a été dénoncée par celui-ci à l'autorité de tutelle, à savoir les élus de l'exécutif municipal.

Notre décision est uniquement basée sur le fait qu'il s'agit d'images obscènes, si ça n'avait pas été le prophète on aurait pris exactement la même décision

L'enseignant «a été entendu jeudi [29 octobre] par le collège communal [le maire et ses adjoints] et écarté», a expliqué Rachid Barghouti. Une nouvelle audition devant les mêmes élus est programmée le 5 novembre pour décider d'une éventuelle sanction. «Notre décision est uniquement basée sur le fait qu'il s'agit d'images obscènes, si ça n'avait pas été le prophète on aurait pris exactement la même décision», a affirmé le porte-parole de Catherine Moureaux, la bourgmestre socialiste qui gère la ville en coalition avec les libéraux francophones. 

La mairie de Molenbeek défend la décision

La bourgmestre souligne qu’elle ne s’inscrit pas ici dans le débat sur le caractère blasphématoire des caricatures. «Alors qu’on vit un climat difficile sur ces questions, laisser à penser qu’on pourrait brider la liberté d’expression ou refuser les débats sur ce sujet serait dramatique», conclut Catherine Moureaux, citée par la RTBF.

Selon Rachid Barghouti, aborder à l'école la liberté d'expression «est important, il n'y a aucune censure par rapport à ça». Mais «cela doit se faire dans un cadre un tout petit peu pensé, réfléchi». «Montrer de manière brute des images obscènes à des enfants aussi jeunes, ça n'est pas très malin sur le plan pédagogique», a-t-il insisté. «Si on a un cours d'histoire qui parle des nus de l’Antiquité, on contextualise, on explique pourquoi on utilisait le nu pendant l'Antiquité», a encore souligné le responsable communal.

Molenbeek-Saint-Jean, commune populaire d'environ 100 000 habitants, comptant une importante communauté d'origine marocaine, a acquis la réputation d'être un terreau du djihadisme en Europe, quand l'enquête franco-belge sur les attentats parisiens du 13 novembre 2015 (130 morts) a mis en évidence que plusieurs assaillants en étaient originaires.

Samuel Paty, professeur français d'histoire-géographie de 47 ans, a été décapité le 16 octobre, dix jours après avoir montré à ses élèves de 4e des caricatures de Mahomet lors d'un cours sur la liberté d'expression. Il avait été la cible des réseaux sociaux et d'une mobilisation en ligne.

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