La chancelière allemande Angela Merkel a annoncé ce 30 septembre qu'elle rencontrait à son tour Svetlana Tikhanovskaïa, ancienne candidate à l'élection présidentielle biélorusse arrivée deuxième avec 10,1% des suffrages lors du scrutin du 9 août (dont elle ne reconnaît pas les résultats), au lendemain de son entrevue avec le président français Emmanuel Macron.
«Je vais aussi prochainement rencontrer» Svetlana Tikhanovskaïa, a-t-elle déclaré devant les députés du Bundestag, soulignant «admirer [...] le courage» des femmes qui manifestent régulièrement contre le président Alexandre Loukachenko après le scrutin du 9 août, contesté par l'opposition comme par certaines puissances occidentales.
La chancelière allemande a appelé le chef de l'Etat biélorusse, dont l'élection n'est pas reconnue par l'Union européenne, le Canada ou encore les Etats-Unis, à «entamer un dialogue avec la population», et ce «sans ingérence de l'Est ou de l'Ouest».
L'opposante biélorusse avait quitté son pays après sa défaite lors des dernières élections présidentielles qui ont vu la réélection d'Alexandre Loukachenko avec plus de 80% des voix.
Svetlana Tikhanovskaïa sera à l'Assemblée nationale française le 7 octobre
Emmanuel Macron a rencontré le 29 septembre Svetlana Tikhanovskaïa à Vilnius, en Lituanie. La femme politique a annoncé à l'AFP qu'elle devrait prononcer un discours devant le Parlement français après sa rencontre avec le locataire de l'Elysée. La veille, l'opposante avait appelé Emmanuel Macron à être le «médiateur» de la crise en Biélorussie.
«Nous ferons de notre mieux en tant qu'Européens pour aider à la médiation», a déclaré Emmanuel Macron au journaliste après la rencontre, précisant vouloir «revenir à la médiation de l'OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe] afin de progresser».
De son côté, le service de presse de Svetlana Tikhanovskaïa a mis en ligne, après la rencontre, un message sur Telegram : «Svetlana Tikhanovskaïa, au nom du peuple biélorusse, a remercié Macron pour sa déclaration publique sur la non-reconnaissance de la légitimité de Loukachenko. Le soutien de la France en tant que pays qui s'est battu pour la démocratie tout au long de son histoire est très précieux pour la Biélorussie».
Elle a également «déclaré que le peuple biélorusse était favorable à la tenue de nouvelles élections cette année. Ce sont les élections qui devraient faire l'objet de négociations internationales, et l'OSCE est la meilleure plate-forme pour de telles négociations».
Enfin, elle a souligné être prête à discuter avec toutes les parties, y compris avec la Russie, afin de parvenir au règlement de la crise en Biélorussie.
Citée par l'AFP, la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale a fait savoir que Svetlana Tikhanovskaïa devrait être auditionnée, à distance ou en présentiel, le 7 octobre prochain à 11h30 par la commission.