L'affaire Navalny, une campagne antirusse «préparée à l'avance» ? Moscou s'interroge
Maria Zakharova s'est étonnée des accusations répétées de plusieurs gouvernements occidentaux sur l'empoisonnement présumé d'Alexeï Navalny, déplorant que l'Allemagne n'ait pas répondu à la demande de coopération adressée par la Russie.
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova s'étonne des accusations de l'Allemagne et souligne que Berlin n'a pas répondu à la demande russe de coopération dans l'enquête sur l'empoisonnement présumé de l'opposant Alexeï Navalny.
«Ils se sont précipités immédiatement sur les micros comme s'ils avaient répété cela en avance, comme si cette campagne d'information avait été préparée à l'avance et que tout ce qu'il restait à faire était d'appuyer sur le bouton pour diffuser ces communiqués identiques partout dans le monde», a-t-elle déploré lors d'une interview le 2 août sur la chaîne télévisée Rossiya-1.
Maria Zakharova réagissait aux dernières accusations du gouvernement allemand qui, citant des tests médicaux, assurent que l'homme politique russe a été empoisonné à l'agent neurotoxique de type «Novitchok». Une conclusion qui va à l'encontre de celle des médecins russes d'Omsk et Moscou, selon lesquels «aucune substance pouvant être considérée comme du poison [...] n'a été identifiée», et qui appellent leurs homologues allemands à la coopération.
Voyant dans les accusations formulées une nouvelle «campagne» contre la Russie, Maria Zakharova a en outre ajouté : «Plutôt que des investigations minutieuses et un travail conjoint scrupuleux avec pour objectif d'obtenir des résultats authentiques, nos partenaires préfèrent faire des déclarations publiques sans présenter aucun fait.» Elle a enfin appelé les autres parties à faire usage des mécanismes et structures légales existants, soulignant, selon Tass, que le 27 août, le Bureau du procureur général de Russie avait adressé une requête de coopération à l'enquête aux autorités allemandes. Maria Zakharova a déploré ne pas avoir reçu de réponse à cette demande.
Hospitalisé à Omsk, en Sibérie, après un malaise, Alexeï Navalny a ensuite été transféré à l'hôpital berlinois de la Charité. Reprenant des accusations d'empoisonnement apparues quelques jours après l'hospitalisation de l'opposant, différents gouvernements occidentaux ont réclamé des comptes aux autorités russes.