Explosion d'un gazoduc en Syrie : pour Damas il s'agit d'une «attaque terroriste»
L'explosion d'un gazoduc en Syrie a entraîné une coupure d'électricité dans tout le pays. Damas a qualifié l'accident d'«attaque terroriste», sans en préciser l'auteur. Les Etats-Unis, eux, soupçonnent le groupe terroriste Daesh.
Un des principaux gazoducs traversant le Moyen-Orient a subi une importante explosion en Syrie dans la nuit du 23 au 24 août, provoquant une coupure d'électricité momentanée dans tout le pays. Si les autorités syriennes ont qualifié cet accident d'«acte terroriste», sans en préciser l'auteur, les Etats-Unis suspectent de leur côté le groupe terroriste Daesh.
«L'explosion du gazoduc est la conséquence d'une attaque terroriste», selon Damas
«L'explosion du gazoduc entre les zones d'Adra et d'al-Dumayr [au nord-est de la capitale Damas] est la conséquence d'une attaque terroriste», a affirmé le ministre syrien du Pétrole et des Ressources minières Ali Ghanem, cité par l'agence de presse syrienne Sana, sans toutefois fournir plus de détails à ce sujet. Il a ensuite ajouté que cette attaque est la «sixième de ce genre contre le gazoduc dans cette zone».
Le ministre syrien de l'Electricité, Mohammed Zouheir Kharboutli, a de son côté précisé que l'explosion du gazoduc avait «entraîné une coupure de courant dans toute la Syrie», selon la même source. En effet, le système électrique syrien s'appuie sur la fourniture de gaz et de fioul.
«Le courant est revenu dans plusieurs infrastructures vitales à Damas, y compris les hôpitaux et certains quartiers résidentiels», a ensuite assuré Mohammed Zouheir Kharboutli.
«Nous enquêtons toujours mais il est quasiment certain qu'il s'agisse d'une attaque de [Daesh]», a quant à lui déclaré le 24 août l'émissaire américain pour la Syrie, Jim Jeffrey, cité par Reuters, lors d'une conférence de presse à Genève, peu de temps avant la reprise des négociations du Comité constitutionnel syrien chargé de rédiger une nouvelle Constitution.
L'agence de presse syrienne a par ailleurs publié des images d'un incendie qui, selon elle, a été causé par l'explosion du gazoduc, ainsi que des clichés montrant une conduite dont une portion est manquante, au-dessus d'un profond cratère.
Les sapeurs-pompiers et les services de la défense civile sont cependant parvenus à éteindre complètement l'oléoduc qui s'est enflammé à la suite de l'explosion, d'après la même source.
Les infrastructures publiques d'énergie en Syrie déjà ciblées par de nombreuses attaques
Cet accident est le dernier d'une série d'attaques présumées menées contre des infrastructures publiques d'énergie en Syrie, pour lesquelles aucune revendication n'a été faite à ce stade.
En janvier dans la Méditerranée, des plongeurs avaient placé des explosifs sur des gazoducs reliés à la raffinerie de Banias, selon les autorités syriennes citées par l'AFP, mais les dégâts provoqués n'avaient pas entraîné l'arrêt des opérations.
En juin 2019, Damas avait imputé à un complot étranger l'attaque contre six gazoducs sous-marins reliant les pétroliers au port de Banias.
Les régions contrôlées par Damas ont ainsi subi des coupures de courant récurrentes ces dernières années. Les autorités ont attribué en juillet le rationnement électrique aux sanctions occidentales et à «la forte hausse de la température».
Le ministère des Ressources pétrolières a également imputé ces coupures en avril à «la situation sécuritaire dans la région de la Badia», ayant entraîné la suspension des opérations dans plusieurs sites gaziers.