Belgique : après une émeute sur une plage, des maires interdisent les «touristes d'une journée»
- Avec AFP
Après des «dizaines d'incidents, aussi bien la journée que pendant la nuit», plusieurs stations balnéaires situées sur le littoral belge ont interdit les «touristes d'une journée». «Ça ne peut plus durer», s'est insurgée la maire de Blankenberge.
Une bagarre générale entre des dizaines de jeunes et les forces de l'ordre a éclaté le 8 août en fin d'après-midi sur une plage à très forte affluence de la station balnéaire de Blankenberge, sur le littoral de la Belgique. Plusieurs personnes ont été interpellées et une enquête a été ouverte par la section de Bruges du parquet de Flandre occidentale, selon le média public belge RTBF.
Sur des images filmées par des témoins et diffusées sur les réseaux sociaux, on peut voir des parasols jetés par des jeunes contre les policiers sur la plage.
Alweer intrieste taferelen aan onze Vlaamse kust. #Blankenbergepic.twitter.com/7L3w2AbU8t
— Jef Dweislap (@JefDweislap) August 8, 2020
La police de Blankenberge a été contrainte d'appeler des renforts pour maîtriser la situation. La section de Bruges du parquet de Flandre occidentale a confirmé que plusieurs arrestations administratives ou judiciaires ont eu lieu le 8 août à la suite de cette bagarre générale. L'enquête devra ainsi permettre d'identifier les responsables.
«Ça ne peut plus durer. Nous faisons tout pour maintenir la sécurité dans notre station balnéaire, et maintenant ça...», s'est insurgée la bourgmestre de la commune de Blankenberge, Daphné Dumery (N-VA). En conséquence d'une réunion convoquée dans la foulée par la bourgmestre afin de prendre de nouvelles mesures de sécurité, les touristes ne restant qu'une journée dans la station balnéaire y sont désormais interdits à partir de ce 9 août, d'après un communiqué publié la veille. De plus, des contrôles de police sont mis en place aux différents accès à la station balnéaire.
Pour l'heure, l'élément déclencheur de cette rixe demeure officiellement indéterminé. D'après les témoignages recueillis par la radio-télévision RTBF, les incidents seraient le fait d'un groupe de jeunes priés de respecter les mesures de sécurité imposées contre la propagation du Covid-19. Selon le quotidien Het Laatste Nieuws, un groupe de personnes se serait rebellé contre la police après avoir été sommé de quitter la plage.
Interviewé par l'agence de presse belge Belga, un employé d'un bar situé à proximité de la plage où ont eu lieu les accrochages aurait expliqué : «Il a été demandé [aux groupes de jeunes] de quitter la plage ou de mettre la musique moins fort, et des réactions agressives ont suivi.» Et de poursuivre : «En trois secondes, une bagarre de groupe a éclaté, sous les cris "fuck the police". La police a tenté de les maintenir à distance des autres personnes sur la plage car ils étaient nombreux.»
D'autres stations balnéaires belges interdisent «les touristes d'un jour»
La commune belge de Knokke-Heist, une autre station balnéaire située à quelques encablures de Blankenberge, a pris un arrêté similaire à la suite de «dizaines d'incidents, aussi bien la journée que pendant la nuit», explique un communiqué. Le conseil communal s'est dès lors «senti obligé de prendre des mesures drastiques. Pour garantir la sécurité publique, les touristes d'un jour ne pourront plus se rendre» dans la station balnéaire.
Des contrôles ont été mis en place dès ce 9 août aux entrées de la commune et les arrivants devront avoir «une preuve» pour justifier leur venue : habiter la ville, y résider dans une location ou un hôtel, y travailler. «Tous les véhicules seront contrôlés. Quiconque n'a pas de raison valable d'être à Knokke-Heist devra faire demi-tour immédiatement», ont averti les élus.
En outre, la Société nationale des chemins de fer belges (SNCB) a informé les passagers des trains en direction de la côte belge, des mesures décidées par les autorités de Blankenberge et Knokke-Heist pour «vérifier si leur destination est autorisée».
La ville d'Ostende, également située sur le littoral belge, s'est associée aux deux cités balnéaires pour demander à la SNCB de ne plus prévoir de trains supplémentaires vers le littoral. «Samedi [8 août], les trains sont arrivés sur la côte, remplis à 115%. Ce n'est pas responsable», a protesté le gouverneur de la province dans un communiqué. Et d'avertir : «La police surveillera strictement toutes les villes côtières pour s'assurer qu'elles respectent toutes les directives. Les contrevenants seront sévèrement punis.»