Covid-19 : plus d'un demi-million de morts, dix millions de cas et reprise de l'épidémie en Chine
- Avec AFP
Le monde, confronté depuis décembre dernier à la pandémie de Covid-19, a franchi deux seuils symboliques : plus d’un demi-million de morts et dix millions de cas, alors que le virus continue de ravager les Etats-Unis et semble redémarrer en Chine.
Selon un comptage effectué par l’AFP à partir de sources officielles, 500 390 décès et 10 099 576 cas étaient officiellement recensés le 28 juin à 22h00 GMT. Le nombre des décès recensés dans le monde a doublé en un peu moins de deux mois (250 000 le 5 mai) et 50 000 décès supplémentaires ont été enregistrés ces dix derniers jours.
L’Europe est le continent qui compte le plus de décès (196 086 pour 2 642 897 cas), suivie par la zone Etats-Unis/Canada (134 315, 2 642 754), l’Amérique latine et les Caraïbes (111 640, 2 473 164), l’Asie (33 107, 1 219 230), le Moyen-Orient (15 505, 730 977), l’Afrique (9 604, 381 396) et l’Océanie (133, 9 158).
Les Etats-Unis, pays le plus touché
Les Etats-Unis sont le pays le plus touché, tant en nombre de décès (125 747) que de cas (2 539 544). Bien que le nombre de décès quotidiens ait légèrement diminué en juin par rapport au mois précédent, la contagion progresse dans 30 des 50 États américains, notamment dans les plus grands et les plus peuplés du sud et de l'ouest du pays: la Californie, le Texas et la Floride.
Certains ont dû faire une pause dans le processus de déconfinement. Ainsi, le gouverneur de Californie a ordonné le 28 juin la fermeture des bars de Los Angeles et de six autres comtés de cet Etat du sud-ouest américain qui connaît un rebond de la pandémie. Cette mesure concerne potentiellement un total de 13,5 millions d'habitants.
Le gouverneur, le démocrate Gavin Newsom, a aussi «conseillé» à huit autres comtés, dont celui de la capitale de l'Etat Sacramento, de faire de même. Il avait autorisé la réouverture des bars californiens le 12 juin. De plus en plus de voix, notamment parmi les Républicains, s'élèvent pour que Donald Trump lui-même porte un masque afin de donner l'exemple. Le président américain n'est jamais apparu masqué en public.
Vers le reconfinement dans une ville anglaise ?
Le retour à la normale dans de nombreux pays ne doit pas faire oublier que le rythme de la pandémie continue de s'accélérer dans le monde. Leicester, dans le centre de l'Angleterre, une ville de 342 000 habitants, risque d'être partiellement reconfinée en raison d'une recrudescence des cas, a indiqué le 28 juin la ministre britannique de l'Intérieur, Priti Patel.
Pour tenter d'amortir le choc économique de la pandémie, le Premier ministre britannique Boris Johnson doit dévoiler le 30 juin un vaste plan de relance, fondé sur la construction d'infrastructures (routes, écoles, hôpitaux, prisons). Le PIB britannique s'est effondré de 20,4% en avril, un record historique, et le chômage pourrait dépasser le pic de 3,3 millions enregistré en 1984, selon les médias.
A Pékin, la situation épidémique est grave et complexe
Berceau de la pandémie, née en décembre à Wuhan, dans le centre du pays, la Chine croyait en avoir fini avec le Covid-19. Mais le virus a refait son apparition mi-juin à Pékin, au point que les autorités ont dû se résoudre à fermer les écoles et à confiner plusieurs milliers de personnes dans les zones résidentielles jugées à risque. Le 28 juin, les autorités locales ont annoncé le confinement du canton d'Anxin, situé à 60 kilomètres au sud de Pékin, après la découverte d'une dizaine de cas liés au rebond épidémique dans la capitale.
A Pékin, où 311 cas ont été diagnostiqués et quelque 7,7 millions de personnes testées, «la situation épidémique est grave et complexe», a reconnu le 28 juin Xu Hejian, un porte-parole municipal.
Une situation contrastée dans le monde
En revanche, la Corée du Sud poursuit son retour à la normale. Le pays a réussi à maîtriser la situation grâce à une stratégie très poussée de tests et de traçage des contacts des personnes infectées, sans même imposer de confinement obligatoire. Résultat, les spectateurs seront à nouveau autorisés à assister aux rencontres sportives, d'après une annonce des autorités le 28 juin.
Ailleurs dans le monde, la situation est contrastée. Masque obligatoire dans certains lieux publics et feu vert au rétablissement de mesures restrictives : le gouvernement iranien a décrété la remobilisation le 28 juin, au lendemain d'un appel à la vigilance du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei. Pays le plus touché par la pandémie au Moyen-Orient, l'Iran a enregistré un record de 144 décès au cours des dernières 24 heures, un plus haut en près de trois mois qui porte le bilan national à 10 508 morts. «Je porte un masque» : en dépit d'une campagne de santé publique pour inciter les Iraniens à sortir couverts, seulement «50% des passagers du métro portent des masques» et «encore moins dans les bus», a déploré le maire de Téhéran Pirouz Hanachi.
En revanche, le Sri Lanka, où seules onze personnes ont succombé au virus, a mis fin le 28 juin aux mesures de confinement qui avaient été réintroduites fin mai dans la crainte d'un rebond épidémique.
Une augmentation des cas en Amérique latine
En Amérique Latine, le pays le plus lourdement touché est le Brésil, qui comptait le 28 juin 57 622 morts sur 1 344 143 cas confirmés, selon les autorités.
La Bolivie a connu le 27 juin un record de cas quotidiens de coronavirus, soit 1 253 infections supplémentaires. «Nous entrons dans une phase d'augmentation rapide des cas de Covid-19», a reconnu le ministre de la Santé, Eidy Roca.
Le maire de Quito, Jorge Yunda, a averti que les services de santé de la capitale équatorienne étaient débordés face à l'afflux de malades.
Avec 54 500 infections, et plus de 4 400 morts, l'Equateur (17,5 millions d'habitants) est l'un des pays les plus touchés en Amérique latine.