En visioconférence, un Commissaire européen implore Zuckerberg de «payer des impôts» (VIDEO)
Au cours d'une discussion sur la régulation des réseaux sociaux, le Commissaire européen au Marché intérieur Thierry Breton a imploré le patron de Facebook, de marbre, à ce que son entreprise n'aille pas «dans les paradis fiscaux».
Réunis le 18 mai par le «think tank» pro-européen Centre on Regulation in Europe, le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, et le Commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, ont échangé une heure durant sur la régulation des nouvelles technologies.
Alors que le chef d'entreprise américain appelait les «pays démocratiques occidentaux», et notamment l'UE, à établir un «cadre réglementaire clair», l'ancien ministre de l'Economie français et ancien directeur général d'Atos en a profité pour lui faire une demande quelque peu surprenante : «J'ai été patron moi-même, il faut payer des impôts là où l'on doit en payer et ne pas aller dans des paradis fiscaux.»
«J’ai toujours dit à mes collaborateurs : "N’essayez pas d’être trop malins. Et payez vos impôts quand vous devez en payer". Cette idée de ne pas chercher à être trop malin, on pourrait avoir à s’en inspirer dans les jours futurs. Parce que nous allons vers un monde avec de grands problèmes économiques [...] et dans lequel il sera très important de trouver des solutions ensemble», a-t-il poursuivi. La conversation ayant pris fin avant que Mark Zuckerberg n'ait eu l'opportunité de répondre, difficile de savoir si les arguments de Thierry Breton ont fait mouche auprès du patron américain, qui est néanmoins resté de marbre pendant les remarques de son interlocuteur.
Commissioner @ThierryBreton to Mark Zuckerberg:
— Pablo Pérez (@PabloPerezA) May 19, 2020
"Pay taxes". pic.twitter.com/QlRGvWS418
La question de la taxation des GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple), accusés d’échapper massivement à l’impôt, fait débat depuis des années. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) planche depuis un an sur une «approche unifiée» de taxe pour les multinationales. Si la proposition de l’OCDE venait à voir le jour, les GAFA et multinationales (hors industrie) paieraient des impôts dans leurs pays de marché, où elles réalisent leur chiffre d’affaires. Et ce, même sans y avoir d’«établissement stable», comme un siège social. En février, le président de Facebook Mark Zuckerberg a publiquement annoncé son soutien aux travaux de l'OCDE. En octobre dernier, Amazon avait déjà qualifié la proposition de l’OCDE «d’important pas en avant», tout comme Google et Apple.