Russie : des portraits de Poutine et de Staline retirés d'une église après une polémique
A la suite d'une polémique enclenchée par la publication de photos du chantier d'une nouvelle cathédrale près de Moscou, les portraits de Staline, Poutine et autres représentants du pouvoir russe ont été retirés de la mosaïque ornant l'intérieur.
La pandémie du coronavirus a empêché la consécration de la Cathédrale de la résurrection du Christ dans le parc «Patriote» du ministère de la Défense, près de Moscou, prévue initialement le 9 mai. Pourtant la construction du principal lieu de culte de l'armée russe a été achevée à temps et les journalistes du média en ligne Openmedia ont pu constater quelques changements dans l'ornementation.
A l'origine, la polémique est née de la publication dans les réseaux sociaux de photos d'une décoration murale de la nouvelle cathédrale. Il s'agit d'une mosaïque représentant plusieurs personnalités de l'histoire russe et soviétique comme Joseph Staline mais aussi le président Vladimir Poutine ou encore le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou. Ces éléments de décoration ont provoqué une vague de commentaires sur les réseaux sociaux et dans les médias, faisant réagir l'Eglise orthodoxe russe qui a essayé de justifier ce choix artistique.
Comme en témoignent les nouvelles images publiées sur les réseaux, les portraits les plus controversés, ceux de Staline et de Poutine, ne font désormais plus partie des mosaïques sur les murs de la cathédrale. Ils ont été remplacés par, respectivement, la représentation d'une affiche soviétique et une icône. Les images de nombreux responsables politiques ont également été retirés de l'œuvre controversée.
Из-за народного недовольства Путина заменили иконой, а заодно с мозаики убрали и лозунг «Крым наш». Пришлось убрать даже Сталина, которого до последнего церковники надеялись отстоять https://t.co/hoYjZELtdQ
— Открытые медиа (@OpenMedia_io) May 13, 2020
«Ces portraits ont été remplacés en raison d'une vague de mécontentement du public» a expliqué le président du conseil patriarcal pour la culture, Léonid Kalinine.
Le slogan «La Crimée est à nous», qui faisait référence au rattachement de la Crimée à la Russie en mars 2014, a aussi disparu, laissant la place à la formule moins connotée «Nous sommes ensemble».
«Il me semble que derrière cette vague [de critiques], il faut voir une église immense, magnifique, qui a été édifiée à la mémoire des héros, en l'honneur de la grande Victoire. C'est beaucoup plus important que ces mosaïques microscopiques [en comparaison avec] le volume total de la cathédrale et qui faisaient tellement de bruit», a fait remarquer Léonid Kalinine.