Attaque chimique en Syrie : la Russie balaie les conclusions de l'OIAC devant les pays occidentaux
La Russie s'oppose aux accusations de plusieurs pays occidentaux, sur la base des conclusions de l'OIAC, contre la Syrie. Une opposition émise lors de la réunion mensuelle à huis clos et par visioconférence du Conseil de sécurité de l'ONU.
Des échanges rendus publics attestent d'une forte opposition entre les représentants du Royaume-Uni, de l'Estonie et de l'Allemagne d'un côté et de la Russie de l'autre au sujet de la Syrie lors de la réunion mensuelle par visioconférence du Conseil de sécurité de l'ONU, le 15 avril.
Le Royaume-Uni, membre permanent du Conseil de sécurité, l'Estonie et l'Allemagne, deux membres non permanents, ont choisi de déroger à la procédure de confidentialité et de publier leurs interventions au sujet des conclusions de l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) qui attribue une attaque à l'arme chimique, supposément survenue en 2017, à l'armée syrienne. Plus tard, la Russie a elle aussi rendu publique les propos tenus par son ambassadeur.
Les autorités syriennes n'ont pas répondu aux questions posées sur leurs armes chimiques depuis qu'elles ont été déclarées
«Les autorités syriennes n'ont pas répondu aux questions posées sur leurs armes chimiques depuis qu'elles ont été déclarées», a accusé l'ambassadeur britannique Jonathan Allen. «En utilisant ces armes terribles, en gardant une capacité d'armes chimiques contredisant sa déclaration d'une destruction complète de son programme en 2014, et en refusant de se conformer à l'OIAC, la Syrie est en violation de ses obligations» internationales, a-t-il accusé.
«Les responsables doivent rendre des comptes. Sans mise en responsabilité, les atrocités vont continuer», a déclaré pour sa part l'ambassadeur estonien, Sven Jürgenson, estimant que l'«absence totale de coopération des Syriens est regrettable».
«La mise en responsabilité est essentielle et l'impunité pour ces crimes odieux n'est pas une option», a aussi estimé dans la même veine l'ambassadeur allemand adjoint, Jürgen Schulz.
Un rapport relayant des «accusations sans fondement» selon Moscou
Des accusations balayées par l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia dont les propos ont été rendus public dans l'après-midi par Moscou : «Le programme d'armes chimiques de la Syrie a été fermé, tous ses stocks d'armes chimiques ont été éliminés et ses capacités de production détruites», a-t-il rétorqué. Pour le diplomate, le rapport de l'OIAC se fait l'écho d'«accusations sans fondement», de «biais» et sans la «vérifications nécessaires». Il a par ailleurs assuré que Damas coopérait avec les missions de l'OIAC.
Selon le rapport de l'organisation publié le 8 avril, deux avions et un hélicoptère de l'armée de l'air syriens ont lâché, en mars 2017, des bombes contenant du sarin et du chlore sur Latamé, au nord de la Syrie, «affectant» environ 70 personnes et en tuant au moins trois. Damas a rejeté ces accusations, accusant l'OIAC de prendre ses informations auprès des terroristes.