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Venezuela : Maduro dénonce l'ingérence de l'ambassadeur de France et n'exclut aucune réponse

Le président vénézuélien a fustigé l'ingérence de l'ambassadeur français à Caracas, qui était allé accueillir l'opposant Juan Guaido et son épouse à l'aéroport, le 11 février. Nicolas Maduro n'a pas écarté la possibilité d'une expulsion du diplomate.

Le président Nicolas Maduro a accusé, le 14 février, l'ambassadeur de France au Venezuela, Romain Nadal, de s'immiscer dans les affaires intérieures du pays, après que le représentant diplomatique français a accueilli à l'aéroport l'opposant Juan Guaido, de retour d'une tournée internationale. 

«L'ambassadeur de France au Venezuela s'est immiscé, une fois de plus, gravement dans les affaires intérieures du Venezuela», a déclaré le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse devant des correspondants étrangers. Nicolas Maduro a assuré à cet égard que le ministère des Affaires étrangères vénézuélien était «en train d'étudier la réponse» à donner à cette affaire, sans écarter la possibilité d'une expulsion du diplomate, comme cela avait été le cas en mars 2019 pour l'ambassadeur d'Allemagne au Venezuela, Daniel Kriener, déclarée «persona non grata» pour avoir accueilli l'opposant à l'aéroport international de Caracas. «Les réponses ne peuvent pas être automatiques et répétitives. Ce que nous avons fait il y a un an ne sera pas nécessairement ce que nous ferons aujourd'hui… même si cela peut l'être», a mis en garde le chef de l'Etat bolivarien dans une allusion au cas de Daniel Kriener, qui a finalement repris son poste en juillet 2019. 

Nicolas Maduro s'est également interrogé sur la réaction des autorités françaises si l'ambassadeur du Venezuela en France venait à participer aux manifestations des Gilets jaunes. L'arrivée de Juan Guaido à l'aéroport de Caracas ayant été perturbée par des manifestants hostiles, l'ambassadeur français, qui n'avait finalement pas pu l'accueillir normalement, avait été vu le 11 février escortant l'épouse de l'opposant, Fabiana Rosales, à sa sortie de l’aéroport international Simon Bolivar à Caracas.
L'ancien président de l'Assemblée nationale, autoproclamé président par intérim du pays et reconnu comme tel par près de 60 pays, est rentré le 11 février d'une tournée de 23 jours, au cours de laquelle il a notamment rencontré les présidents français Emmanuel Macron et américain Donald Trump.

Le président vénézuélien a demandé à son chef de la diplomatie, Jorge Arreaza, présent à la conférence de presse, «d'étudier de près la réponse à donner à ces fonctionnaires d'ambassades qui se sont immiscés dans les affaires intérieures du Venezuela». «Nous allons étudier [leur cas] un par un», a-t-il précisé.