Dans une déclaration réalisée depuis la résidence de Miraflores à Caracas le 7 février, le chef de la diplomatie russe a jugé les tentatives de renverser le gouvernement légitime du Venezuela absolument inacceptables, assurant qu'il ferait de son mieux pour les faire condamner par la communauté internationale.
«Malheureusement, la crise qui touche actuellement le Venezuela découle d'une tentative d’organiser une campagne de grande envergure visant à renverser le gouvernement légitime en recourant à toutes les options, comme le disent les organisateurs, y compris l'usage de la force. Nous considérons que ces actions sont totalement inacceptables et nous veillerons activement à ce qu'elles soient condamnées par la communauté internationale», a ainsi fait savoir le ministre russe des Affaires étrangères à l’occasion d’une table ronde avec plusieurs représentants vénézuéliens, dans des propos rapportés par l’agence de presse russe TASS.
Et de marteler : «Nous considérons de tels scénarios comme absolument inacceptables et ne ménagerons aucun effort pour les faire condamner par la communauté mondiale.»
Sergueï Lavrov a ensuite indiqué que la Russie était également en discussion avec les Etats-Unis et le Conseil de sécurité des Nations unies. Il a exigé de surcroit que toutes les parties impliquées au Venezuela respectent leurs responsabilités, notamment en vertu de la Charte des Nations unies.
Nous saluons la politique indépendante de votre pays sur la scène internationale
Par ailleurs, le chef de la diplomatie russe a souligné que le Venezuela était un partenaire de longue date de la Russie en Amérique latine et dans le monde. «Nous saluons la politique indépendante de votre pays sur la scène internationale», a indiqué Sergueï Lavrov, avant d'ajouter : «Nous voulons que le Venezuela, comme tout autre pays, soit indépendant, politiquement stable et se développe avec succès.»
La Russie réitère son soutien à Nicolas Maduro
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait vivement critiqué la position des Etats-Unis envers le Venezuela le 6 février, lors de sa première visite au Mexique en dix ans. Actuellement en tournée en Amérique latine, le ministre russe des Affaires étrangères avait notamment dénoncé – depuis Mexico et en compagnie de son homologue mexicain Marcelo Ebrard – le fait que les Américains «menacent d’utiliser toutes les options se trouvant sur la table et […] se livrent de manière régulière à des provocations».
La veille, Juan Guaido – autoproclamé président par intérim du Venezuela depuis janvier 2019 et principal opposant à Nicolas Maduro – avait été reçu par le président américain Donald Trump, qui lui avait réitéré son soutien. Bien que reconnu par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis, l’Union européenne et le groupe de Lima, Juan Guaido ne fait pas l’unanimité dans son propre pays où il a été déchu de son poste de président de l’Assemblée nationale, battu le 5 janvier par Luis Parra.
De son côté, Moscou reconnaît Nicolas Maduro comme le chef d’Etat du Venezuela, suite à son élection démocratique en mai 2018, à l’instar de la Chine et de la Turquie, et n'a jamais reconnu Juan Guaido comme président par intérim.