Venezuela : Nicolas Maduro investi pour un deuxième mandat de six ans
Le président du Venezuela, Nicolas Maduro, a prêté serment ce 10 janvier pour un deuxième mandat de six ans, contesté par l'opposition et une partie de la communauté internationale.
«Je jure, au nom du peuple vénézuélien [...] je jure sur ma vie», a déclaré Nicolas Maduro alors qu'il prêtait serment ce 10 janvier pour un deuxième mandat de six ans à la tête du Venezuela. Le président du Tribunal suprême de justice a remis au chef de l'Etat vénézuélien l'écharpe présidentielle lors de la cérémonie d'investiture à laquelle ont assisté les présidents de la Bolivie, de Cuba, du Salvador, du Nicaragua et des représentants de pays alliés comme la Chine, la Russie et la Turquie. L'Union européenne et de nombreux pays d'Amérique latine y étaient en revanche absents, ayant décidé de ne pas envoyer de représentants à la cérémonie.
#EnVivo 📹 | Juramento como Presidente Constitucional para el periodo 2019–2025, en compañía del pueblo venezolano y las delegaciones de Alto Nivel, de los pueblos y gobiernos del mundo.https://t.co/WGXZNIABXL
— Nicolás Maduro (@NicolasMaduro) 10 janvier 2019
Juste après son investiture, l'Organisation des Etats américains (OEA) a adopté une résolution visant à déclarer «illégitime» le second mandat de Nicolas Maduro, approuvée par 19 voix (6 contre, 8 abstentions et 1 absence) au cours d'une session extraordinaire. Après cette réunion, la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland a annoncé que le Canada «rejett[ait] la légitimité du nouveau mandat présidentiel de Nicolas Maduro.»
L'Union européenne (UE) a quant a elle estimé que «le président Maduro entam[ait] aujourd'hui un nouveau mandat sur la base d'élections non démocratiques». Le chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a également regretté que «les élections présidentielles tenues en mai dernier au Venezuela n'ont été ni libres ni équitables et les résultats manquent de crédibilité», avant d'ajouter que «l'UE continuera de suivre de près l'évolution de la situation sur le terrain et restera prête à réagir par des mesures appropriées aux décisions et actions qui portent davantage atteinte aux principes et institutions démocratiques, à l'État de droit et aux droits de l'homme».
Plus tôt le même jour, les Etats-Unis avaient affirmé, par la voix du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche John Bolton, qu'ils ne reconnaîtraient pas la présidence de Nicolas Maduro. «Les Etats-Unis ne reconnaîtront pas l'investiture illégitime de la dictature Maduro. Nous continuerons d'augmenter la pression sur ce régime corrompu, de soutenir l'Assemblée nationale démocratique et d'appeler à la liberté et la démocratie au Venezuela», a ainsi déclaré John Bolton dans un tweet.
The US will not recognize the Maduro dictatorship’s illegitimate inauguration. We will continue to increase pressure on the corrupt regime, support the democratic National Assembly, and call for democracy and freedom in Venezuela.
— John Bolton (@AmbJohnBolton) 10 janvier 2019
Le 20 mai 2018 se tenait l'élection présidentielle vénézuélienne. Réélu haut la main, Nicolas Maduro a remporté 67,7% des suffrages, se plaçant largement en tête devant son principal opposant, Henri Falcón, qui obtient quant à lui 21,2% des voix. Le scrutin s'est déroulé alors qu'une partie de l'opposition avait appelé au boycott. L'élection a de fait été marquée par un fort taux d'abstention, environ 52%, le plus important depuis 1958.
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