L'ex-recruteur djihadiste Mourad Farès condamné à 22 ans de réclusion criminelle

- Avec AFP

L'ex-recruteur djihadiste Mourad Farès condamné à 22 ans de réclusion criminelle© CHARLES PLATIAU Source: Reuters
Le symbole de la justice (image d'illustration).
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Mourad Farès, 35 ans, a été condamné à Paris à 22 ans de réclusion criminelle pour avoir incité des dizaines de jeunes à partir faire le djihad en Syrie et pour y avoir dirigé un groupe de combattants francophones.

L'ancien recruteur djihadiste de 35 ans Mourad Farès a été condamné le 24 janvier à 22 ans de réclusion criminelle. La cour d'assises spéciale a assorti cette condamnation, conforme aux réquisitions de l'avocate générale, d'une période de sûreté des deux tiers. 

Mourad Farès, qui avait fui la Syrie à l'été 2014, un an après son arrivée, est resté impassible dans le box à l'énoncé du verdict. La représentante de l'accusation avait appelé à sanctionner son rôle «déterminant» dans l'embrigadement de nombreux jeunes, voire très jeunes, et fustigé chez l'accusé l'absence d'un «réel repentir».  

Le 24 janvier, «pour la première fois» depuis son incarcération en France en septembre 2014, Mourad Farès avait exprimé ses «regrets», mais il a «une responsabilité plus importante que celle qu'il a accepté d'endosser», avait estimé la magistrate.

A l'audience, l'accusé s'était défendu d'être un recruteur de premier plan, reconnaissant avoir pu «indirectement» inciter à des départs via ses vidéos de propagande et avoir «facilité» de nombreux passages en Syrie, rejointe en juillet 2013 après un périple en voiture à travers l'Europe. 

S'il a admis avoir fourni le contact d'un passeur à un groupe de dix Strasbourgeois entrés en Syrie mi-décembre 2013 – dont faisait partie Foued Mohamed-Aggad, l'un des futurs kamikazes du Bataclan – il a nié avoir eu une quelconque influence sur leur départ. Ce qu'ont aussi assuré des anciens membres du groupe entendus comme témoins, après avoir pourtant accablé Mourad Farès à leur retour en France.

«Qu'on appelle ça recruter, inciter, aider : il est un élément déterminant dans le départ des Strasbourgeois et un catalyseur pour de nombreux autres», une «quarantaine de personnes» au total, avait appuyé la représentante de l'accusation. Pour celle-ci, Mourad Farès s'était radicalisé «avant» sa rencontre fin 2012 avec son «mentor» Oumar Diaby, un important recruteur aussi connu sous le nom d'Omar Omsen, dont il s'est dit «l'une des victimes».

Un recruteur influent grâce aux réseaux sociaux

Car l'accusé a «développé une propagande élaborée dès la fin 2012», «réalisant» notamment une vidéo appelant au djihad et visionnée par «200 à 300 000» personnes. Les réseaux sociaux lui «confèrent une visibilité exceptionnelle», mais Mourad Farès «va au-delà des échanges virtuels pour organiser des rencontres», avec des candidats au djihad de toute la France rencontrés sur Internet, avait ajouté la représentante de l'accusation.

L'avocat de Mourad Farès, Paul Fortin, avait lui interrogé «l'influence réelle» de cette propagande sur des jeunes qui ont dit lors des débats «qu'ils seraient partis sans lui». «Je n'ai pas le sentiment qu'il faisait du bourrage de crâne», avait-il insisté.

Mourad Farès, qui réfute avoir combattu en Syrie, a pour l'avocate générale «participé à des actions armées» au sein de Daech, avant de quitter l'organisation terroriste pour intégrer la brigade d'Oumar Diaby, affiliée au Front al-Nosra (ex-branche syrienne d'Al-Qaida).

La cour d'assises a également reconnu Mourad Farès coupable d'avoir «dirigé» début 2014 cette brigade de jeunes combattants francophones, en l'absence d'Oumar Diaby, alors parti au Sénégal.   

Contestant ce rôle de «direction», Mourad Farès – condamné aussi pour financement du terrorisme – avait évoqué une «participation active à une certaine logistique, essentiellement pour l'hébergement». Mais «diriger, c'est conduire, mener, gérer, régler», avait rétorqué l'avocate générale. Au retour d'Oumar Diaby en Syrie en février-mars 2014, Mourad Farès avait quitté le groupe suite à une «dispute» qui, a-t-il assuré, n'était pas «une lutte de pouvoir», puis la Syrie quatre mois plus tard. Arrêté en Turquie, il avait été remis à la France en septembre 2014 et avait collaboré avec les autorités.

Lire aussi : Que faire face à la radicalisation d'un proche ? La réalité virtuelle tente une approche inédite

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