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L'Iran riposte après l'assassinat du général Soleimani, Donald Trump écarte des représailles

La frappe américaine sur Bagdad, qui a tué le général iranien Qassem Soleimani, et Abou Mehdi al-Mouhandis, l'un des responsables de la lutte contre Daesh en Irak, a mis le feu aux poudres dans le Moyen-Orient.

Jeudi 9 janvier

Deux roquettes se sont abattues dans la soirée du 8 janvier sur la Zone verte de Bagdad, où se trouve l'ambassade américaine, selon un responsable des services de sécurité locaux.

Des journalistes de l'AFP et de Reuters ont entendu deux explosions résonner dans le centre de Bagdad 24h après des tirs de missiles iraniens sur des bases abritant des soldats américains en Irak. Il s'agit de la troisième attaque sur la Zone verte depuis qu'un drone américain a tué le général iranien Qassem Soleimani il y a cinq jours dans la capitale.

Mercredi 8 janvier

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a convenu ce 8 janvier lors d'un entretien téléphonique avec Donald Trump que les «Alliés» occidentaux pourraient «contribuer davantage» au Moyen-Orient, comme le réclame le président américain.

Lors de cet appel, Donald Trump «a demandé» à Jens Stoltenberg une plus grande implication de l'Otan dans la région et les deux hommes se sont accordés sur le fait «que l'Otan pourrait contribuer davantage à la stabilité régionale», selon un communiqué de l'Alliance. «Ils ont également décidé de rester en contact étroit sur cette question», est-il précisé.

Dans une allocution solennelle depuis la Maison Blanche avant cet échange, le président américain avait demandé mercredi à l'Otan de s'impliquer «beaucoup plus» dans la région, où les tensions s'accroissent.

Donald Trump affirme que les Etats-Unis ne souhaitent pas utiliser leurs armes, leur puissance économique étant leur meilleur moyen de dissuasion.

Donald Trump appelle les Européens à quitter l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien. Selon lui, les grandes puissances doivent œuvrer à un nouvel accord nucléaire avec l'Iran et envoyer à Téhéran un message clair et univoque.

Donald Trump estime que les Etats-Unis et l'Iran devraient travailler ensemble sur les priorités communes, comme la lutte contre Daesh. Les Etats-Unis sont «prêts à la paix» avec ceux qui la veulent, a déclaré le président américain.

Donald Trump va demander à l'Otan de s'impliquer «beaucoup plus» au Moyen-Orient.

Donald Trump annonce de nouvelles sanctions «immédiates» contre l'Iran. «L'Iran semble reculer», a ajouté le président américain, entouré de hauts responsables de l'exécutif et de hauts gradés du Pentagone, en précisant que les Etats-Unis «étaient prêts à la paix» avec ceux qui la souhaitent.

«Aucun Américain n'a été touché» durant les attaques iraniennes en Irak, a affirmé Donald Trump dans son allocution. Il a précisé qu'aucun Irakien n'avait été touché lors de l'attaque lancée par Téhéran.

Bagdad va convoquer l'ambassadeur d'Iran pour «une violation de sa souveraineté», rapporte l'AFP qui cite une source ministérielle.

Les présidents turc Recep Tayyip Erdogan et russe Vladimir Poutine ont appelé ce 8 janvier «toutes les parties à agir avec retenue» pour mettre fin à l'escalade entre les Etats-Unis et l'Iran. 

«Nous affirmons notre engagement à désamorcer les tensions dans la région et appelons toutes les parties à agir avec retenue et bon sens et à donner la priorité à la diplomatie», ont déclaré les deux présidents dans un communiqué conjoint à l'issue d'un entretien à Istanbul.

Le président américain Donald Trump s'exprimera ce 8 janvier en fin de matinée depuis la Maison Blanche après les frappes iraniennes sur des bases abritant des soldats américains en Irak. Très attendue, l'allocution présidentielle aura lieu à 11h locales (17h en France), a précisé l'exécutif américain.

Au total, 22 missiles sol-sol se sont abattus sur les bases de Aïn al-Assad (ouest) et Erbil (nord), où sont stationnés certains des 5 200 soldats américains déployés en Irak.

La seule réaction du milliardaire républicain à ce stade a été un tweet quelque peu énigmatique à la tonalité plutôt apaisante. «Tout va bien ! Missiles envoyés depuis l'Iran contre deux bases militaires en Irak. L'évaluation des dégâts et des victimes est en cours. Jusqu'ici, tout va bien !», avait-il écrit dans la nuit. 

«L'Irak ne doit pas payer le prix de rivalités extérieures», plaide la mission de l'ONU dans ce pays (Unami) et appelle à «une retenue urgente et à une reprise du dialogue».

Chypre a affirmé ce 8 janvier avoir donné son accord pour abriter une unité de réaction rapide américaine «exclusivement pour des activités humanitaires», dans le contexte de vives tensions entre Washington et Téhéran. L'île «a donné son accord pour le stationnement temporaire à Chypre d'une unité de réaction rapide dont la tâche sera d'évacuer des missions diplomatiques américaines déployées dans la région, ainsi que des citoyens américains, si nécessaire», a déclaré le porte-parole du gouvernement, Kyriacos Koushos.

«La République de Chypre a une longue tradition consistant à fournir des équipements pour des opérations humanitaires sur la base de requêtes de pays tiers», a-t-il poursuivi, précisant que la requête américaine avait été réalisée via l'ambassade des Etats-Unis à Nicosie.

Les liens entre Chypre et les Etats-Unis se sont renforcés récemment, notamment depuis la levée le mois dernier par Washington d'un embargo sur la vente d'armements américains à Chypre, imposé en 1987.

«Il a été clairement prouvé que nous ne battons pas en retraite devant l'Amérique», a déclaré ce 8 janvier le président iranien Hassan Rohani après les frappes iraniennes nocturnes contre une base irakienne utilisée par Washington en représailles à l'assassinat le 3 janvier d'un général iranien par Washington. Si l'Amérique «veut commettre un autre crime, elle doit savoir qu'elle recevra une réponse plus ferme» encore, a dit Hassan Rohani en conseil des ministres, «mais s'ils sont sages, ils ne feront rien de plus à ce stade», a-t-il ajouté.

Le ministère français des Affaires étrangères a recommandé ce 8 janvier aux ressortissants français en Israël et dans les territoires palestiniens de «faire preuve de vigilance et de prudence» en raison des tensions actuelles au Moyen-Orient.

«A la suite d’une montée des tensions dans la région, la ville de Haïfa a fait l’objet de menaces explicites. Il est recommandé aux ressortissants français se trouvant au nord de la ligne Haïfa-Nazareth de faire preuve de vigilance et de prudence, de s’informer de l’évolution de la situation, et de suivre les consignes de sécurité des autorités locales», fait savoir le Quai d'Orsay sur son site internet. Le ministère déconseille les déplacements près des frontières avec le Liban et la Syrie et dans le domaine skiable du Mont Hermon, fermé par les autorités israéliennes.

Le président irakien Barham Saleh «dénonce» les frappes de l'Iran : il refuse que l'Irak se «transforme en champ de bataille pour des parties en conflit».
Le 3 janvier, c'est à Bagdad que les Etats-Unis avaient assassiné le général iranien Qassem Soleimani et c'est sur le sol irakien que l'Iran a répondu en frappant deux bases irakiennes accueillant des troupes de la coalition internationale emmenée par Washington. Barham Saleh a dit «refuser de nouveau les violations répétées de la souveraineté irakienne».

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a condamné les tirs iraniens contre des bases en Irak utilisées par les Américains, sur son compte Twitter. «L'Otan appelle l'Iran à s'abstenir de toute nouvelle violence», a-t-il ajouté. 

Paris condamne les «attaques» iraniennes et appelle à la «désescalade». «La France condamne les attaques conduites cette nuit par l’Iran en Irak contre des emprises de la coalition contre Daech», a déclaré le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian dans un communiqué. La France «réitère sa solidarité à l'égard de ses alliés et partenaires au sein de la coalition» tout en assurant être en contact avec toutes les parties pour essayer d'assurer «l'apaisement des tensions» et en soulignant «son attachement à la souveraineté et à la sécurité de l'Irak».

La diplomatie française juge que la priorité va plus que jamais à la désescalade au Moyen-Orient et que le cycle de violences doit s'interrompre, a fait savoir le ministère des Affaires étrangères.

Le Premier ministre irakien a affirmé que l'Iran l'avait informé, peu après minuit dans la nuit du 7 au 8 janvier, d'une réponse imminente à la mort du général Soleimani.

Qais al-Khazali, le commandant de la milice irakienne Asaib Ahl al-Haq, soutenue par l'Iran, a déclaré ce 8 janvier que l'Iran avait donné sa première réponse aux États-Unis, et qu'il était maintenant temps pour l'Irak de faire de même en représailles à la mort d'Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires pro-iranienne et figure de proue de la lutte contre Daesh en Irak, qui avait aussi perdu la vie aux côtés de plusieurs autres militaires dans la frappe américaine le 3 janvier.

Le chef de la milice a «promis» que la réponse de l'Irak «ne ser[ait] pas moindre que celle de l'Iran»

La Chine a appelé le 8 janvier les parties concernées à «la retenue» après les attaques menées par l'Iran contre des bases américaines en Irak en représailles à l'élimination du puissant général Qassem Soleimani par Washington. «Il n'est dans l'intérêt d'aucune partie que la situation au Moyen-Orient s'aggrave encore», a averti devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise Geng Shuang.

Il a en outre demandé à Téhéran et Washington de régler leurs différends «par le dialogue, la négociation et de manière pacifique».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou prévient l'Iran d'une riposte «retentissante» en cas d'attaque contre Israël. 

«Quiconque nous attaque recevra une riposte retentissante», a déclaré Benjamin Netanyahou après les tirs nocturnes de missiles iraniens sur des bases utilisées par l'armée américaine en Irak.

Le 5 janvier, à Téhéran, en pleine escalade verbale à la suite de la frappe américaine qui a tué le général Soleimani, un haut responsable iranien avait notamment menacé de réduire des villes israéliennes en «poussière» si l'Amérique prenait «la moindre mesure» après la riposte militaire à l'assassinat de Soleimani.

Air France a suspendu jusqu'à nouvel ordre «tout survol des espaces aériens iranien et irakien», quelques heures après des frappes iraniennes contre deux bases abritant des soldats américains en Irak. «Par mesure de précaution et dès l'annonce de frappes aériennes en cours, Air France a décidé de suspendre jusqu'à nouvel ordre tout survol des espaces aériens iranien et irakien», a fait savoir à l'AFP un porte-parole de la compagnie aérienne.

Même chose du côté américain. L'agence fédérale de l'aviation américaine (FAA) a interdit dès le 7 janvier au soir aux avions civils américains le survol de l'Irak, de l'Iran et du Golfe, dans la foulée des attaques.

En Allemagne, Lufthansa a de son côté annoncé avoir annulé son vol quotidien à destination de Téhéran.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a qualifié ce 8 janvier de «nouvel exemple d'escalade» les frappes iraniennes sur des bases en Irak. «Les dernières attaques à la roquette contre des bases aériennes en Irak utilisées par les forces américaines et de la coalition, dont des forces européennes, sont un autre exemple d'escalade et de confrontation accrue», a déploré Josep Borrell lors d'une courte intervention devant la presse à Bruxelles.

La France ne compte pas retirer ses 160 soldats déployés en Irak après les frappes iraniennes, a appris l'agence Reuters de source gouvernementale.

L'Allemagne condamne «le plus fermement l'agression» de l'Iran qui a tiré des missiles sur des bases abritant des soldats américains en Irak, selon la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer. Elle a souligné sur la chaîne de télévision publique ARD qu'il appartenait «avant tout aux Iraniens de ne pas provoquer de nouvelle escalade».

Aucun militaire français déployé en Irak n'a été touché par les frappes iraniennes déclenchées dans la nuit du 7 au 8 janvier, selon un porte-parole de l'état-major des armées françaises.

Le président iranien Hassan Rohani, usant d'une métaphore, a déclaré que les Etats-Unis avaient peut-être «coupé le bras» qu'était le général Qassem Soleimani mais que l'Iran riposterait en leur coupant «la jambe» au Moyen-Orient, comme le rapporte l'agence de presse Fars.

Le guide suprême iranien s'est exprimé au sujet de l'attaque iranienne sur des bases américaines en Irak en représailles à l'assassinat du général Soleimani. Celle-ci constitue «une gifle à la face» des Américains, a affirmé l'ayatollah Ali Khamenei qui a en outre appelé les États-Unis à retirer leurs forces de la région.

La candidate à la primaire démocrate Tulsi Gabbard a appelé à prier pour qu'il n'y ait pas de victimes dans les attaques en Irak. Elle a conclu son message sur Twitter par : «Pas de guerre avec l'Iran.»

Nancy Pelosi, chef des démocrates à la Chambre des représentants, a écrit sur son compte Twitter qu'il fallait «surveiller de près la situation» après les bombardements de bases américaines en Irak. «Nous devons garantir la sécurité de nos militaires, notamment en mettant fin aux provocations inutiles de l'administration et en exigeant que l'Iran cesse ses violences. L'Amérique et le monde ne peuvent pas se permettre la guerre», a-t-elle conclu.

Lindsey Graham, un sénateur proche de Donald Trump, a dénoncé sur Fox News «un acte de guerre», ajoutant : «Le président a toute l’autorité dont il a besoin pour répondre avec l’article II [de la Constitution]». Cet article donne au président américain le commandement en chef de l'armée et de la marine des États-Unis.

La Grande-Bretagne a condamné ce 8 janvier les attaques contre des bases militaires en Irak. «Nous condamnons cette attaque contre les bases militaires irakiennes abritant des forces de la coalition, y compris britanniques», a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères Dominic Raab. «Nous demandons instamment à l'Iran de ne pas répéter ces attaques imprudentes et dangereuses, et de poursuivre plutôt une désescalade urgente», a-t-il ajouté.

Le commandement militaire irakien a annoncé que 22 missiles s'étaient abattus sur deux bases sur son sol sans faire de «victime parmi les forces irakiennes».

«Entre 01H45 et 02H15, l'Irak a été bombardé par 22 missiles – 17 sur la base aérienne d'Aïn al-Assad (...) et cinq sur la ville d'Erbil – qui ont tous touché des installations de la coalition» internationale antijihadistes emmenée par les Etats-Unis, affirme-t-il dans un communiqué. «Il n'y a eu aucune victime dans les rangs des forces irakiennes», lit-on plus loin.

La télévision publique iranienne, citée par Reuters, a estimé que la riposte menée par l'Iran avait tué «80 terroristes américains». Selon le média d'Etat, quinze missiles ont été tirés sans qu'aucun n'ait été intercepté. 

De son côté, le président américain Donald Trump a assuré dans un tweet : «L'évaluation des victimes et des dégâts a lieu en ce moment. Jusqu'ici tout va bien !», avant de préciser qu'il ferait une déclaration dans la matinée du 8 janvier. 

Après les frappes, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a déclaré sur Twitter : «L'Iran a pris et terminé des mesures proportionnées d'autodéfense conformes à l'article 51 de la Charte de l'ONU en attaquant une base d'où ont été lancées des attaques lâches contre nos citoyens et officiers de haut rang. Nous ne cherchons pas l'escalade ou la guerre, mais nous nous défendrons contre toute agression.»

Dans la nuit du 7 au 8 janvier, l'Iran a riposté à l'assassinat du général Qassem Soleimani par le tir de missiles contre deux bases abritant des soldats américains en Irak, à Aïn al-Assad et Erbil. 

Selon le porte-parole du ministère américain de la Défense Jonathan Hoffman, «plus d'une douzaine de missiles» ont été tirés par l'Iran sur les deux bases utilisées par l'armée américaine.

Mardi 7 janvier

Le président américain Donald Trump a estimé qu'un retrait des troupes américaines d'Irak serait la «pire chose» qui puisse arriver à ce pays, soulignant le danger que représente à ses yeux son puissant voisin iranien.

«Ce serait la pire chose qui puisse arriver à l'Irak», a déclaré Donald Trump depuis le Bureau ovale en recevant le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. «A un moment donné, nous partirons [...] mais ce moment n'est pas venu», a-t-il ajouté.

L'attaque contre des intérêts américains que le général iranien Qassem Soleimani préparait au moment où il a été tué par une frappe américaine était une question de «jours», a assuré le chef du Pentagone, Mark Esper.

Alors qu'il avait auparavant évalué l'imminence de cette attaque en «jours, voire semaines», le ministre américain de la Défense a clarifié ses propos au cours d'une conférence de presse. «Je pense qu'il est plus juste de parler de jours, c'est sûr», a-t-il affirmé.

Le chef du Pentagone, Mark Esper, a assuré ce 7 janvier que la politique des Etats-Unis en Irak n'avait pas changé et que les troupes américaines n'allaient pas quitter le pays.

«Notre politique n'a pas changé. Nous ne quittons pas l'Irak», a déclaré le ministre américain de la Défense, au cours d'une conférence de presse. Mark Esper a également dit s'attendre à des «représailles» iraniennes.

La France n'a «pas l'intention» de retirer ses militaires actuellement stationnés en Irak pour des missions de formation, a déclaré à l'AFP une source gouvernementale, sous couvert d'anonymat. La France, membre de la coalition internationale anti-Daech emmenée par Washington, compte quelque 200 militaires en Irak, dont 160 sont affectés à la formation de l'armée irakienne, selon les chiffres fournis à l'AFP par l'état-major.

«Après les événements survenus à Bagdad, nous avons dès vendredi dernier renforcé le niveau de protection de nos militaires français déployés en Irak. Tout est mis en oeuvre pour assurer leur sécurité», a par ailleurs tweeté la ministre française des Armées Florence Parly.

«La priorité aujourd'hui est la même qu'hier et doit être celle de demain : lutter contre Daech», écrit-elle, ajoutant : «L'apaisement des tensions en Irak et dans la région est indispensable : la coalition internationale anti-Daech doit pouvoir continuer sa mission.»

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a fait savoir avoir été informé par le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, que les Etats-Unis lui avaient refusé son visa pour se rendre au siège de l'ONU à New York.

«Ce que nous savons, c'est que le secrétaire d'Etat américain [Mike Pompeo], lors d'un appel au secrétaire général des Nations unies, a dit "nous n'avons pas le temps de délivrer un visa pour Mohammad Javad Zarif et nous ne lui délivrerons pas de visa», a déclaré le ministre iranien.

«Le secrétaire général a répondu en disant que l'Iran avait le droit de participer à cette session», un «débat ouvert» à tous les membres des Nations unies, organisé le 9 janvier au Conseil de sécurité sur le respect de la Charte de l'ONU, a-t-il indiqué, cité par l'agence de presse iranienne Isna.

Cette décision est «un signe de la déroute du gouvernement américain et du régime de Trump», a-t-il accusé, ajoutant qu'il avait prévu pendant sa visite à New York d'«évoquer les crimes de l'Amérique». «De quoi ont-ils peur réellement ? De la vérité ?», a-t-il demandé sur Twitter. Interrogé sur ce refus de visa lors d'une conférence de presse à Washington, Mike Pompeo a botté en touche, sans démentir.

Le Premier ministre démissionnaire irakien, Adel Abdel Mahdi, a confirmé ce 7 janvier avoir reçu une lettre «signée», «traduite» et «très claire» du commandement américain annonçant un retrait militaire d'Irak, lors du Conseil des ministres retransmis à la télévision d'Etat.

«Ce n'est pas une feuille qui est tombée de la photocopieuse [...]. Maintenant, ils disent que c'était un brouillon [...], mais ils auraient pu envoyer une autre lettre de clarification», a-t-il encore commenté. La veille, le chef d'Etat-major américain avait réagi à la divulgation de cette lettre, en confirmant qu'elle était authentique mais en assurant qu'il s'agissait d'un simple «projet [de lettre] non signé» transmis par «erreur».

Le président iranien, Hassan Rohani, a averti ce 7 janvier son homologue français, Emmanuel Macron, que les intérêts américains au Moyen-Orient étaient désormais «en danger», après l'assassinat d'un général iranien par une frappe américaine en Irak, selon la présidence iranienne.

«Les Etats-Unis doivent savoir que leurs intérêts et leur sécurité dans la région sont en danger et qu'ils ne peuvent échapper aux conséquences de ce grand crime», a déclaré Hassan Rohani lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron a en réponse invité l’Iran à s’abstenir de toute mesure de nature à aggraver les tensions. «Le président de la République a souligné la profonde préoccupation de la France face aux événements récents en Irak et dans la région, ainsi que la détermination de la France à travailler à l’apaisement des tensions», a précisé l'Elysée dans un communiqué.

«Il a appelé l’Iran à s’abstenir de toute mesure de nature à aggraver l’escalade en cours», poursuit la présidence. Le chef de l'Etat a en outre appelé Téhéran à revenir rapidement en pleine conformité avec les engagements pris dans le cadre de l'accord sur son programme nucléaire et demandé la libération immédiate des Français Fariba Adelkhah et Roland Marchal, détenus en Iran depuis plusieurs mois.

L'Otan a annoncé le retrait temporaire d'une partie de son personnel d'Irak, après avoir déjà suspendu sa mission de formation des forces irakiennes, conséquence des vives tensions entre Washington et Téhéran.

«Nous prenons toutes les précautions nécessaires pour protéger notre personnel. Cela comprend le repositionnement temporaire d'une partie du personnel dans des différents lieux à l'intérieur et à l'extérieur de l'Irak», a indiqué un responsable de l'Alliance atlantique cité dans un communiqué. Toutefois l'Otan «maintient une présence en Irak», a-t-il ajouté.

Après plusieurs jours de cérémonies funéraires dans plusieurs villes d'Iran, le corps du général Soleimani, tué à Bagdad dans une frappe américaine, arrive dans sa ville natale de Kerman. Une foule immense est présente pour son enterrement.


Ce 7 janvier, le Parlement iranien a adopté une loi classant officiellement l'ensemble des forces armées américaines dans la rubrique des «organisations terroristes». 

L'armée allemande a annoncé le 7 janvier le retrait d'une partie de ses soldats actuellement stationnés en Irak pour des missions de formation et leur transfert en Jordanie et au Koweit en raison des tensions dans la région.

Le chef du Pentagone a démenti tout retrait étasunien d'Irak, après la révélation d'une lettre de l'armée américaine adressée à Bagdad, qui annonçait un retrait de la coalition menée par Washington. Cette missive aurait été envoyée... par erreur.

Lundi 6 janvier

Pour le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian, l'Iran doit «renoncer à des représailles» après la mort du général iranien Soleimani, tué par un drone américain.

«Personne ne veut la guerre. Tout le monde dit : "Ce n'est pas possible, il faut arrêter l'escalade", donc prenons les moyens pour le faire»,  a déclaré le ministre sur la chaîne française d'information BFM TV, ce 6 janvier. Et d'ajouter : «Et les moyens pour le faire, c'est d'abord que la partie iranienne renonce à des ripostes et des représailles mais aussi qu'on ouvre des négociations, que l'Iran revienne dans l'accord [nucléaire] de Vienne et que la négociation sur la stabilité régionale puisse se mettre en œuvre.»

«Ne menacez jamais la nation iranienne», a lancé sur Twitter le président iranien Hassan Rohani, en réponse aux déclarations martiales du président américain Donald Trump, qui a menacé de viser 52 cibles iraniennes.

«Ceux qui font référence au nombre 52 devraient également se souvenir du nombre 290. #IR655», écrit Hassan Rohani, dans une référence à la tragédie de l'Airbus du vol Iran Air 655, abattu en juillet 1988 par un navire américain au-dessus du Golfe et ayant coûté la vie à 290 personnes.

Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a appelé l'Iran à «s'abstenir de davantage de violences et de provocations», à l'issue d'une réunion extraordinaire à Bruxelles des ambassadeurs de l'Alliance atlantique, consacrée à la crise opposant l'Iran aux Etats-Unis.

«Lors de notre réunion aujourd'hui, les alliés ont appelé à la retenue et à la désescalade. Un nouveau conflit ne serait dans l'intérêt de personne», a souligné Jens Stoltenberg lors de sa conférence de presse.

Les ministres des Affaires étrangères des pays membres de l'Union européenne devraient se réunir à Bruxelles ce 10 janvier pour une réunion extraordinaire consacrée à la crise iranienne. 

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a, en outre, déclaré «regretter profondément» l'annonce de l'Iran sur la levée de toute limite sur l'enrichissement d'uranium. «La mise en œuvre complète de l'accord sur le nucléaire par tous est maintenant plus importante que jamais, pour la stabilité régionale et la sécurité mondiale», a souligné Josep Borrell, affirmant «travailler avec tous les participants sur la voie à suivre» pour œuvrer à une «désescalade» au Moyen-Orient . Le chef de la diplomatie européenne a pour cela invité son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, à se rendre à Bruxelles.

La nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a plaidé ce 6 janvier 2020 en faveur d'un règlement des tensions au Moyen-Orient. Selon elle, un apaisement diplomatique entre Washington et Téhéran serait dans l'intérêt de l'Iran, mais aussi de l'Irak.

«Il est aussi dans l'intérêt de l'Iran et particulièrement dans l'intérêt de l'Irak de choisir la voie de la pondération et non la voie de l'escalade», a souligné Ursula von der Leyen lors d'une réunion du parti conservateur allemand CSU, dans la commune bavaroise de Seeon.

Le président des Etats-Unis, Donald Trump, a réaffirmé son souhait de ne pas voir l'Iran se doter de l'arme nucléaire, alors que Téhéran vient récemment d'annoncer ne plus limiter ses activités d'enrichissement d'uranium.

«L'Iran n'aura jamais d'arme nucléaire !», a déclaré Donald Trump sur son compte Twitter.

Donald Trump avait ordonné en 2018 le retrait unilatéral des Etats-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, conclu à Vienne en 2015, rétablissant par conséquent des sanctions anti-iraniennes.

La directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, a rappelé que les Etats-Unis avaient ratifié deux conventions protégeant les biens culturels en cas de conflit, après que le président américain Donald Trump a menacé de s'en prendre à des sites culturels iraniens.

Lors d'une rencontre avec l'ambassadeur iranien Ahmad Jalali, Audrey Azoulay a souligné que les Etats-Unis et l'Iran avaient «ratifié ces deux conventions» – de 1954 et 1972 – sur la protection des biens culturels et du patrimoine mondial, selon un communiqué de l'Unesco. 

Au lendemain de la décision iranienne de ne plus limiter ses activités d'enrichissement d'uranium, une conseillère de la Maison Blanche a fait savoir que le président américain Donald Trump était confiant dans sa capacité à renégocier un accord nucléaire avec Téhéran. «Il a dit qu'il était ouvert [à cette possibilité]. Si l'Iran accepte de commencer à se comporter comme un pays normal... oui, absolument», a ainsi déclaré Kellyanne Conway, répondant à une question de journaliste.

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou et le chef d'état-major des Forces armées iraniennes Mohammad Hussein Baqeri se sont entretenus par téléphone le 6 janvier. Ils ont évoqué des mesures concrètes pour empêcher l’escalade des tensions en Syrie et dans la région du Moyen-Orient, quelques jours après l'assassinat de Qassem Soleimani, tué dans une frappe américaine à l’aéroport de Bagdad.

Lors des funérailles de Qassem Soleimani du 5 janvier, des participants aux marches en l'honneur du général iranien tué à Bagdad par une frappe américaine, ont brandi des portraits de Benjamin Netanyahou, Emmanuel Macron, Angela Merkel et Donald Trump, le visage derrière une cible, comme on peut le voir sur une photographie de l'agence iranienne Isna diffusée sur Twitter par une journaliste indépendante.

Donald Trump a récemment menacé l'Irak de sanctions suite à un vote du parlement irakien ordonnant le départ des troupes américaines. Ces menaces n'ont pas manqué d'émouvoir la diplomatie allemande, qui déplore l'aggravation croissante des tensions au Moyen-Orient. Les menaces américaines contre l'Irak «ne sont pas d'une très grande aide», a ainsi déclaré Heiko Maas, ministre allemand des affaires étrangères. «Je ne pense pas qu'on puisse convaincre l'Irak avec des menaces, mais plutôt avec des arguments», a-t-il ajouté.

En Irak, «nous nous sommes beaucoup engagés, non seulement en termes militaires, mais aussi dans l'aide à la stabilisation, afin de reconstruire ce pays, de créer des infrastructures», a souligné le chef de la diplomatie allemande. «Tout cela risque d'être perdu si la situation continue à évoluer de cette manière», craint-il. Heiko Maas a également mis en garde contre le risque pour l'Irak de devenir le «théâtre d'une guerre par procuration entre d'autres pays».

Le ministre a confié avoir eu un entretien téléphonique avec son homologue américain, Mike Pompeo. Selon Heiko Maas, Pompeo «ne semblait pas très heureux que nous ne soyons pas d'accord à 100% au téléphone avec l'approche des Etats-Unis». «Je pense qu'il est important que les Européens soient unis sur cette question, ce n'est que dans ces conditions que l'Europe pourra jouer un rôle dans ce débat», explique Heiko Maas.

Un haut responsable iranien a menacé de s'en prendre à Israël et de réduire «en poussière» Tel-Aviv et Haïfa si Washington mettait à exécution les dernières menaces de leur président Donald Trump, qui dit être prêt à frapper 52 sites iraniens.

Dimanche 5 janvier

Le Royaume-Uni ne regrettera pas le général iranien Qassem Soleimani, tué par un drone américain en Irak, a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson, tout en appelant à la désescalade des tensions.

«Le général Qasem Soleimani constituait une menace pour nos intérêts. [...] Compte tenu du rôle de premier plan qu'il a joué dans les actions qui ont entraîné la mort de milliers de civils innocents et de personnel occidental, nous ne regretterons pas sa mort», a déclaré le Premier ministre dans un communiqué. 

Selon des sources policières citées par l'agence Reuters, trois roquettes se sont abattues dans la Zone verte de Bagdad, qui abrite des bâtiments gouvernementaux et des missions étrangères.

Des témoins cités par l'AFP ont fait état d'au moins deux roquettes s'étant abattues près de l'ambassade américaine dans la Zone verte.

Les tirs sur la Zone verte n'ont pas fait de victimes, ont indiqué à l'AFP des sources médicales.

«La chancelière [Angela Merkel], le président français [Emmanuel Macron] et le Premier ministre britannique [Boris Johnson] ont convenu de travailler ensemble pour réduire les tensions dans la région [moyen-orientale]», a déclaré un porte-parole du gouvernement allemand, après qu'Angela Merkel s'est entretenue par téléphone avec Emmanuel Macron et Boris Johnson.

Dans un contexte de tensions extrêmes entre l'Iran et les Etats-Unis, un porte-parole du gouvernement iranien a annoncé que Téhéran souhaitait s'affranchir des limites fixées par l'accord de Vienne, sur le nombre de ses centrifugeuses. L'Iran pourrait revenir sur cette mesure, si Washington abandonnait ses sanctions.

La président français Emmanuel Macron a appelé l'Iran à éviter toute «escalade militaire susceptible d’aggraver encore l’instabilité régionale».

En outre, le chef d'Etat a assuré son homologue américain Donald Trump de «son entière solidarité avec les alliés face aux attaques perpétrées ces dernières semaines contre les emprises de la Coalition en Irak». Il a aussi «exprimé sa préoccupation concernant les activités déstabilisatrices de la force al-Qods sous l’autorité du Général Qassem Soleimani», tué par les Etats-Unis, et «rappelé la nécessité que l’Iran y mette maintenant un terme».

Le chargé d'affaires allemand à Téhéran a été convoqué au ministère des Affaires étrangères iranien après des remarques «inacceptables» de «certains responsables allemands» sur la mort du général Qassem Soleimani.

Lors de l'entretien, Téhéran a fait part de sa «vive protestation» au diplomate, indique le ministère. Le 3 janvier, une porte-parole des Affaires étrangères allemandes, Ulrike Demmer, avait déclaré que la frappe américaine ayant tué le général iranien était «une réaction à une série de provocations militaires dont la responsabilité incombe à l'Iran».

Khattar Abou Diab, politologue et spécialiste du Moyen-Orient, s’exprime sur le plateau de RT France sur l’escalade des tensions entre l’Iran et les Etats-Unis, après l’assassinat du général iranien Qassem Soleimani.

La réponse de l'Iran à l'assassinat du général Qassem Soleimani, tué par une frappe américaine à Bagdad, «sera militaire», assure un conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei dans une interview accordée ce 5 janvier à la chaîne américaine CNN.

«L'Iran ne cherche pas la guerre mais est prêt à faire face à toute situation», a de son côté déclaré  le porte-parole des Affaires étrangères iranien Abbas Moussavi, lors d'une conférence de presse à Téhéran.

Lors d’une séance extraordinaire du Parlement irakien retransmise en direct à la télévision publique, à laquelle a assisté le Premier ministre démissionnaire, Adel Abdel-Mehdi, l’institution a demandé au gouvernement irakien de «mettre fin à la présence des troupes étrangères» dans le pays.

Les députés ont approuvé une résolution visant, notamment, à contraindre «le gouvernement à préserver la souveraineté du pays en retirant sa demande d'aide» à la communauté internationale dans la lutte contre l’organisation terroriste Daech, selon le président du Parlement, Mohammed al-Halboussi.

Intervenant sur l’antenne d’ABC, Mike Pompeo, le secrétaire d’Etat américain, a assuré que les Etats-Unis agiraient «dans le cadre de la loi», après les menaces de Donald Trump de frapper «52 sites iraniens» dont des lieux culturels. «Nous ferons les choses qui sont justes, en ligne avec la loi américaine», a-t-il encore souligné cette fois sur CNN.

Le ministère irakien des Affaires étrangère a annoncé, dans un communiqué, avoir porté plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies après «des attaques américaines contre des bases irakiennes» et «l'assassinat de commandants militaires irakiens et amis».

Lors d’une allocution télévisée, le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, a invité l’Irak à se libérer de l’«occupation américaine». «Notre demande, notre espoir, ce qu'on attend de nos frères au Parlement irakien, c'est [...] d'adopter une loi réclamant le départ des forces américaines d'Irak», a-t-il ajouté, assurant que les Américains allaient «payer le prix» de leur opération du 3 janvier sur le sol irakien.

«Quand les cercueils des soldats et des officiers américains [...] commenceront à revenir aux Etats-Unis, Trump et son administration comprendront qu'ils ont perdu la région», a-t-il également fait savoir, avertissant qu'il ne fallait néanmoins pas s'en prendre aux «citoyens américains» dans la région, à savoir les «hommes d'affaires, ingénieurs, journalistes et médecins».

S’exprimant à Téhéran lors d’une conférence de presse, le porte-parole du ministère des Affaires étrangère iranien, Abbas Moussavi, a fait savoir que l’Iran arrêterait, dans la nuit du 5 au 6 janvier, sa décision concernant la nouvelle étape de son plan de réduction de ses engagements internationaux en matière nucléaire. Cette décision avait déjà été prise mais «compte tenu de la situation […] certains changements seront apportés à la décision» de la «cinquième étape» du plan établi en riposte à la sortie unilatérale des Etats-Unis de l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien.

Dans un communiqué, Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a invité à Bruxelles le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif, sans toutefois donner de date précise. Le document fait également savoir que les deux représentants se sont entretenus, le 4 janvier au cours d’une discussion téléphonique, pendant laquelle ils ont évoqué «l'importance de préserver l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien [JCPoA en anglais] qui reste crucial pour la sécurité mondiale». Le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère «a confirmé qu'il était résolu à continuer à jouer pleinement son rôle de coordonnateur et à maintenir l'unité des participants restants pour appuyer l'accord et sa pleine application par toutes les parties».

Dans un communiqué diffusé sur Twitter, le ministère irakien des Affaires étrangères a dénoncé des «violations de la souveraineté de l'Irak» et des «opérations militaires illégales» qui «font monter la tension dans la région à un moment où l’administration américaine devrait coopérer avec l’Irak pour réduire les tensions sécuritaires». Dans le document, le ministère a également expliqué que l’ambassadeur américain en Irak, Mathhew Tuelller, a été convoqué et que les autorités irakiennes lui ont alors signifié que «ces opérations militaires illégitimes menées par les Etats-Unis sont des attaques et des actes condamnables qui peuvent mener à une escalade des tensions dans la région et qu'elles constituent une violation de la souveraineté».

La coalition menée par Washington annonce qu'elle suspend ses opérations en Irak.

Dans un communiqué cité par Reuters, la coalition déplore des tirs de roquettes à répétition et ajoute : «En conséquence, nous sommes désormais totalement engagés dans la protection des bases irakiennes qui hébergent les troupes de la Coalition. Cela limite notre capacité à conduire l'entraînement avec les partenaires [de la coalition] et à soutenir leurs opérations contre Daesh et nous avons désormais suspendu ces activités.»

Peu avant, l'Irak avait convoqué l'ambassadeur américain Matthew Tueller pour lui signifier, selon un communiqué du ministère, que «ces opérations militaires illégitimes menées par les Etats-Unis sont des attaques et des actes condamnables qui peuvent mener à une escalade des tensions dans la région et qu'elles constituent une violation de la souveraineté».

Cette décision intervient en pleine crise diplomatique après une frappe américaine dans laquelle ont été tués, notamment, Qassem Soleimani, chef de la force iranienne al-Qods, branche des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures, et Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-iranienne et figure de proue de la lutte contre Daech en Irak.

Le corps du général iranien Qassem Soleimani, chef de la force al-Qods, arrive dans la ville iranienne de Mechhed, en Iran, pour une cérémonie d’adieu. Des milliers de citoyens se sont rassemblés.

Après l'intervention américaine en Irak, la situation ne cesse de se tendre entre les Etats-Unis et l'Iran. Donald Trump a menacé la République islamique de représailles violentes en cas de riposte.

«Que cela serve d’avertissement. Si l’Iran frappe des Américains, ou des intérêts américains, nous avons ciblé 52 sites iraniens (représentant les 52 Américains pris en otage il y a de nombreuses années) certains de grande importance pour l’Iran et sa culture, et ces cibles […] seront frappées de manière très dure et très rapide», lance le locataire la Maison Blanche, assurant que «les Etats-Unis ne veulent plus de menaces».

De son côté, le général Abdolrahim Moussavi, commandant en chef de l'armée iranienne cité par l'agence Irnan a commenté : «Ils disent ce genre de choses pour détourner l'attention de l'opinion mondiale de leur acte odieux et injustifiable [mais] je doute qu'ils en aient le courage.»

Des images aériennes diffusées par un journaliste iranien montrent une marée humaine converger pour rendre hommage au général Soleimani, à Ahvaz, où la dépouille de l'officier est attendue.

La Grande-Bretagne a exhorté tous les acteurs à faire preuve de retenue le 4 janvier, après que les Etats-Unis aient tué le commandant militaire iranien Qassem Soleimani lors d'une frappe aérienne. Avant de préciser que son plus proche allié était en droit de se défendre contre une menace imminente.

Le secrétaire d'Etat à la Défense de la Grande-Bretagne, Ben Wallace, a en effet déclaré dans un communiqué qu'il avait parlé à son homologue américain Mark Esper : «Nous exhortons toutes les parties à s'engager pour désamorcer la situation.» «En vertu du droit international, les Etats-Unis ont le droit de se défendre contre ceux qui représentent une menace imminente pour leurs citoyens», a-t-il ensuite ajouté.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas cherchera à mettre en place des pourparlers directs avec l'Iran pour tenter de désamorcer les tensions, a rapporté le journal allemand Bild.

«Dans les prochains jours, nous ferons tout notre possible pour contrer une nouvelle escalade de la situation - aux Nations Unies, dans l'Union européenne et dans le dialogue avec nos partenaires de la région, y compris dans les pourparlers avec l'Iran», a déclaré Heiko Maas.

Le ministre allemand des Affaires étrangères a ensuite fait savoir qu'il était en contact étroit avec ses homologues britannique et français, le chef des affaires étrangères de l'Union européenne Josep Borrell et avec le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo.

Le secrétaire d'Etat des Etats-Unis, Mike Pompeo, a souligné sur Twitter «l'importance de lutter contre l'influence malveillante de l'Iran et des menaces sur la région». 

Mike Pompeo fait également état de récentes discussions avec le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou : «Je suis toujours reconnaissant du soutien indéfectible d’Israël dans la lutte contre le terrorisme. Le lien entre Israël et les États-Unis est incassable.»

Samedi 4 janvier

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a souligné lors d'un entretien avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif «le besoin de désescalade», après la mort du général iranien Qassem Soleimani dans une attaque américaine à Bagdad.

Lors de cette discussion «avec M. Zarif sur les récents développements», Josep Borrell a souligné «le besoin de faire preuve de retenue et d'éviter toute nouvelle escalade», selon un tweet publié sur son compte Twitter. Pendant cet entretien, il a été également «discuté de l'importance de préserver l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien qui reste crucial pour la sécurité mondiale», selon le tweet de Josep Borrell.

«Je suis engagé à jouer le rôle de coordinateur», a ajouté dans son tweet le Haut représentant de l’Union européenne pour la politique étrangère. 

La milice irakienne du Kataeb Hezbollah a prévenu les forces de sécurité irakienne de rester à l'écart des bases américaines situées sur le territoire, selon des informations de la télévision pan-arabique al-Mayadeen.

«Les forces de sécurité doivent rester à l'écart des bases américaines, à une distance d'au moins un kilomètre à partir [du 5 janvier]», a rapporté al-Mayadeen, cité la milice irakienne.

Le Premier ministre irakien Adel Abdul Mahdi a déclaré que trois jours de deuil national seront respectés pour les morts du général iranien Qassem Soleimani, du chef de la milice irakienne Abu Mahdi al-Muhandis et d'autres personnes tuées lors d'une frappe aérienne américaine à Bagdad.

Après l’opération américaine, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a écourté son séjour en Grèce pour rentrer d’urgence en Israël. «Au même titre qu'Israël a le droit à la légitime défense, les Etats-Unis ont exactement le même droit. Qassem Soleimani est responsable de la mort de citoyens américains et d'autres innocents et planifiait de nouvelles attaques», a fait savoir le leader du Likoud dans une déclaration depuis le tarmac de l’aéroport d’Athènes le 3 janvier.

«Le président Trump mérite toute l'appréciation pour sa détermination, sa puissance et sa rapidité. Nous sommes complètement aux côtés des États-Unis dans la juste lutte pour la sécurité, la paix et la légitime défense», a-t-il ajouté, alors que l’armée israélienne a fermé l’accès à une station de ski située sur le Mont Hermon, sur le plateau du Golan, occupé puis annexé par Israël après la guerre des Six Jours de 1967, et marquant la frontière libano-syrienne.

Selon Téhéran, les Etats-Unis ont appelé l’Iran à «se venger proportionnellement» après l’opération menée le 3 janvier contre le général Qassem Soleimani. La Suisse, qui représente les intérêts diplomatiques américains en Iran, faute de relations entre les deux nations depuis la révolution islamique de 1979, a confirmé que son représentant avait «transmis un message que les Etats-Unis l'ont chargé de remettre», sans toutefois en préciser la teneur.

Cité dans la soirée du 3 janvier par la télévision d’Etat iranienne, Ali Fadavi, commandant en chef adjoint des Gardiens de la Révolution, a déclaré que les Américains avaient fait passer le message suivant : «Si vous voulez vous venger, vengez-vous proportionnellement à ce que nous avons fait.» Mais, d’après celui-ci, les Etats-Unis ne sont pas en position de «décider» de la réponse de l’Iran et «doivent s'attendre à une dure vengeance» qui «ne se limite pas à l’Iran».

Le message transmis par la Suisse a été qualifié de «ridicule» par le ministre iranien des Affaires étrangères, Javad Zarif.

Dans un communiqué mis en ligne ce 4 janvier, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a annoncé s’être entretenu avec ses homologues allemands et chinois. «J’ai constaté que la France partage pleinement avec l’Allemagne l’objectif central de désescalade et de préservation de l’accord de Vienne. J’ai pu vérifier également une grande convergence entre la France et la Chine pour renforcer nos efforts conjoints afin d’éviter une aggravation des tensions et faciliter la désescalade. Nous avons en particulier constaté notre accord pour préserver la stabilité et la souveraineté de l’Irak, et la sécurité de la région dans son ensemble, ainsi que pour appeler l’Iran à éviter toute nouvelle mesure de violation de l’accord de Vienne», a insisté l’ancien ministre de la Défense dans le document.

Les Gardiens de la Révolution ont assuré dans un communiqué publié dans la nuit du 3 au 4 janvier, que le chef de la force al-Qods, Qassem Soleimani, qui a trouvé la mort dans un raid américain mené sur Bagdad le 3 janvier, serait enterré dans sa ville natale dans la province de Kerman à l’issue de trois jours de cérémonies d’hommage à travers tout le pays.

Le corps du général doit arriver ce 4 janvier dans la soirée à Téhéran avant d’être transporté, le lendemain, dans la ville sainte chiite de Machhad , la deuxième plus grande agglomération du pays. «Une cérémonie aura lieu ensuite à Téhéran lundi matin, puis le corps pur de ce soldat du Peuple et de la Nation sera enterré à Kerman mardi matin», ont confirmé les Gardiens de la Révolution dans le document.

Ce 4 janvier, une foule importante a suivi la procession funéraire dédiée à Qassem Soleimani et Abou Mehdi al-Mouhandi, numéro deux du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires pro-iranienne formée pour lutter contre les djihadistes et désormais intégrée aux forces de sécurité irakiennes, également mort dans l’opération. Après une cérémonie tenue à Bagdad en présence de nombreux officiels, les corps sont partis en direction de Kerbala puis de Najaf, deux villes saintes de l’islam chiite situées au sud de la capitale.

L’OTAN a suspendu ses opérations d’entraînement en Irak. C’est ce qu’a déclaré à l’AFP, le 4 janvier, le porte-parole de l’organisation Dylan White. «La mission de l'Otan continue mais les activités d'entraînement sont actuellement suspendues», a-t-il fait savoir. La mission de l’OTAN en Irak compte quelques centaines de soldats qui ont pour mission de former, depuis octobre 2018, les forces irakiennes à la demande du gouvernement, et ce afin d’empêcher toute résurgence de l’organisation Etat islamique. Dylan White a également confirmé que le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, s’était entretenu avec Mark Esper, le secrétaire américain à la Défense.

Dans un communiqué diffusé sur le site du ministère des Affaires étrangères britannique, Londres a conseillé à ses ressortissants d’éviter tout déplacement en Irak et tout voyage non indispensable en Iran. «Après la mort de Qassem Soleimani et l'intensification des tensions dans la région, nous avons décidé de mettre à jour nos conseils aux voyageurs pour l'Irak et l'Iran», a indiqué le ministère dans le document.

«La priorité de tout gouvernement est d'assurer la sécurité des Britanniques. Compte tenu des tensions accrues dans la région, le FCO conseille désormais aux gens de ne pas se rendre en Irak, à l'exception de la région du Kurdistan irakien, et de se demander attentivement s'il leur est essentiel de se rendre en Iran», a pour sa part déclaré le secrétaire d’Etat des Affaires étrangères, Dominic Raab, repris dans le communiqué.

L’ambassadeur iranien à l’ONU, Majid Takht, s’est exprimé dans la soirée du 3 janvier auprès de la chaîne américaine CNN. Fustigeant un «un acte de guerre de la part des Etats-Unis contre le peuple iranien», le représentant a accusé les Américains d’avoir «entamé un conflit militaire en assassinant par un acte de terreur un de nos principaux généraux». «Nous ne pouvons pas rester silencieux, nous devons agir et nous allons agir […] La réponse à une action militaire est une action militaire. Par qui, quand et où, c'est l'avenir qui le dira», a-t-il insisté.

Lors d’une interview donnée le 3 janvier à la chaîne de télévision Fox News, le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a reproché aux Européens de ne pas avoir été «aussi utiles» que ce qu’ils auraient dû l’être dans l’opération menée en Irak le 3 janvier contre le général iranien Qassem Soleimani.

«J'ai parlé à nos partenaires dans la région pour leur expliquer ce que nous faisions, pourquoi nous le faisions, et pour leur demander leur assistance. Tous ont été fantastiques […] Mais mes discussions avec nos partenaires dans d'autres endroits n'ont pas été aussi bonnes. Franchement, les Européens n'ont pas été aussi utiles que j'aurais espéré qu'ils le soient», a-t-il fait valoir, pointant du doigt les Français, les Britanniques et les Allemands.

«C'était une bonne chose pour le monde entier et nous appelons chacun dans le monde à soutenir l'action des Etats-Unis pour faire en sorte que la République islamique d'Iran se comporte simplement comme une nation normale», a-t-il également ajouté.

Mohamed Raad, chef du bloc parlementaire libanais de la fidélité à la Résistance, affilié au Hezbollah, a déclaré ce 4 janvier, auprès la télévision Al Mayadeen, que les Etats-Unis «avaient fait une erreur» en ciblant Qassem Soleimani et qu’ils s’en rendraient compte dans les jours à venir.

Le général Gholamali Abuhamzeh, le commandant des Gardiens de la Révolution de la province de Kerman, d’où était originaire Qassem Soleimani, a assuré le 3 janvier auprès de l’agence Tasnim que l’Iran punira les Américains en réponse à la mort du chef de la force al-Qods, menaçant de frapper les Etats-Unis dans le détroit d’Ormuz. «Le détroit d'Ormuz est un point vital pour l'Occident et un grand nombre […] de navires de guerre américains le traversent. Des cibles américaines vitales dans la région ont été identifiées par l'Iran depuis longtemps. Quelques 35 cibles américaines dans la région ainsi que Tel-Aviv sont à notre portée», a-t-il fait savoir.

«Les actions des Etats-Unis constituent une violation flagrante du droit international fondamental et ne contribuent pas à trouver des solutions aux problèmes complexes qui se sont accumulés au Moyen-Orient, mais conduisent à une nouvelle escalade des tensions dans la région», a estimé, ce 4 janvier, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov lors d'un entretien téléphonique avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif. Sergueï Lavrov a également exprimé ses condoléances à la suite de l'assassinat de Qassem Soleimani, tué par une frappe américaine près de Bagdad.

La Chine a exhorté les Etats-Unis à «ne pas abuser de la force» au lendemain d'un raid en Irak qui a coûté la vie notamment au général Qassem Soleimani, homme clé de l'influence iranienne au Moyen-Orient.

«La dangereuse opération militaire américaine viole les normes fondamentales des relations internationales et va aggraver les tensions et les turbulences régionales», a indiqué à son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi lors d'un échange téléphonique, cité par les médias chinois.

La coalition antidjihadistes emmenée par les Etats-Unis a réduit ses opérations et renforcé la sécurité de ses bases irakiennes après l'assassinat, par Washington, de Qassem Soleimani – acte qui suscite un fort sentiment anti-américain en Irak – a fait savoir à l'AFP, un responsable américain.

Le Parlement irakien doit tenir, le 5 janvier, une séance extraordinaire au cours de laquelle il pourrait dénoncer les accords sur la présence de 5 200 soldats américains sur son sol, au moment même où Washington a dépêché des centaines de renforts, et prévoit d'envoyer jusqu'à 3 500 soldats de plus dans la région. 

Le Premier ministre démissionnaire irakien Adel Abdel-Mehdi participe, ce 4 janvier, aux obsèques à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani et de l'homme de l'Iran à Bagdad, l'Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, tués dans un raid américain.

Etaient également présents Hadi al-Ameri, patron des pro-Iran au Parlement irakien, de même que l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki et plusieurs chefs de faction chiites pro-iraniennes. Une réunion, prévue au Parlement, a été repoussée au 5 janvier pour que les députés puissent eux aussi assister aux obsèques.

Des milliers d'Irakiens scandent ce 4 janvier «Mort à l'Amérique» – en cortège autour des cercueils du général iranien Qassem Soleimani et d'Abou Mehdi al-Mouhandis, son principal lieutenant en Irak – tués la veille dans un raid américain.

Ce cortège funéraire se déroulait dans le quartier de Kazimiya à Bagdad, où se trouve un sanctuaire chiite. Après le défilé de Kazimiya, des funérailles nationales officielles auront lieu dans la Zone verte de Bagdad en présence de nombreux dirigeants irakiens.

Le Pentagone a annoncé, dans un communiqué, vouloir déployer 3 000 à 3 500 militaires supplémentaires au Moyen-Orient pour renforcer les positions américaines dans la région au lendemain de la mort du général Qassem Soleimani, ancien chef de la force al Qods (branche des Gardiens de la révolution chargée des opérations extérieures), tué dans un raid mené en Irak par les Etats-Unis.

Dans son communiqué, le porte-parole du département américain de la Défense a précisé que ces troupes seraient des membres de la 82e division aéroportée, force de réaction rapide qui avait été mise en état d'alerte après l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad le 31 janvier. «Cette brigade sera déployée au Koweït, une mesure appropriée et préventive en réponse au niveau accru de menace contre les forces et les installations américaines», a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis ont mené un raid en Irak dans la nuit du 3 au 4 janvier contre un convoi du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires pro-iranienne formée pour lutter contre les djihadistes et désormais intégrée aux forces de sécurité irakiennes, selon des informations rapportées par l'AFP. Il y a eu «des morts et des blessés» a souligné une source policière, toujours auprès de l'agence de presse. Le Hachd al-Chaabi a accusé les Etats-Unis qui n'ont pour le moment pas réagi.

Emmanuel Dupuy, président de l'IPSE (Institut prospective et sécurité de L'Europe), s'exprime sur la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué dans un raid américain à Bagdad en Irak, dans la nuit du 2 au 3 janvier. Selon lui, Donald Trump veut lancer une «politique du bras de fer» avec l'ayatollah Khamenei et faire de l'Iran «un Etat paria». Il lui semble évident que l'Iran prépare une riposte qui devrait viser les intérêts américains au Moyen-Orient.

Vendredi 3 janvier

Le président américain Donald Trump s'est exprimé sur le raid aérien mené par les Etats-Unis qui a tué le général iranien Qassem Soleimani à Bagdad.

Le chef de l'Etat américain a assumé avoir lui-même donné l'ordre pour cette opération militaire. Selon Donald Trump, Qassem Soleimani préparait des attaques contre des diplomates américains ce qui justifiait, à ses yeux, le raid contre le haut-gradé iranien. «Soleimani complotait pour lancer des attaques imminentes et malfaisantes contre des diplomates et du personnel militaire américains mais nous l'avons attrapé sur le fait et l'avons éliminé», a dit Donald Trump à la presse.

Il a toutefois déclaré ne pas chercher un changement de régime en Iran et a exprimé son respect pour le peuple iranien. «J'ai un profond respect pour le peuple iranien», a-t-il ajouté. «Nous ne cherchons pas de changement de régime», a encore dit le président américain qui s'exprimait depuis son club de Mar-a-Lago en Floride où il est en vacances. Le président américain a notamment déclaré avoir agi pour arrêter une guerre, pas pour en commencer une.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a exhorté «tous les acteurs impliqués et leurs partenaires (...) à faire preuve d'un maximum de retenue» après la mort d'un général iranien dans une attaque à Bagdad effectuée par Washington

Les appelant à «la responsabilité en ce moment crucial», Josep Borrell a souligné qu'une «autre crise risquait de mettre en danger des années d'efforts pour stabiliser l'Irak».

Deux compagnies aériennes du Moyen-Orient ont suspendu leurs vols vers Bagdad, après l'assassinat par les Etats-Unis d'un puissant général iranien aux abords de l'aéroport international de la capitale irakienne.

La compagnie jordanienne Royal Jordanian a indiqué dans un communiqué avoir «décidé de suspendre les vols entre Amman et Bagdad (...) jusqu'à nouvel ordre, à la lumière de la situation sécuritaire à Bagdad et dans son aéroport». Les vols vers d'autres villes irakiennes sont maintenus.

Royal Jordanian assurait 18 vols hebdomadaires entre Amman et Bagdad. 

La compagnie nationale de Bahreïn, Gulf Air, a annoncé sur Twitter la suspension jusqu'à nouvel ordre de ses vols vers Bagdad et la ville sainte de Najaf (sud) pour des raisons sécuritaires.

Pour Adel Bakawan, sociologue, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales, les Irakiens sont les grandes victimes de ce conflit à distance. Et les Etats-Unis ne sont plus un partenaire fiable.

Les Etats-Unis ont décidé de déployer 3000 à 3500 militaires supplémentaires au Moyen-Orient pour renforcer la sécurité des positions américaines dans la région après la mort à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain, a annoncé le Pentagone.

Ces soldats appartiennent à une force de réaction rapide de la 82e division aéroportée, qui avaient été mis en état d'alerte aussitôt après l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad, a précisé un porte-parole du ministère américain de la Défense dans un communiqué.

«Cette brigade sera déployée au Koweït, une mesure appropriée et préventive en réponse au niveau accru de menace contre les forces et les installations américaines», a précisé le porte-parole.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a appelé l'Iran à éviter toute réaction à la mort du général Soleimani, tué dans une frappe américaine en Irak, qui conduirait à «une grave crise de prolifération nucléaire», selon un communiqué du ministère.

«La France appelle chacun à la retenue et l'Iran à éviter toute mesure susceptible d'aggraver l'instabilité régionale, ou de conduire à une grave crise de prolifération nucléaire. Les parties à l'accord de Vienne (sur le nucléaire iranien de 2015, ndlr) doivent en particulier rester étroitement coordonnées pour appeler l'Iran à revenir rapidement au plein respect de ses obligations nucléaires et à s'abstenir de toute nouvelle action contraire», a déclaré le ministre.

La plus haute instance sécuritaire de l'Iran a promis de venger «au bon endroit et au bon moment» la mort du général iranien Qassem Soleimani.

«L'Amérique doit savoir que son attaque criminelle contre le général Soleimani a été la plus grave erreur du pays [...] Ces criminels subiront une dure vengeance [...] au bon endroit et au bon moment», a déclaré dans un communiqué le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien.

Le président syrien Bachar el Assad a réagi à l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani, assurant que le soutien de ce dernier à l'armée syrienne «ne sera pas oublié».

«Le peuple syrien n'oubliera pas sa présence aux côtés de l'armée arabe syrienne dans sa défense de la Syrie face au terrorisme et ses soutiens», a indiqué Bachar el Assad dans une lettre adressée au guide suprême iranien Ali Khamenei, selon des propos rapportés par l'agence de presse officielle Sana.

Emmanuel Macron va rester en «contact étroit» avec le président russe Vladimir Poutine sur la situation en Irak, pour «éviter une nouvelle escalade dangereuse des tensions et appeler toutes les parties à la retenue», a annoncé l'Elysée.

Lors d'un entretien avec son homologue russe au matin du 3 janvier, le président français a «rappelé l’attachement de la France à la souveraineté et à la sécurité de l’Irak et à la stabilité de la région». Il a appelé l’Iran à «revenir rapidement au plein respect de ses obligations nucléaires et à s’abstenir de toute provocation», ajoute la présidence dans un communiqué.

«Le monde ne peut se permettre une nouvelle guerre dans le Golfe», a affirmé dans un communiqué le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, après l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani.

Dans ce texte très court, Antonio Guterres appelle aussi «les dirigeants à faire preuve du maximum de retenue» dans ce moment de tensions, alors que l'Iran a appelé à la vengeance.

Marine Le Pen a estimé que l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani
constituait un «avertissement» de Donald Trump à l'Iran, en s'interrogeant : «Un Etat peut-il laisser son ambassade à la merci de n'importe quels manifestants hostiles ? Certainement pas. Peut-on laisser un Etat arrêter des ressortissants étrangers sans raison? Certainement pas.»

Jugeant que «cette montée des tensions [...] [devait] être gérée avec la plus grande modération», elle a affirmé que la France devait «continuer à parler à tous les acteurs et participer par tous les moyens dont elle dispose à relancer les négociations, notamment sur le contrôle des installations nucléaires en Iran». «Nous appelons toutes les parties à la retenue», a-t-elle aussi ajouté. 

L'assassinat du général iranien Qassem Soleimani, tué dans un raid américain à Bagdad, risque de «sérieusement aggraver la situation» au Proche-Orient, a mis en garde le président russe Vladimir Poutine lors d'une conversation téléphonique avec Emmanuel Macron.

«Il a été constaté que cette action peut sérieusement aggraver la situation dans la région», a indiqué le Kremlin dans un communiqué, précisant que Vladimir Poutine et Emmanuel Macron avaient tous deux exprimé leur «préoccupation» après la mort du général iranien.

Le président américain Donald Trump a estimé que le général iranien Qassem Soleimani, tué dans un raid américain à Bagdad, aurait du être tué «il y a des années». «Le général Qassem Soleimani a tué ou grièvement blessé des milliers d'Américains sur une longue période et prévoyait d'en tuer beaucoup d'autres [...] Il était directement ou indirectement responsable de la mort de millions de personnes», a le locataire de la Maison Blanche.

«Si l'Iran ne sera jamais capable de l'admettre clairement, Soleimani était à la fois détesté et craint dans son pays. Ils ne sont pas aussi tristes que les dirigeants [iraniens] essayent de le faire croire au reste du monde. Il aurait du être tué il y a des années !, a-t-il ajouté.

Le ministère français des Affaires étrangères a enjoint les ressortissants français présents dans plusieurs pays du Moyen-Orient, notamment en Irak, à faire preuve de «prudence» à la «suite des récents événements» et d’une «montée des tensions dans la région». «Le contexte de montée des tensions dans la région et les récents développements imposent de faire preuve de la plus grande prudence s’agissant des déplacements en ou vers l’Irak», a fait savoir le ministère sur son site. Ces recommandations s’appliquent également aux Français «résidant ou de passage en Arabie saoudite» ainsi que ceux présents en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Après de longues heures de silence, le président américain Donald Trump s'est finalement exprimé sur Twitter. «L'Iran n'a jamais gagné une guerre, mais jamais perdu une négociation», a souligné le locataire de la Maison Blanche.

De son côté, le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a évoqué, toujours sur le réseau social, une «action défensive visant à éliminer Qassem Soleimani», assurant que «les Etats-Unis restent attachés à la désescalade».

Des employés américains du secteur pétrolier en Irak – deuxième producteur de l'Opep – sont en train de quitter le pays, a indiqué à l'AFP le porte-parole du ministère irakien du Pétrole, après que Washington a appelé ses ressortissants à partir «immédiatement».

«Plusieurs employés américains sont déjà partis et d'autres continuent de quitter l'Irak», a déclaré à l'AFP Assem Jihad, ajoutant que «la production n'est pas touchée et la situation est normale dans tous les champs de pétrole». De nombreux employés américains du secteur pétrolier avaient déjà quitté le pays depuis plusieurs mois, selon des cadres du secteur.

«Les Etats-unis ont d'abord frappé l'aéroport de Bagdad, et seulement ensuite demandé une évaluation du Conseil de sécurité des nations unies sur la situation de leur ambassade en Irak, c'est le comble du cynisme», a analysé ce 3 janvier la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.

Le chef de diplomatie américaine Mike Pompeo a affirmé que les Etats-Unis souhaitaient la «désescalade» après la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué dans un raid américain. Celui-ci a indiqué sur Twitter s'être entretenu avec Yang Jiechi – plus haut responsable du Parti communiste chinois pour la politique étrangère – de «la décision de Donald Trump d'éliminer M. Soleimani en réponse à des menaces imminentes pour des vies américaines». «Je lui ai rappelé notre engagement à la désescalade», a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis avaient le «droit» de «se défendre» en menant un raid contre le général iranien Qassem Soleimani, a commenté le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, félicitant le président américain Donald Trump.

«Au même titre qu'Israël a le droit de se défendre, les Etats-Unis ont exactement le même droit. Qassem Soleimani est responsable de la mort de citoyens américains et d'autres innocents et planifiait de nouvelles attaques», a-t-il affirmé dans une déclaration transmise par ses services. Le président Trump a «agi avec rapidité, force et sans hésitation», a-t-il ajouté.

«Le cycle de violence, de provocations et de représailles doit cesser» en Irak, a réagi le président du Conseil européen, Charles Michel, après la mort d'un général iranien dans une attaque à Bagdad menée par Washington. «Une escalade doit être évitée à tout prix», a ajouté dans un tweet celui qui préside l'instance représentant les 28 Etats membres de l'UE.

La diplomatie française réagit au micro de RTL, par la voix d'Amélie de Montchalin, secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères, qui fait part ce 3 janvier de son inquiétude : «C'est la suite d'une escalade qui dure depuis des mois. Il se passe ce que l'on craignait : un rapport de force qui s’accroît entre les Etats-Unis et l'Iran [...] Les contacts avec tous les partenaires, tous les acteurs de la région, vont être nombreux [afin de] garantir la stabilité dans la région.»

Avant de préciser : «L'escalade militaire est toujours un risque.» Et de conclure : «On se réveille dans un monde plus dangereux, l'escalade militaire est dangereuse partout et sur tous les terrains.»

L'Otan «surveille la situation de très près» après la mort du général iranien Qassem Soleimani. «Nous restons en contact rapproché et régulier avec les autorités américaines», a réagi un porte-parole auprès de l'AFP.

L'Alliance nord-atlantique maintient une présence limitée sur le territoire irakien. A la demande du gouvernement irakien, elle mène une mission de formation des forces du pays pour empêcher le retour de l'Etat islamique. «La sécurité de notre personnel en Irak est primordiale. Nous continuons de prendre toutes les précautions nécessaires», a ajouté le porte-parole.

L'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump entre avril 2018 et septembre 2019, John Bolton, s'est réjoui sur Twitter de l'opération américaine : «Félicitations à toutes les personnes impliquées dans l'élimination de Qassem Soleimani. Longtemps en préparation, ce fut un coup décisif contre les activités malveillantes de la force [al-]Qods iranienne dans le monde entier. J'espère que c'est la première étape d'un changement de régime à Téhéran.»

L'Allemagne a exprimé sa «grande inquiétude» après la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué à Bagdad par les Américains, et appelé à la «désescalade».

«Nous sommes à un niveau dangereux d'escalade, et il est désormais important de contribuer à une désescalade avec prudence et retenue», a déclaré lors d'une conférence de presse une porte-parole de la chancellerie, Ulrike Demmer, appelant à la recherche de solutions «par la voie diplomatique».

Des milliers d'Iraniens sont descendus ce 3 janvier dans les rues de plusieurs villes iraniennes en réponse à la mort du général iranien et chef de la force al-Qods Qassem Soleimani.

Le président irakien Barham Saleh a appelé «tout le monde à la retenue» alors que de nombreux commandants pro-Iran ont déjà appelé à se «tenir prêts» à riposter après l'assassinat à Bagdad par les Etats-Unis du général iranien Qassem Soleimani.

Barham Saleh – qui a récemment menacé de démissionner plutôt que de nommer un candidat ouvertement pro-Iran à la tête du futur gouvernement – a condamné l'«agression» contre l'émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes et Abou Mehdi al-Mouhandis, son principal lieutenant tué avec lui.

Mais il faut désormais que «la voix de la raison et de la sagesse l'emporte dans l'intérêt national suprême», a-t-il plaidé.

Le guide suprême de la Révolution, Ali Khamenei, a nommé Esmaïl Qaani au poste de nouveau chef de la force Al-Qods en remplacement de Qassem Soleimani, selon un communiqué du gardien de la jurisprudence. Les prérogatives d'Al-Qods «resteront inchangées», a-t-il fait savoir.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a appelé «toutes les parties à la désescalade» après la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué dans un raid américain à Bagdad. 

«Nous avons toujours reconnu la menace agressive posée par la force iranienne Qods dirigée par Qassem Soleimani. Après sa mort, nous exhortons toutes les parties à la désescalade. Un autre conflit n'est aucunement dans notre intérêt», a déclaré le chef de la diplomatie britannique dans un communiqué.

Le grand ayatollah Ali Sistani – figure tutélaire de la politique irakienne – a qualifié dans son sermon de ce jour d'«attaque injustifiée» l'assassinat dans un raid américain à Bagdad du général irakien Qassem Soleimani et du principal homme fort de l'Iran en Irak.

Après que son représentant dans la ville sainte chiite de Kerbala a lu le sermon dénonçant également «une violation flagrante de la souveraineté irakienne», des centaines de fidèles ont scandé «Non à l'Amérique».

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a interrompu ce 3 janvier son voyage officiel en Grèce afin de rentrer en Israël, dans la foulée de la mort du général iranien Qassem Soleimani. Arrivé à Athènes la veille où il a signé un accord avec Chypre et la Grèce en faveur d'un projet de gazoduc, il devait y rester jusqu'au 4 janvier.

L'armée israélienne a fermé ce 3 janvier une station de ski sur une partie du plateau du Golan annexée – frontalière de la Syrie et du Liban – après la mort à Bagdad dans une frappe américaine du général iranien Qassem Soleimani.

«A la suite d'une évaluation de sécurité, il a été décidé de fermer le Mont Hermon aux visiteurs aujourd'hui», a déclaré une porte-parole de l'armée à l'AFP. La station de ski du Mont Hermon est située dans le secteur nord du plateau du Golan, conquis sur la Syrie en 1967 par Israël qui a ensuite annexé cette zone frontalière du Liban et de la Syrie.

Le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah – grand allié de l'Iran – a promis «le juste châtiment» aux «assassins criminels» responsables de la mort du général iranien Qassem Soleimani.

«Apporter le juste châtiment aux assassins criminels [...] sera la responsabilité et la tâche de tous les résistants et combattants à travers le monde», a promis dans un communiqué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, qui utilise généralement le terme de «Résistance» pour désigner son organisation et ses alliés.

La Russie a mis en garde contre les conséquences de l'assassinat ciblé à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani, une frappe américaine «hasardeuse» qui va se traduire par un «accroissement des tensions dans la région».

«L'assassinat de Soleimani [...] est un palier hasardeux qui va mener à l'accroissement des tensions dans la région», a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères, cité par les agences RIA Novosti et TASS. «Soleimani servait fidèlement les intérêts de l'Iran. Nous présentons nos sincères condoléances au peuple iranien», a-t-il ajouté.

«Le drapeau du général Soleimani pour la défense de l'intégrité territoriale du pays et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme dans la région sera levé et la voie de la résistance aux excès américains se poursuivra. La grande nation iranienne se vengera de ce crime odieux», a réagi dans un tweet le président iranien Hassan Rohani.

L'assassinat ciblé du général iranien Qassem Soleimani par une frappe américaine représente «une escalade dangereuse dans la violence», a réagi la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi. 

«L'Amérique – et le monde – ne peuvent pas se permettre une escalade des tensions qui atteigne un point de non-retour», a-t-elle estimé dans un communiqué. 

Le Premier ministre démissionnaire irakien, Adel Abdel Mahdi, a estimé que le raid américain dans lequel sont morts Soleimani et son lieutenant irako-iranien Abou Mehdi al-Mouhandis allait «déclencher une guerre dévastatrice en Irak».

«L'assassinat d'un commandant militaire irakien occupant un poste officiel est une agression contre l'Irak, son Etat, son gouvernement et son peuple», affirme-t-il dans un communiqué. Abou Mehdi al-Mouhandis était le numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires pro-Iran intégrée à l'Etat. 

La Syrie est certaine que cette «lâche agression américaine [...] ne fera que renforcer la détermination à suivre le modèle de ces chefs de la résistance», souligne une source du ministère syrien des Affaires étrangères citée par l'agence Sana.

La Chine a fait part de sa «préoccupation» et a appelé au «calme» après le raid en Irak revendiqué par Washington qui a coûté la vie notamment au général iranien Qassem Soleimani.

«Nous demandons instamment à toutes les parties concernées, en particulier aux Etats-Unis, de garder leur calme et de faire preuve de retenue afin d'éviter une nouvelle escalade des tensions», a indiqué devant la presse Geng Shuang, porte-parole de la diplomatie chinoise. 

Le leader chiite Moqtada Sadr a donné ce 3 janvier l'ordre à ses combattants de l'Armée du Mehdi de se «tenir prêts», réactivant ainsi une milice officiellement dissoute depuis environ une décennie et qui avait semé la terreur dans les rangs des soldats américains en Irak.

Moqtada Sadr a fait cette annonce sur Twitter quelques heures après l'assassinat à Bagdad par les Etats-Unis du général iranien Qassem Soleimani, émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes.

Qaïs al-Khazali, un commandant de la coalition pro-iranienne en Irak, a appelé ce 3 janvier «tous les combattants» à se «tenir prêts», quelques heures après l'assassinat par les Américains du général iranien Qassem Soleimani à Bagdad.

«Que tous les combattants résistants se tiennent prêts car ce qui nous attend, c'est une conquête proche et une grande victoire», a écrit Qaïs al-Khazali, chef d'Assaïb Ahl al-Haq, une des plus importantes factions du Hachd al-Chaabi qui regroupe les paramilitaires pro-Iran sous la tutelle de l'Etat irakien, dans une lettre manuscrite dont l'AFP a pu consulter une copie.

L'Iran et les «nations libres de la région» se vengeront des Etats-Unis après la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué ce 3 janvier dans un raid américain en Irak, a promis le président Hassan Rohani.

«Il n'y a aucun doute sur le fait que la grande nation d'Iran et les autres nations libres de la région prendront leur revanche sur l'Amérique criminelle pour cet horrible meurtre», a déclaré Hassan Rohani dans un communiqué publié sur le site du gouvernement.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a publié ce 3 janvier sur Twitter une vidéo montrant ce qu'il présente comme des Irakiens «dansant dans la rue» pour célébrer la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué par les Etats-Unis lors d'un raid à Bagdad.

«Des Irakiens – des Irakiens – dansant dans la rue pour la liberté; reconnaissants que le général Soleimani ne soit plus», a tweeté Mike Pompeo pour accompagner une vidéo montrant une foule courant le long d'une route en brandissant des drapeaux et des banderoles.

La mort du puissant général iranien Qassem Soleimani dans un raid américain à Bagdad est une «escalade extrêmement dangereuse et imprudente», a prévenu ce 3 janvier sur Twitter le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif.

«Soleimani a rejoint nos frères martyrs mais notre revanche sur l'Amérique sera terrible», a pour sa part réagi, également sur Twitter, Mohsen Rezai, un ancien chef des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique.

«Une réunion extraordinaire du conseil suprême de sécurité nationale aura lieu d'ici quelques heures pour examiner l'attaque meurtrière sur le véhicule du général Soleimani à Bagdad, qui a conduit à son martyr», a en outre annoncé le porte-parole de cette plus haute instance sécuritaire en Iran, Keyvan Koshravi, cité par l'agence Isna.

L'émissaire de Téhéran pour les affaires irakiennes, le général Qassem Soleimani, et un autre leader pro-iranien en Irak ont été tués ce même 3 janvier dans un raid américain à Bagdad, trois jours après une attaque inédite de protestataires contre l'ambassade américaine dans la capitale irakienne.

Soleimani, 62 ans, était le chef de la Force al-Qods des Gardiens de la Révolution, entité chargée des opérations extérieures de la République islamique.

Les cours du pétrole ont bondi de plus de 4%, ce 3 janvier en Asie, après l'annonce de la mort à Bagdad du général iranien Qassem Soleimani dans un raid attribué par les pro-Iran aux Etats-Unis. Le baril de light sweet crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en février, a pris 4,3% à 63,84 dollars, dans les échanges électroniques. Le Brent, référence européenne, pour mars, a gagné 4,4% à 69,16 dollars.

Le général iranien Qassem Soleimani, chef de la force al-Qods (branche des Gardiens de la Révolution chargée des opérations extérieures), a été tué dans le bombardement de l'aéroport de Bagdad, en Irak, mené par les Etats-Unis ce 3 janvier. «Les Gardiens de la révolution annoncent que le glorieux commandeur de l'Islam, Haj Qassem Soleimani, au terme d'une vie de servitude, est mort en martyr dans une attaque de l'Amérique contre l'aéroport de Bagdad ce matin», a déclaré l'armée idéologique de la République islamique à la télévision d'Etat iranienne.

Une information confirmée par le Pentagone quelques heures plus tard dans un communiqué : «Sur ordre du président, l'armée américaine a pris des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l'étranger en tuant Qassem Soleimani [...] Le Général Soleimani préparait activement des plans pour attaquer des diplomates et des militaires américains en Irak et à travers la région.Le Général Soleimani et sa force al-Qods étaient responsables de la mort de centaines d'Américains et de membres de la coalition.» Le document attribue à Qassem Soleimani l'attaque survenue à Bagdad, le 31 décembre, contre l'ambassade américaine dans le pays. «Cette frappe avait pour objectif de dissuader des plans d'attaques futures de la part de l'Iran. Les Etats-Unis continueront à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger notre peuple et nos intérêts où qu'ils soient dans le monde», est-il précisé. De son côté, le président Donald Trump a lui mis en ligne sur Twitter, peu après l'annonce de la mort du général Soleimani, un drapeau américain sans aucun commentaire.

Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a pour sa part appelé, toujours sur le réseau social, à la «vengeance». «Le martyre est la récompense de son inlassable travail durant toutes ces années [...]. Si Dieu le veut, son œuvre et son chemin ne s'arrêteront pas là, et une vengeance implacable attend les criminels qui ont empli leurs mains de son sang et de celui des autres martyrs», a-t-il tempêté. Trois jours de deuil national ont été décrétés. 

Au cours du raid américain, le numéro deux du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires pro-iranienne formée pour lutter contre les djihadistes et désormais intégrée aux forces de sécurité irakiennes, Abou Mehdi al-Mouhandis, a également trouvé la mort. Ce nouvel épisode dans les tensions perso-américaines pourrait constituer une escalade majeure entre les deux nations. L'Iran a réuni en urgence son Conseil de sécurité national et convoqué la diplomatie suisse, qui représente les intérêts américains dans le pays faute de relations diplomatiques entre les deux nations depuis la révolution islamique de 1979.

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