Réuni en session extraordinaire ce 5 janvier, deux jours après la frappe américaine ayant tué le général iranien Qassem Soleimani à Bagdad, le Parlement irakien a demandé au gouvernement de «mettre fin à la présence des troupes étrangères» dans le pays. Plus de 5 000 militaires américains sont encore déployés sur le sol irakien.
Lors de la session de la Chambre des députés irakienne (de fait, seule chambre du Parlement irakien, la Chambre haute ne s'étant encore jamais réunie), à laquelle a participé le premier ministre démissionnaire Adel Abdel Mahdi, le Parlement a également approuvé une décision contraignant «le gouvernement à préserver la souveraineté du pays en retirant sa demande d'aide» internationale dans sa lutte contre l’organisation terroriste Daesh.
Le même jour, le ministère des Affaires étrangère irakien a publié un communiqué dans lequel il a annoncé avoir porté plainte auprès du Conseil de sécurité des Nations unies après des «attaques américaines contre des bases irakiennes» et «l’assassinat de commandants militaires irakiens et amis», considérant l'opération américaine visant le général Soleimani comme une «violation de sa souveraineté».
Enfin, le ministère a fait savoir, dans un autre communiqué publié ce 5 janvier, que l’ambassadeur américain en Irak, Matthew Tueller, avait été convoqué afin de lui faire savoir que «ces opérations militaires illégitimes menées par les Etats-Unis sont des attaques et des actes condamnables qui peuvent mener à une escalade des tensions dans la région et qu'elles constituent une violation de la souveraineté» de pays.
Le 3 janvier, Qassem Soleimani, architecte de la stratégie iranienne au Moyen-Orient, et d'Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, une coalition de paramilitaires irakiens pro-Iran intégrée aux forces de sécurité, ont été tués dans une frappe américaine sur l'aéroport de Bagdad.
Quelques jours plutôt, le 29 décembre, les Etats-Unis avaient frappé plusieurs sites du Kataëb Hezbollah (KH) en Irak, une des factions pro-Iran du Hachd al-Chaabi, en représailles à la mort d'un sous-traitant américain. Ces frappes avaient provoqué des manifestations anti-américaines qui avaient dégénéré en assaut de l'ambassade américaine à Bagdad.