Jérusalem: durcissement des peines contre les lanceurs de pierres annonce Netanyahou

Au troisième jour de heurts sur l'esplanade des Mosquées, opposant Palestiniens et policiers israéliens, le Premier ministre a décidé de durcir les sanctions contre les lanceurs de pierres en établissant une peine minimale et amendes importantes.
Alors que les affrontements se multiplient sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, et qu'un automobiliste israélien est décédé dans la nuit de dimanche à lundi suite «vraisemblement» à un jet de pierres, Benyamin Netanyahou a réuni en urgence plusieurs de ses ministres et responsables de la sécurité. En ouverture de cette rencontre, le Premier ministre a ainsi décrété «une modification des règles d'engagement (...) l'établissement d'une peine minimale pour les lanceurs de pierres et des amendes importantes pour les mineurs - et leurs parents - qui commettent ces délits».
Depuis dimanche, et le début du Nouvel An juif, des hommes masqués se sont retranchés dans la mosquée Al-Aqsa afin de protester contre les visites des Juifs sur l'esplanade. En effet, selon le «statut-quo» établi en 1967, si les Musulmans peuvent monter quand ils le veulent sur l'esplanade, certaines heures sont dévolues aux touristes et aux Juifs, qui ne peuvent eux pas y prier.
Aller plus loin: Jérusalem : la mosquée al-Aqsa en feu au troisième jour de heurts (VIDEO)
Les affrontements se déroulent chaque matin lorsque les policiers israéliens -qui ont la charge de cette zone occupée et annexée de Jérusalem-pénètrent dans le lieu saint pour déloger les protestataires, ce qui constitue une grave offense aux yeux des musulmans. Jets de pierres contre grenades assourdissantes, la situation ne cesse de se tendre, ce qui fait craindre un nouvel embrasement généralisé de Jérusalem-Est, d'autant que les violences se sont également étendues aux ruelles étroites de la Vieille ville. 26 Palestiniens ont été blessés, deux d'entre eux hospitalisés et 5 policiers ont été blessés depuis dimanche.
L'esplanade des Mosquées a la singularité d'être un lieu saint pour les deux religions. Pour les Musulmans, la mosquée Al-Aqsa et le Dôme du Rocher représentent le troisième lieu le plus sacré de l'islam. Le mont du Temple, comme l'appellent les Juifs, est aussi le lieu où se dressait le second Temple détruit par les Romains et dont l'unique vestige, le mur des Lamentations situé en contrebas, est également sacré dans le Judaïsme. Les juifs radicaux militent pour le droit d'y prier et certains rêvent même d'y construire un troisième Temple.
Israel à déclaré "illégal" le mouvement des "mourabitoun", 1groupe musulman chargé de défendre l'esplanade des Mosquées
— hamilcar (@amilcarhanniba1) 10 Septembre 2015
Avec les fêtes juives et la visite de plus d'un millier de touristes, les Palestiniens et des autorités musulmanes craignent qu'Israël finisse par imposer un partage de l'esplanade: le matin pour les juifs, le reste pour les musulmans, ce dont se défend Benyamin Netanyahou. «Les Israéliens veulent diviser l'esplanade mais ils n'y parviendront pas» a dit l'un des manifestants palestiniens, Khaled Touffaha, commerçant de 46 ans, «moi-même, mes enfants et mes petits-enfants sommes prêts à verser notre sang pour Al-Aqsa» a-t-il assuré à l'AFP entre deux détonations.
La direction palestinienne réunie à Ramallah en Cisjordanie a appelé à une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. Gardienne des lieux saints musulmans de Jérusalem, la Jordanie a par la voix du porte-parole du gouvernement condamné les «incursions» israéliennes sur l'esplanade des Mosquées dénonçant une «agression flagrante contre les nations arabes et musulmanes».