Belgique : quand la mobilisation faisait reculer le gouvernement sur la réforme des retraites

Belgique : quand la mobilisation faisait reculer le gouvernement sur la réforme des retraites© Dirk Waem Source: AFP
Un homme déguisé en Spirou participe à une manifestation organisée par les syndicats belges pour réclamer de meilleures pensions, le 16 mai 2018 à Bruxelles.
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En 2017, l'exécutif belge annonçait sa volonté d'entamer dans l'année une réforme des pensions avec un système à points. Mais la contestation s'est emparée de la rue, forçant le gouvernement à reculer. De quoi inspirer les grévistes français ?

Alors que s'est tenue en France une journée de grève et de mobilisation d'ampleur, ce 5 décembre, pour protester contre le projet de réforme des retraites, des militants belges ont annoncé sur leur compte Twitter venir grossir les rangs de leurs «camarades» français.

«L'attaque est européenne. Notre riposte le sera aussi», écrit par exemple Marc Botenga, député européen du parti de gauche PTB. Et le parlementaire d'accompagner son tweet d'une photo de la petite délégation qui l'accompagne, à l'intérieur d'une voiture en route pour l'Hexagone.

Raoul Hedebouw, autre député du PTB a également exprimé son soutien à la mobilisation en France. «Tout mon soutien aux camas français dans leur magnifique lutte pour des retraites dignes !», a-t-il écrit sur son compte Twitter avant de souligner : «En Belgique, suite à la lutte, notre gouvernement a dû reculer sur sa pension à points, cette victoire peut faire tâche d'huile en Europe.»

Et pour cause, si l'exécutif belge n'a pas définitivement renoncé à sa volonté de réformer le système de retraites, il a néanmoins du revoir son calendrier face à la grogne sociale. Dans un premier temps annoncée pour fin 2017, la mesure n'a toujours pas vu le jour et a été mise de côté... pour l'instant. 

Quand les Belges battent le pavé

Fin septembre 2017, le journal De Tijd et d'autres médias belges, exposaient sans ambages le souhait d'une réforme imminente du ministre des Pensions Daniel Bacquelaine (MR, parti de centre-droit). «Fin de cette année, le libéral francophone présentera un projet de loi [de réforme des retraites] au gouvernement, afin qu'il puisse être gravé dans une loi avant la fin de cette législature [en juin 2019]», écrivait le quotidien flamand.

L'une des principales mesures de la réforme prévoyait que le citoyen accumulerait au cours de sa carrière, non plus de l'argent mais des points qui seraient par la suite convertis dans un équivalent monétaire. Un nouveau système que Daniel Bacquelaine considérait comme «le point d'orgue de toute réforme des pensions du gouvernement».

Mais comme leurs homologues français qui s'expriment dans la rue depuis ce 5 décembre 2019, les syndicats belges ne l'entendaient pas de cette oreille, estimant notamment que le montant cotisé devenait dès lors soumis à des variations arbitraires, et restait inconnu jusqu'au dernier moment.

Le 19 décembre 2017, un «front commun syndical» constitué des syndicats belges FGTB (socialiste), CSC (chrétien) et CGSLB (libéraux), rassemblait au moins 25 000 manifestants contre la réforme dans les rues de Bruxelles, selon la police. Des préavis de grève furent, en outre, déposés.

Le même jour, le ministre fédéral revoyait ses plans à la baisse et repoussait le calendrier, expliquant désormais qu'il souhaitait pouvoir poser un texte sur la table du gouvernement «avant le printemps 2018», tout en garantissant que l'avis des partenaires sociaux serait pris en compte.

Mais là encore, c'était sans compter sur les syndicats qui maintenaient la pression sur l'exécutif en programmant une nouvelle mobilisation. Effet d'annonce ? Tout en continuant à défendre son projet, Daniel Bacquelaine reconnaissait selon les termes du quotidien outre-Quiévrain La Libreque la réforme ne pourrait «peut-être pas être adoptée d’ici la fin de la législature» et mettait en avant la nécessité d'un travail de «pédagogie».

Un revers politique cuisant pour le ministre belge qui se confirmait lorsque, le 16 mai dans la capitale, entre 55 000 et 70 000 personnes se rassemblaient à nouveau dans la capitale contre la réforme du système des pensions à l'appel du front syndical. «Je ne me laisse pas enfermer dans un calendrier. Je ne suis pas capable de vous dire quand le vote va intervenir au Parlement. C’est un processus en continuité», commentait alors le même jour Daniel Bacquelaine à la télévision publique RTBF. «Je ne fais pas marche arrière sur le système à points», promettait néanmoins le ministre des Pensions, tablant désormais sur l'entrée en vigueur du système en 2025.

Une victoire temporaire donc, que ces sympathisants du PTB, pour qui la pension à points est une «recette que les patrons et gouvernements européens veulent généraliser» ont emporté dans leur valise, ce 5 décembre à Paris. 

Lire aussi : Grève du 5 décembre : qui est mobilisé et pourquoi ?

Meriem Laribi et Louis Maréchal

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