Pour Macron, la Russie est «une menace sur certains sujets» mais «aussi un partenaire»
Lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de l'OTAN en Angleterre, le président français a prôné, une nouvelle fois, le dialogue et la collaboration avec la Russie. Mais il a aussi présenté Moscou comme «une menace sur certains sujets».
Emmanuel Macron a, une nouvelle fois, pratiqué l'art du «et en même temps». Durant sa conférence de presse du 4 décembre suivant le sommet de l'OTAN en Angleterre, le président de la République a présenté la Russie, tout à la fois, comme une menace et un partenaire.
«Est-ce que autour de la table tout le monde qualifierait la Russie d'ennemi ? Je ne pense pas. C'est aujourd'hui une menace sur certains sujets, c'est une réalité, et nous l'avons éprouvé sur les activités cyber, c'est une menace pour le voisinage, la crise ukrainienne en est une illustration», a déclaré le chef d'Etat français, reprenant donc une vision de la Russie comme «menace» régulièrement relayée par l'OTAN et certains de ses membres. Mais Emmanuel Macron, qui depuis plusieurs mois plaide ouvertement pour un dialogue constructif entre les pays européens et la Russie, a ajouté : «C'est [la Russie] également un voisin sur le plan géographique et c'est une réalité une fois encore, et c'est aussi un partenaire. C'est une puissance avec laquelle nous travaillons certains sujets sur lesquels nous avançons.»
Ces propos s'inscrivent dans le discours récurrent d'Emmanuel Macron sur la nécessité d'un dialogue «exigeant» avec la Russie. Fin novembre, le président de la République déclarait : «Il nous faut [...] construire une nouvelle architecture de confiance et de sécurité en Europe qui passe par la clarification de nos relations avec la Russie en posant nos conditions.» Et le 3 décembre, lors d'une conférence de presse avec son homologue américain en marge du sommet de l'OTAN, il a appelé l'Alliance atlantique à «initier un dialogue stratégique» avec Moscou... tout en se défendant de toute «naïveté à l'égard de la Russie».
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