Emmanuel Macron ne voit pas la Russie comme un «ennemi», mais veut un dialogue «exigeant» avec elle

Emmanuel Macron ne voit pas la Russie comme un «ennemi», mais veut un dialogue «exigeant» avec elle© POOL Source: Reuters
Emmanuel Macron, en conférence de presse le 28 novembre 2019 à l'Elysée.
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Le président français veut poursuivre les échanges avec la Russie, celle-ci faisant «partie géographiquement de l’Europe». L'absence de dialogue avec la Russie n'a pas rendu l'Europe plus sûre, a estimé Emmanuel Macron.

Donnant une conférence de presse avec le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg ce 28 novembre, Emmanuel Macron a clarifié sa position sur la Russie et l'OTAN. Rappelant en propos liminaire que l'Alliance avait initialement été créée pour protéger l'Europe «de la menace soviétique», il a toutefois noté que le monde avait «changé».

Partant, il appelle à instaurer avec la Russie un dialogue «lucide, robuste et exigeant». «J'assume d'avoir porté la volonté de redonner une dynamique à ce dialogue», poursuit-il, en faisant sans aucun doute référence à la réception au fort de Brégançon de Vladimir Poutine, en août 2019, quelques jours avant le début du G7.

Entretenir une relation avec la Russie

Pour le chef d'Etat français, cette relation est essentielle puisque «la Russie fait partie géographiquement de l'Europe». Il prévient toutefois : «Nous sommes et resterons intraitables quand notre souveraineté ou celle de nos partenaires est en jeu.»

Il nous faut aussi construire une nouvelle architecture de confiance et de sécurité en Europe qui passe par la clarification de nos relations avec la Russie

«Mais l'absence de dialogue avec la Russie a-t-elle rendu le continent européen plus sûr ?», s'est-il interrogé. «Je ne le crois pas», a-t-il indiqué, répondant à sa propre question. Il a d'ailleurs remarqué que la stabilité européenne nécessitait d'«aborder de front la question des conflits gelés [et de ne pas] laisser la situation en Ukraine s'enliser». «Et c'est parce que je crois en une souveraineté européenne plus forte, que je pense qu'il nous faut aussi construire une nouvelle architecture de confiance et de sécurité en Europe qui passe par la clarification de nos relations avec la Russie en posant nos conditions», affirme-t-il.

Par voie de conséquence, Emmanuel Macron veut engager la discussion sur la «maîtrise des armements» qui, rappelle-t-il, est couverte par plusieurs traités multilatéraux et «historiquement couverte par des traités bilatéraux entre la Russie et les Etats-Unis». Il a dès lors regretté que les Américains aient mis fin au traité du FNI (Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, signé en 1987 avec l'URSS). 

Macron refuse le moratoire de Poutine sur les armements mais veut un nouvel accord

Selon le président français, la fin de ces traités bilatéraux entre la Russie et les Etats-Unis pourrait menacerla sécurité européenne. C'est pourquoi il considère qu'il est «impérieux [...] d'aborder de front ces sujets au sein de l'Alliance [OTAN] [...] dans le dialogue entre l'Europe et la Russie pour recréer les conditions de notre sécurité dans le monde réel», souhaitant par conséquent «une nouvelle génération d'accords» vouée à «remplacer» le traité FNI. Il avertit néanmoins les partenaires européens : «Cela suppose une implication des Européens dans ce futur traité.»

Cela suppose une implication des Européens dans ce futur traité

«Nous ne pouvons pas déléguer notre sécurité à un accord bilatéral où aucun Européen n'est partie prenante», souligne-t-il. D'après Emmanuel Macron, ce nouvel accord permettrait ainsi de mieux «protéger certains pays européens comme la Pologne», qui n'étaient pas protégés par le traité FNI. Il veut à ce titre prendre en compte «tous les intérêts de sécurité [...] en particulier ceux qui sont le plus à la frontière et le plus proche de la Russie».

Emmanuel Macron est logiquement revenu sur la proposition russe de moratoire sur les missiles de courte et moyenne portée en Europe. Il confirme avoir refusé cette offre, mais considère que, «comme base de discussion, il ne fallait pas la chasser d'un revers de main». «Constater la fin d'un traité, sans rien d'autre ? Soyons sérieux», a-t-il ainsi déclaré.

Redéfinir l'OTAN et le rapport avec la Russie

Emmanuel Macron exige par ailleurs une discussion franche au sein de l'OTAN au sujet de ses ambitions futures, avec plusieurs interrogations : «Comment, et face à quel risque, l'OTAN s'organise ?» «L'OTAN est une organisation de défense collective, contre quoi, contre qui s'exerce-t-elle ? Qui est notre ennemi commun ?»

Par conséquent, Emmanuel Macron veut des clarifications sur cette question est «stratégique» : «Est-ce que, comme je l'entends parfois, notre ennemi est la Russie ou la Chine ? Est-ce la vocation de l'OTAN de les désigner comme ennemis ? Je ne le crois pas.» «Notre ennemi commun à tous au sein de l'Alliance, semble-t-il, c'est le terrorisme qui a frappé chacun de nos pays», a-t-il estimé. 

Lire aussi : A peine sorti du traité INF, Washington dit avoir testé un missile d'une portée supérieure à 500 km

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