OTAN : moqué par Trudeau dans une vidéo, Trump le juge «hypocrite» et annule sa conférence de presse
- Avec AFP
La séquence fait tache alors que les membres de l'OTAN avaient fait leur possible pour afficher leur unité : Donald Trump a annulé sa conférence de presse, après avoir reproché à Justin Trudeau ses légères moqueries immortalisées par une caméra.
L'unité affichée par les alliés de l'OTAN dans leur déclaration commune à l'issue du sommet, dans laquelle ils ont rappelé leur «solidarité, unité et cohésion», a – très – rapidement été mise à l'épreuve. En l'occurrence dans les propos peu amènes du Premier ministre canadien Justin Trudeau à l'encontre de Donald Trump enregistrés par une caméra.
Les dirigeants français, britannique, canadien et néerlandais ont en effet été surpris par les caméras alors qu'ils discutaient du président américain lors de la réception donnée à Buckingham Palace le 3 décembre au soir. Sur les images, Emmanuel Macron, Boris Johnson, Justin Trudeau et Mark Rutte discutent vivement avec la princesse Anne, manifestement amusés.
.@JustinTrudeau, @EmmanuelMacron, @BorisJohnson and other VIPs shared a few words at a Buckingham Palace reception Tuesday. No one mentions @realDonaldTrump by name, but they seem to be discussing his lengthy impromptu press conferences from earlier in the day. (Video: Host Pool) pic.twitter.com/dVgj48rpOP
— Power & Politics (@PnPCBC) December 3, 2019
Le Premier ministre britannique demande à Emmanuel Macron : «C'est pour ça que vous êtes en retard ?» Et Justin Trudeau ajoute: «Il est en retard parce qu'il a eu une conférence de presse de 40 minutes inattendue.» Inaudible dans l'échange, Emmanuel Macron avait rencontré dans l'après-midi Donald Trump, qui lui avait auparavant reproché durement ses propos sur l'état de «mort cérébrale» de l'OTAN et sa volonté de taxer les compagnies technologiques américaines.
Les deux dirigeants avaient longuement répondu aux questions des journalistes et Emmanuel Macron avait dit «maintenir» ses propos sur l'OTAN en «état de mort cérébrale», jugés «insultants» par Donald Trump. «Oh, oui, oui, il a annoncé ....», a poursuivi Justin Trudeau en souriant, et de glisser : «On pouvait voir son équipe qui tombait des nues».
«Il est hypocrite. C'est un type bien... mais c'est comme ça»
Le président américain a déploré ce 4 décembre «l'hypocrisie» du Premier ministre canadien. «Il est hypocrite. C'est un type bien... mais c'est comme ça», a-t-il déclaré au cours d'un point de presse lors de sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Donald Trump a précisé avoir tancé Justin Trudeau lors de leur entretien : «Je lui ai dit qu'il ne payait pas les 2% de son PIB promis pour les dépenses militaires et je suis sûr qu'il n'était pas content.»
Dans la foulée, le chef d'Etat américain a annoncé qu'il annulait sa conférence de presse, initialement prévue au terme du sommet, sans préciser s'il s'agissait d'une réaction aux moqueries innocentes de Justin Trudeau. «Je vais annuler la conférence de presse», a-t-il déclaré à l'occasion d'un déjeuner de travail rassemblant les pays membres de l'OTAN ayant rempli leurs obligations financières vis-à-vis de l'Alliance. Il a seulement fait savoir qu'il avait «donné suffisamment de conférences de presse».
Alors que le sommet s'était ouvert sur de fortes dissensions entre ses membres, les alliés avaient fait l'effort d'afficher leur unité dans leur déclaration commune finale. Il y a fort à parier que cette séquence mettent à mal leur travail.
Macron, Johnson et Trudeau s'expliquent
Un peu crispé face à la presse, le Premier ministre canadien a été sommé de s'expliquer. «Je faisais référence au fait qu’il y a eu une conférence de presse improvisée avant mon rendez-vous avec le président Trump» a-t-il expliqué, affirmant entretenir de très bons rapports avec le locataire de la Maison Blanche, rapporte notamment le Huffington Post.
A l'instar du dirigeant canadien, Boris Johnson et Emmanuel Macron ont fait leur possible pour éteindre la polémique. Le Premier ministre britannique a estimé que l'idée qu'il ne prendrait pas au sérieux le chef d'Etat américain n'avait «aucun sens», ne souhaitant pas épiloguer sur l'épisode.
Pour sa part, le président français à fait savoir dans un sourire qu'il n'avait pas l'intention de commenter une «vidéo volée», notant par ailleurs qu'il faisait lui-même des «conférences de presse suffisamment longues».
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