Algérie : un ministre assimile les opposants à l'élection à des «homosexuels» et à des «traîtres»
- Avec AFP
Alors que la contestation contre la présidentielle ne faiblit pas, le ministre algérien de l’Intérieur, Salah Eddine Dahmoune, a qualifié les Algériens opposés au scrutin de «traîtres, mercenaires, homosexuels» inféodés aux «colonialistes».
Le ministre algérien de l'Intérieur, Salah Eddine Dahmoune, s'en est pris violemment le 3 décembre aux opposants à la présidentielle contestée du 12 décembre en Algérie, qu'il a traités de «traîtres, mercenaires, homosexuels» inféodés aux «colonialistes». Diffusés par des chaînes de télévision privées, les propos du ministre, qui s'exprimait devant le Conseil de la Nation, la chambre haute du Parlement, ont été immédiatement largement relayés sur les réseaux sociaux où ils suscitent des réactions très majoritairement scandalisées.
«Aujourd'hui, il subsiste une pensée colonialiste qui utilise une partie des Algériens ou plutôt pseudo-Algériens, des traîtres, des mercenaires, des homosexuels. Nous les connaissons. Ces derniers se sont rangés derrière ces gens-là. Ils ne sont pas avec nous et nous ne sommes pas avec eux», a déclaré le ministre, sans nommer explicitement ceux qu'ils visent.
Il a ensuite cité des écrits de Cheikh Bouamama et d'Abdelhamid Ibn Badis, nationalistes algériens des XIXe et XXe siècles, appelant à combattre la France coloniale et ajouté : «Nous devons être unis et donner une leçon le 12 décembre pour démontrer l'unité du peuple algérien et protéger notre indépendance».
La présidentielle du 12 décembre doit élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission en avril par un mouvement populaire de contestation inédit qui revendique désormais le démantèlement total du «système» politique en place. Plusieurs sites d'informations en ligne dénoncent un «grave dérapage du ministre», des «propos surréalistes» ou «indignes».
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