Une sociologue française refoulée à son arrivée en Russie
Spécialisée dans les mouvements sociaux, sujet sur lequel elle devait tenir une conférence à Moscou, Carine Clément a été renvoyée en France par les autorités russes. Le FSB estime qu'elle représente une «menace pour la sécurité nationale».
Carine Clément ne pourra pas tenir sa conférence en Russie. Ce 27 novembre, la sociologue française a été refoulée à son arrivée à Moscou, selon une information du journal économique russe Kommersant confirmée par l'agence de presse Reuters.
La raison de son retour en France ? Elle représente une «menace pour la sécurité nationale», selon le FSB, le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie.
Chercheuse associée à l’EHESS et au CNRS spécialisée dans les mouvements sociaux, elle devait tenir dans la capitale russe une conférence sur le mouvement des Gilets jaunes intitulée «Sociologie de la protestation mondiale : qu’est-ce qui pousse les gens à sortir dans la rue ?»
Selon Le Monde, la sociologue comptait, lors de son intervention, comparer les Gilets jaunes français avec certains mouvement sociaux en Russie.
A son retour en France, Carine Clément a publié un message sur sa page Facebook, sur laquelle elle a coutume de poster des publications sur les Gilets jaunes, ainsi que sur les mouvements sociaux russes. «Je ne comprends pas», a-t-elle dit à propos de son expulsion.
Ancienne correspondante de L'Humanité
Carine Clément a vécu pendant près de 20 ans en Russie où son compagnon, le militant et responsable syndicaliste Andreï Demidov vit toujours. Selon Mediapart, elle fut aussi un temps correspondante du journal L'Humanité à Moscou.
La chercheuse française est également réputée proche de l'opposition de gauche en Russie et a soutenu de nombreux mouvements sociaux sur place. Pour l'heure, impossible d'établir un lien entre son engagement politique et son expulsion de Russie. Le FSB et la diplomatie russe n'ont fait aucun commentaire.