Pour vaincre, Hitler a drogué ses troupes afin qu'elles se sentent «invincibles»
Un livre publié en Allemagne révèle rôle stratégique qu'ont tenu les méthamphétamines au sein de l'armée allemande sous Hitler. Les troupes droguées restaient ainsi éveillées et animées par un sentiment d'euphorie très utile pour le Reich.
Fabriquée par les Nazis sous le nom de «Pervitin» à partir de 1937, la pilule-miracle, dérivée de cristaux de méthamphétamine, aurait été abondamment distribuée aux soldats allemands durant la Seconde guerre mondiale, notamment lors des Blitzkrieg (guerre éclair) menées en Pologne puis en France.
Des informations révélées par Norman Ohler, dans son livre Der Total Rausch, paru la semaine dernière en Allemagne. La drogue qui permettait aux soldats de rester éveillés et de marcher de longues heures sans fatigue, créait également un sentiment d'euphorie et d'invincibilité chez ses consommateurs.
Les armes secrètes d'#Hitler qui auraient pu changer le cours de la Seconde Guerre mondiale http://t.co/1HqAVJrjxOpic.twitter.com/IBVypDzRLJ
— RT France (@RTenfrancais) 8 Septembre 2015
«Au début, les troupes n'avaient pas vraiment réalisé que le Pervitin était une drogue: les soldats pensaient que c'était juste comme boire du café» a expliqué l'auteur au quotidien anglais The Independent. En revanche, les effets stimulants et bénéfiques du Pervitin pendant les phases de combat n'avaient pas échappé à la direction nazie. Après avoir essayé la pilule en 1939 lors de l'invasion de la Pologne, l'armée allemande a ensuite commandé 35 millions de comprimés de Pervitin afin de les distribuer à ses soldats avant d'avancer sur la France au printemps 40. Une invasion qui avait choqué le monde par sa rapidité. Quatre jours avaient en effet suffi aux nazis pour pénétrer et contrôler une bonne partie du territoire français.
Le général Erwin Rommel, surnommé le «Renard du désert» et décoré par Hitler pour son rôle dans la bataille de France, a ainsi raconté avoir consommé du Pervitin comme si c'était son «pain quotidien». «Le fait que la Blitzkrieg fut une guerre alimentée par les drogues démystifie une fois de plus la théorie selon laquelle l'armée allemande était propre» a réagi l'historien allemand Hans Mommsen.
Norman Ohler explique également dans son ouvrage comment les nazis ont rejeté les drogues récréatives comme la cocaïne, l'opium ou la morphine -qui étaient facilement disponibles en Allemagne dans les années 1930- en les associant aux juifs tout en incitant les chimistes du Troisième Reich à mettre au point un stimulant alternatif plus adapté à la «race aryenne». «Les nazis voulaient le Pervitin pour rivaliser avec Coca Cola, afin que les gens l'ayant pris puisse travailler en se sentant euphoriques» explique l'auteur. Ce dernier dévoile aussi que les nazis avaient créé une version au chocolat destinée aux millions de femmes au foyer allemandes.
Le livre fournit enfin des éléments sur le médecin personnel de Hitler, le Dr Theodor Morell. Ce dernier, qui était parvenu à cacher sa judaïcité à Hitler grâce à de faux papiers, a détaillé dans ses notes (auxquelles l'auteur a eu accès) les quantités incroyables de drogues qu'il fournissait au Furher, le transformant au fil du temps en un junkie accro.
Dépendant à un anti-douleur nommé Eukodal, qui était deux fois plus fort que la traditionnelle morphine, Hitler aurait reçu, selon les écritures de son médecin, pas moins de 800 injections en 1349 jours ! Le Dr Morell révèle ainsi qu'il avait donné deux doses d'Eukodal au Furher juste avant une rencontre décisive avec Mussolini en 1943 et ce alors que l'Italie envisageait de quitter l'Axe. Sous l'effet de cette drogue euphorisante, Hitler serait ainsi parvenu à renverser la situation et à convaincre le leader italien de rester dans son giron.
Pour aller plus loin: Narco-nazis : Hitler était toxicomane et les soldats allemands accros, affirme un livre